M. Zeine Ould Zeidane, ancien gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie, limogé en septembre 2006, a annoncé le 18 décembre sa candidature pour l’élection présidentielle prévue le 11 mars 2007. Ould Zeidane, 40 ans est considéré avec Mohamed Ould El Abed (actuel MAED) parmi les plus brillants cadres de la Mauritanie actuelle.
Zeine a rendu publique sa candidature au cours d’une conférence de presse dans laquelle il évoqué les nombreuses réformes économiques et financières auxquelles il a contribué, notamment la reforme de la BCM et celle des secteurs financiers qui ont favorisé l’atteinte des grands équilibres macroéconomiques, la maîtrise de l’inflation et l’allégement du fardeau de la dette qui pesait sur notre pays. Oud Zeidane rendra un vibrant hommage au personnel de la BCM : «à la BCM , j’ai constaté qu’il y avait dans ce pays, des hommes et des femmes qui veulent construire le pays et je considère que notre espace politique peut donner l’ambition aux patriotes de travailler pour son développement», dira-t-il Il a fait part de son intention de diriger la Mauritanie, au cas où il serait élu, comme on gère une entreprise, avec une concentration de l’effort sur les aspects économiques, sans verser dans la politique politicienne. «J’ai l’ambition, a-t-il martelé, de diriger ce pays sans demander aux fonctionnaires dans quel parti politique ils adhèrent. Mon unique souci sera de développer les performances économiques de la Mauritanie ». La création d’une dynamique de croissance constitue l’axe principal du programme du candidat à travers la reforme du système éducatif, le traitement des handicaps socio-économiques, la lutte contre le chômage, la création d’emplois, la redistribution des richesses et la lutte contre la pauvreté et les disparités. Le candidat s’est déclaré ouvert à toutes les forces politiques du pays et disposé à travailler avec tous ceux qui veulent le changement.
Courage ou audace ?
Plutôt courageux ou audacieux, Ould Zeidane a assuré qu’il envisageait de garder les relations avec Israël en l’état, dans "l’intérêt du pays" dit-il, tout en réactivant le rôle de la Mauritanie dans le soutien aux causes arabes et palestinienne. La question palestinienne ne peut trouver de solution qu’à travers le dialogue et ne peut être réglée par la violence, a-t-il estimé. S’agissant de sa position à l’égard d’un parti islamiste, Ould Zeidane après avoir froissé le sentiment des islamistes mauritaniens avec la déclaration de maintien des relations avec Israël leur tendra une perche habile. En effet, Zeine se dira opposé à la création d’un parti islamiste, estimant qu’une telle formation politique serait contraire aux dispositions de la constitution mais il a indiqué qu’il ne s’opposera pas, à un parti au sein duquel s’organiseraient des "hommes de religion". En d’autres termes : pas question du «parti islamiste mauritanien» mais d’accord pour le «parti des réformateurs centristes mauritaniens» par exemple. Interpellé par notre confrère Oumar El Moctar (directeur de «L’Authentique», le meilleur quotidien national indépendant) sur l’éventualité du rejet de sa candidature étant étendu qu’il avait rang de ministre et que l’acceptation de sa candidature ouvrirait la voie à celle d’ Ely Ould Mohamed Vall, le candidat un brin exaspéré a répondu : «j’ai été nommé avant le mouvement de la transition et je tiens à préciser que je ne suis ni membre du gouvernement, ni membre du CMJD, lesquels sont proscrits de candidature… Le président vous a maintes fois reçu pour réitérer son engagement à ne pas se présenter. Je trouve scandaleux que des journalistes continuent de poser cette question.» CTB
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