Le Parti socialiste sénégalais a dénoncé la nomination d’un nouveau président du Conseil constitutionnel, "une grave lacune" selon ce parti au moment où le débat fait rage au Sénégal sur la légalité d’un éventuel troisième mandat du président Abdoulaye Wade en 2012.
"Si l’objectif est de mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, il y a lieu de s’étonner de cette grave lacune qui, à elle seule déjà , est grosse d’hypothèque sur la garantie d’une bonne administration de la justice", écrit le PS, principal parti d’opposition, dans un communiqué publié samedi 21 aout.
Cheikh Tidiane Diakhaté, présenté comme un proche du chef de l’Etat sénégalais et ancien président de la Cour d’appel, a récemment été nommé à la tête du Conseil constitutionnel. Il pourrait à ce titre être amené à se prononcer sur la légalité d’un troisième mandat d’Abdoulaye Wade.
"Il convient de le dire sans ambages, le nouveau Président du Conseil constitutionnel a symbolisé la domestication d’une certaine frange de la justice sénégalaise", affirme le PS en référence à des jugements passés de la Cour d’appel, perçus comme favorables au pouvoir.
Le PS estime "qu’avec l’instrumentalisation éhontée des institutions et les tripatouillages incessants de la Constitution, le Sénégal se trouve maintenant plongé dans une régression démocratique qui menace de classer désormais notre pays parmi les républiques bananières, si ce n’est tout simplement au rang des dynasties ubuesques".
Le président Wade, 84 ans, élu en 2000 pour sept ans, réélu en 2007 pour un deuxième mandat de cinq ans après modification constitutionnelle pour passer au quinquennat, a annoncé en septembre 2009 sa candidature à la présidentielle de 2012 en vue d’un troisième mandat.
L’opposition estime qu’Abdoulaye Wade doit boucler en 2012 ses deux mandats légaux, 2000-2007 et 2007-2012. Mais pour le Parti démocratique sénégalais (PDDS, au pouvoir), le décompte doit se faire à partir de 2007, date d’entrée en vigueur du quinquennat, et non 2000.
Au débat sur la légalité d’un troisième mandat de Wade, s’ajoute celui sur la volonté prêtée au président sénégalais de vouloir transmettre le pouvoir à son fils Karim une fois réélu en 2012. Abdoulaye.
Wade serait-il ainsi sur le sinueux chemin qu’avait emprunté l’ex-president nigerien Tandia?
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