Mauritanie-Egypte: Un match nul qui honore la Mauritanie   
11/06/2007

La rencontre Mauritanie-Egypte comptant pour les éliminatoires de la coupe d’Afrique des Nations prévue au Ghana en 2008, s’est soldée par un score d’un but partout. Un public rarement vu s’est déplacé le 03 juin dernier pour soutenir les Mourabitounes. Le stade était plein à craquer. Cette mobilisation, nous l’avions demandé pour galvaniser notre onze national. Notre appel a été donc entendu et les joueurs également avaient pris conscience de l’enjeu de la rencontre



Le dĂ©bordement du stade a aussi causĂ© un remue-mĂ©nage au sein du stade Ă  telle enseigne que le trio arbitral gambien dirigĂ© par John Mendy qui officiait la rencontre a retardĂ© le dĂ©marrage de la seconde mi-temps pendant une bonne trentaine de minutes. Les supporters qui Ă©taient dans l’effervescence des grands jours avaient envahi la main courante. La police avait du mal Ă  contenir le public venus nombreux (15.000 environ, en plus de la capacitĂ© du stade), pendant que le commissaire du match, le marocain Mohamed Nassri sommait les autoritĂ©s en charge de la sĂ©curitĂ© de dĂ©gager le public sur la main courante au risque d’interrompre la rencontre. C’était donc un match qui s’est jouĂ© dans la ferveur. Retour sur les Ă©vènements

Dès l’entame du match, les Mauritaniens, déterminés à en découdre avec les champions d’Afrique en titre, ont ouvert les hostilités par un débordement du virevoltant Teguedi qui a servi la balle de politesse à Pascal Gourville. Ce dernier, de la tête, met la balle dans les bras du gardien égyptien Essam Kadri. Pas plus tard, le jeune Dominique Da Sylva parvient à pénétrer dans la surface de réparation mais, par manque d’expérience, perd la balle au profit de la défense adverse qui sauve in-extremis sa cage.
Plusieurs tentatives de buts non concrĂ©tisĂ©es ont montrĂ© le manque d’expĂ©rience de nos attaquants face Ă  une grande Ă©quipe habituĂ©e aux grandes compĂ©titions. Les pharaons qui regardaient venir les Mauritaniens en bons observateurs et calculateurs, ont commencĂ© Ă  exploiter les failles dans le milieu. Ils mettront leur expĂ©rience Ă  profit et, Ă  la 11ème minute de jeu, parviennent Ă  ouvrir le score par Ahmed Hassan suite Ă  une erreur de la dĂ©fense mauritanienne. Le gardien Diallo Souleymane n’ayant pas suivi l’action, a Ă©tĂ© trompĂ©.
MalgrĂ© ce retard d’un but, le public a redoublĂ© d’efforts comme pour dire aux joueurs : Â«Donner encore de l’énergie, vous y parviendrez». Ce score sera restĂ© inchangĂ© jusqu’à la fin de la première mi-temps.
A la reprise, en dépit de cette interruption pour débordement du stade, les Mourabitounes ont tenu vaille que vaille à défendre l’étendard national. Ils multiplient les actions en profondeur et créent des occasions de but. L’entrée de Yohan Langlet à la place de Mohamed Benyachou devait changer toute la donne du match. Connu pour ses envolés et ses entrechats, Yohan n’a pas tardé à régaler le public d’un spectacle digne de ce nom. En véritable Joker, il a manœuvré son adversaire, le latéral droit égyptien qui a craché le feu face à la détermination de Yohan Langlet. Devant un public qui ne démord pas et qui pousse son équipe à l’égalisation, Johan va manœuvrer les Egyptiens sur le flanc gauche, parvient à s’approcher des buts égyptiens et tire droit vers les buts. C’est l’égalisation à la 72ème minute. La Mauritanie remet les pendules à l’heure et le public fait bouger le stade. Les choses ne se sont pas arrêtées là. Malgré la réaction des égyptiens qui passaient la balle soit à côtés des buts soit sur la barre transversale mauritanienne, nos attaquants ont failli doubler la mise n’eût était l’expérience du gardien des pharaons qui, grâce à son gabarit, a sauvé beaucoup d’occasions de buts des Mourabitounes. Les joueurs égyptiens étonnés du revirement de la situation avec la détermination des Mourabitounes à doubler le score, s’étaient résignés à défendre le score de parité (1-1) et ce, jusqu’à la fin du temps réglementaire. Notre équipe nationale signe ainsi un matche nul important pour son parcours en éliminatoire de la CAN 2008.
Loin de considérer ce score comme un succès qui doit s’arrêter là, le travail doit continuer et le soutien de l’Etat ne doit pas faire défaut. Il faut que tous s’y mettent car c’est l’affaire de tous pour que cette fois-ci, la Mauritanie inscrive son palmarès dans les grandes nations de football. C’est bien possible avec cette génération de joueurs à l’image de Langlet, Gourville, Ahmed Sidibé, Benyachou, Teguedi et compagnie.

