|   A moins de deux semaines d’une nouvelle prorogation  du mandat de la Minurso, la mission de l’ONU  au Sahara Occidental,  le 31 octobre, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral sortant de l’ONU  Kofi Annan met  en garde dans un rapport contre une Ă©ventuelle reprise des  affrontements. Dans ce rapport datĂ© de lundi et qui a Ă©tĂ©  prĂ©sentĂ© mercredi  au conseil de sĂ©curitĂ©, Kofi Annan qualifie la Minurso  d’"indispensable pour le maintien du cessez-le-feu". Le dossier du Sahara Occidental est dans l’impasse depuis 30 ans. 
 
 Le conflit oppose le Maroc, qui a occupĂ© en 1975 l’ancienne colonie  espagnole, et le Front Polisario, mouvement indĂ©pendantiste soutenu  par l’AlgĂ©rie, qui a fondĂ© la RASD (RĂ©publique Arabe Saharaouie DĂ©mocratique, reconnue par plusieurs pays africains). Quelque  160.000 rĂ©fugiĂ©s sahraouis vivent dans des camps du dĂ©sert algĂ©rien,  et le dossier est entretenu par l’animositĂ© entre Alger et Rabat.  Après 16 ans de combats, l’accord de cessez-le-feu signĂ© en 1991  sous Ă©gide de l’ONU a installĂ© la Minurso (mission des nations unies  pour le rĂ©fĂ©rendum au Sahara-Occidental), dont le mandat a depuis  Ă©tĂ© rĂ©gulièrement renouvelĂ©. Reste que le rĂ©fĂ©rendum d’autodĂ©termination qu’elle avait pour mission d’organiser n’a  toujours pas vu le jour. En 2003, le Maroc a torpillĂ© le plan de l’ancien secrĂ©taire  d’Etat amĂ©ricain James Baker, alors Ă©missaire spĂ©cial de Kofi Annan  pour le Sahara Occidental. DĂ©sormais, Rabat, qui exclut toute idĂ©e  d’indĂ©pendance, tente de faire avancer son projet d’autonomie au  sein du royaume. A deux semaines de l’expiration du mandat de la Minurso, alors  que l’idĂ©e du rĂ©fĂ©rendum semble de plus en plus s’éloigner et compte  tenu de l’absence de rĂ©sultats, le conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU  pourrait dĂ©cider de modifier drastiquement ce mandat.  De son cĂ´tĂ©, le prĂ©sident français Jacques Chirac, recevant le  chef de la diplomatie marocaine Mohammed BenaĂŻssa, a rappelĂ© lundi  que Paris "appuie une solution politique mutuellement acceptable, dans le cadre des nations unies".  L’ ONU tente donc dĂ©sormais de pousser le Polisario et Rabat Ă  la  table de nĂ©gociations. Dans son rapport, Kofi Annan note que "les  discussions ne pourront dĂ©coller que si (...) l’exercice de  l’autodĂ©termination est le seul objectif des nĂ©gociations".  Il appelle donc les parties Ă  renoncer pour l’une Ă  parler  d’indĂ©pendance, pour l’autre d’autonomie dans le cadre de la  souverainetĂ© marocaine. Et propose que l’AlgĂ©rie et la Mauritanie  participent aux pourparlers.  Toujours selon ce rapport, les dirigeants du Polisario auraient  dit Ă  Peter Van Walsum, l’émissaire de l’ONU, qu’ils prĂ©fĂ©raient le  maintien de l’impasse actuelle plutĂ´t que des pourparlers dans ces  conditions. Et ce bien que "comprenant fort bien que cela ne  pourrait que mener Ă  la reprise de la lutte armĂ©e". Certains d’entre eux auraient mĂŞme ajoutĂ©, selon M. Van Walsum, que "mĂŞme si la  direction du Front Polisario continue Ă  appeler Ă  la retenue, la  pression des jeunes saharaouis frustrĂ©s qui veulent combattre  pourrait devenir irrĂ©sistible".  Ces derniers temps, les dirigeants du Polisario ont laissĂ©  entendre dans une sĂ©rie de dĂ©clarations publiques qu’ils n’excluaient pas une reprise des combats.
 John Thorne (AP)
 |