Le collectif des avocats de la Défense dans le dossier 1103/08 relatif à la faillite de la compagnie aérienne «Air Mauritanie» ont réagi dans la soirée du 1er décembre à la déclaration faite par le parquet la matinée du même jour, au sujet de la publication d’une lettre du ministre de la justice accompagnée d’un document indiquant comment accabler quelques prévenus inculpés dans le dit dossier.
«Dans un précédent grave et dangereux le procureur de la République a lancé de graves accusations à l’encontre de la Défense sans pour autant avancer la moindre preuve sur ses accusations, comme il fut incapable de prouver celles formulées contre nos clients », indique le collectif des avocats de la Défense dans sa déclaration, dont copie nous est parvenue. «Soucieux d’informer l’opinion nationale après que le parquet eut transféré la bataille judiciaire sur la place publique, à travers ses sorties répétitives, le collectif de la Défense, nie catégoriquement les accusations du parquet et condamne son usage des medias pour diffamer», ajoute la déclaration. Et de poursuivre : «la Défense estime que la vraie manipulation consiste à ignorer les étapes par lesquelles, transitent le dossier, des méandres du ministère de la justice, au parquet général, et à l’instruction, dans le but, de faire peur aux avocats déterminés à accomplir leur noble mission dans le respect des procédures en vigueur.» Le collectif de la Défense qui a exprimé son regret quand à la diffusion des documents en question en ce moment précis, a souligné -dans sa déclaration- que le parquet a reconnu leur authenticité. «La défense informe l’opinion que leur contenu correspond au scénario suivi au niveau de la procédure, tant par l’utilisation des «délégués du personnel» que par l’usage des medias, l’orientation des accusations et les tentatives d’influencer négativement l’opinion», lit-on dans la déclaration. La Défense a également dénoncé les propos tenus par le parquet contre les avocats les considérant comme des insultes et de la diffamation, malgré les garanties constitutionnelles et les traités internationaux. La déclaration ajoute qu’il n’est pas possible par la déformation des textes de justifier que le ministre de la justice utilise ses prérogatives pour liquider ses adversaires politiques. Les avocats ont souligné que le respect de l’opinion publique et la crédibilité ne vont pas de pair avec les jugements préétablis et l’adoption par le parquet des concepts utilisés par l’Exécutif comme «Dossiers de la Gabegie» consacrant ainsi son ingérence dans le judiciaire. Ils ont rappelé au parquet que son rôle se limite à prendre les dispositions devant les juridictions et non à faire appel aux medias pour mette en œuvre le contenu de la «consultation juridique» déjà mentionnée, (qui schématise comment accabler des prévenus). Enfin, les avocats ont exprimé leur attachement à leurs droits et leur détermination à faire face à toute violation ou atteinte, à ceux-ci, d’où qu’elles viennent.
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