Les Egyptiens veulent rejouer le match

La FĂ©dĂ©ration de football d’Egypte a adressĂ© une lettre de protestation Ă  la ConfĂ©dĂ©ration Africaine de Football (CAF) pour protester contre l’envahissement du stade par les supporters mauritaniens. Selon ses dirigeants, l’envahissement du stade par les supporters mauritaniens occupant la main courante, a Ă©tĂ© l’un des facteurs qui a contribuĂ© Ă  la dĂ©concentration des pharaons. «Nos joueurs ne se sentaient pas en sĂ©curitĂ© et ont perdu leur concentration suite Ă  ces Ă©vènements Â» Ă©crit-elle. « Nous ne pouvions pas ĂŞtre performants dans ces conditions d’insĂ©curitĂ© Â» martelait-elle dans sa correspondance Ă  la CAF.
Même s’ils sont leaders dans le groupe 2, les Egyptiens n’arrivent pas à digérer la pilule de ce score de parité (1-1) à l’issue de la rencontre du 03 juin au stade Olympique de Nouakchott face au petit poucet mauritanien et demandent de ce fait, de rejouer le match dans les conditions, disent-ils, «meilleures».
Mais, les Egyptiens oublient que le football est fumiste. MĂŞme Ă©tant champions d’Afrique ou du monde, on peut ĂŞtre surpris par une Ă©quipe sous-estimĂ©e comme c’était le cas contre la Mauritanie. Il ne sert Ă  rien de crier sur tous les toits d’Afrique pour rejouer le match. On a jouĂ© plus pire que dans les conditions qui ont prĂ©valu ce jour au stade et le match a Ă©tĂ© validĂ©.

Relever le défi de l’organisation

L’organisation a Ă©tĂ© toujours un problème chez nous. En voyant ce qui s’est passĂ© ce jour au stade, on serait tentĂ© de dire que la culture de l’organisation fait dĂ©faut. En dehors du stade, la police Ă©tait obligĂ©e d’user de gaz lacrymogène pour repousser le monde. Dans la cour du stade, devant le portail d’entrĂ©e de la tribune officielle, une bousculade a failli tourner les choses au vinaigre. Les agents de sĂ©curitĂ© de la sociĂ©tĂ© Spinet et les policiers s’en sont pris violemment. Certains ont failli en venir aux mains ! N’eĂ»t Ă©tait l’intervention des autres policiers qui surveillaient dehors mais avec un Ĺ“il attentif de ce qui se passait dans l’enceinte de la cour, il allait y avoir une bataille rangĂ©e.
Des supporters avec des billets de 10.000 UM en mains ont Ă©tĂ© refusĂ©s Ă  l’entrĂ©e prĂ©textant que le stade est rempli. Vrai ? Mais pourquoi alors continuer Ă  vendre les billets alors ? C’est lĂ  toute la question. En tout Ă©tat de cause, le public va renouer avec la mobilisation d’antan. Et pour relever le dĂ©fi de l’organisation, la fĂ©dĂ©ration et le ministère doivent revoir ce problème. Pour l’heure, nous continuons Ă  manifester notre joie et notre fiertĂ© pour avoir tenu les champions d’Afrique en titre en Ă©chec sur notre propre terrain. Bravo !
Ibou Badiane

 


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflčtent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés