La nomination de M. Kane Ousmane au poste de Gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie a été bien accueillie par les observateurs agacés depuis belle lurette, par le culte de la personnalité entretenue autour de l’ex- gouverneur, Ould Zeidane.
Et ces observateurs sincères et désintéressés ont prié justement, pour que Kane Ousmane n’emprunte pas la voie suivie par son prédécesseur, dont le bilan magnifié à outrance, se limite néanmoins à une démonétisation coûteuse et techniquement critiquable, ainsi qu’un plan social par lequel la BCM a mis à la porte l’essentiel de ses cadres expérimentés, pour recruter des farceurs sans expérience. Evidement, les hagiographes attitrés vous balanceront la fameuse rengaine du redressement du marché de change ! Oublient-ils à ce chapitre, que tel fut surtout l’œuvre de l’Etat qui a envoyé la police et la douane au marché noir, arrêter les trafiquants. Depuis cette date, le marché noir est devenu noir. Il a cessé d’asphyxier le marché des devises qui s’est vu ainsi soutenu par une volonté politique forte. Et que l’on ne nous parle des performances économiques de l’après 3 août. Elles sont, elles aussi, le fruit d’une volonté politique plus que d’une action individuelle. Ne parlons pas maintenant, des contre-performances de l’avant et de l’après 3 août. Laissons ce sujet, aux futures campagnes électorales. Heureusement qu’avec l’arrivée de Kane Ousmane à la BCM tous les espoirs sont maintenant permis. L’homme est un brillant polytechnicien, doté d’une grande expérience -sans ambition débordante à ce que l’on sache- et jouant parfaitement son rôle de chef d’Etat major de la deuxième grande muette de la République. C’est pour cela que les articles dithyrambiques ont cessé d’occuper les manchettes de notre presse. C’est le temps de l’équité, de la rigueur et de diète. Et c’est dans ce cadre que s’inscrit le récent mouvement des cadres de la BCM par lequel des directeurs de grade (depuis 21 ans !), ont pu finalement être nommés directeurs et des directeurs adjoints ayant galèré des décennies, fussent-ils des Bahah, des Mohamed ou des Ba, ont pu enfin, être titularisés à la satisfaction générale du personnel de la BCM.
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