Sahara Occidental: Kofi Annan craint une reprise des affrontements   
18/10/2006

A moins de deux semaines d’une nouvelle prorogation  du mandat de la Minurso, la mission de l’ONU  au Sahara Occidental,  le 31 octobre, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral sortant de l’ONU  Kofi Annan met  en garde dans un rapport contre une Ă©ventuelle reprise des  affrontements. Dans ce rapport datĂ© de lundi et qui a Ă©tĂ©  prĂ©sentĂ© mercredi  au conseil de sĂ©curitĂ©, Kofi Annan qualifie la Minurso  d’"indispensable pour le maintien du cessez-le-feu". Le dossier du Sahara Occidental est dans l’impasse depuis 30 ans.



Le conflit oppose le Maroc, qui a occupĂ© en 1975 l’ancienne colonie  espagnole, et le Front Polisario, mouvement indĂ©pendantiste soutenu  par l’AlgĂ©rie, qui a fondĂ© la RASD (RĂ©publique Arabe Saharaouie DĂ©mocratique, reconnue par plusieurs pays africains). Quelque  160.000 rĂ©fugiĂ©s sahraouis vivent dans des camps du dĂ©sert algĂ©rien,  et le dossier est entretenu par l’animositĂ© entre Alger et Rabat.  Après 16 ans de combats, l’accord de cessez-le-feu signĂ© en 1991  sous Ă©gide de l’ONU a installĂ© la Minurso (mission des nations unies  pour le rĂ©fĂ©rendum au Sahara-Occidental), dont le mandat a depuis  Ă©tĂ© rĂ©gulièrement renouvelĂ©. Reste que le rĂ©fĂ©rendum d’autodĂ©termination qu’elle avait pour mission d’organiser n’a  toujours pas vu le jour. En 2003, le Maroc a torpillĂ© le plan de l’ancien secrĂ©taire  d’Etat amĂ©ricain James Baker, alors Ă©missaire spĂ©cial de Kofi Annan  pour le Sahara Occidental. DĂ©sormais, Rabat, qui exclut toute idĂ©e  d’indĂ©pendance, tente de faire avancer son projet d’autonomie au  sein du royaume.
A deux semaines de l’expiration du mandat de la Minurso, alors  que l’idĂ©e du rĂ©fĂ©rendum semble de plus en plus s’éloigner et compte  tenu de l’absence de rĂ©sultats, le conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU  pourrait dĂ©cider de modifier drastiquement ce mandat.  De son cĂ´tĂ©, le prĂ©sident français Jacques Chirac, recevant le  chef de la diplomatie marocaine Mohammed BenaĂŻssa, a rappelĂ© lundi  que Paris "appuie une solution politique mutuellement acceptable, dans le cadre des nations unies".  L’ ONU tente donc dĂ©sormais de pousser le Polisario et Rabat Ă  la  table de nĂ©gociations. Dans son rapport, Kofi Annan note que "les  discussions ne pourront dĂ©coller que si (...) l’exercice de  l’autodĂ©termination est le seul objectif des nĂ©gociations".  Il appelle donc les parties Ă  renoncer pour l’une Ă  parler  d’indĂ©pendance, pour l’autre d’autonomie dans le cadre de la  souverainetĂ© marocaine. Et propose que l’AlgĂ©rie et la Mauritanie  participent aux pourparlers.  Toujours selon ce rapport, les dirigeants du Polisario auraient  dit Ă  Peter Van Walsum, l’émissaire de l’ONU, qu’ils prĂ©fĂ©raient le  maintien de l’impasse actuelle plutĂ´t que des pourparlers dans ces  conditions. Et ce bien que "comprenant fort bien que cela ne  pourrait que mener Ă  la reprise de la lutte armĂ©e". Certains d’entre eux auraient mĂŞme ajoutĂ©, selon M. Van Walsum, que "mĂŞme si la  direction du Front Polisario continue Ă  appeler Ă  la retenue, la  pression des jeunes saharaouis frustrĂ©s qui veulent combattre  pourrait devenir irrĂ©sistible".  Ces derniers temps, les dirigeants du Polisario ont laissĂ©  entendre dans une sĂ©rie de dĂ©clarations publiques qu’ils n’excluaient pas une reprise des combats.
 John Thorne (AP)


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflčtent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés