Mauritanie : à Chami, la ruée vers l’or   
12/02/2021

Passée de 2 600 habitants en 2013 à près de 11 000 aujourd’hui, la ville de Chami est devenue « la capitale de l’or » dans le pays. Trois mille personnes y travaillent à produire jusqu’à 30 kg de métal jaune par jour.



Accroupi dans le vent et la poussière de Chami, une ville sortie des sables du désert mauritanien, Mohamed Khadir brûle avec son vieux chalumeau une petite bille de mercure. De l’autre main, il maintient son chèche sur son nez pour se protéger des émanations toxiques. Puis, soudain, au milieu des vapeurs et de la flamme bleue, l’or apparaît. L’homme contemple la bille dorée qui fait la taille d’une demi-fève. Puis il sourit. Personne ne peut rester insensible en regardant de l’or brut dans le creux de sa main. Pas même Mohamed Khadir, qui en a tenu des kilos.

La Mauritanie a la fièvre de l’or. « Je suis propriétaire d’un puits minier depuis trois mois, se félicite Sidi Brahim, 29 ans. Avant, je vendais des produits alimentaires. Des amis m’ont parlé de l’exploitation de l’or, alors je me suis lancé. J’en connais certains qui ont gagné beaucoup d’argent. » Le pays, grand comme deux fois la France et peuplé de 4 millions d’habitants, compte aujourd’hui 50 000 orpailleurs et une production artisanale annuelle d’environ 6 tonnes. Chami, située à 235 kilomètres au nord de Nouakchott, la capitale administrative, est devenue la « capitale de l’or ».

De ses cinq sacs de minerai, Sidi Brahim va extraire ce matin 1,4 gramme du précieux métal qu’il va s’empresser de vendre au marché noir. « Aujourd’hui, c’est pas beaucoup. Ça va tout juste me permettre de rembourser le transport, déplore-t-il. Mais je reviendrai dès la semaine prochaine avec d’autres sacs. Un jour, je serai riche. »

Le site de production aurifère, surnommé « le grillage » – en référence au mercure qui est « grillé » pour libérer le précieux métal –, s’étire sur 42 hectares à l’ouest de Chami. Près de 3 000 personnes y travaillent jour et nuit. Chaque heure, des camions et des pick-up y pénètrent, chargés de sacs de terre d’une cinquantaine de kilos. Certaines viennent de Tijirit, à l’est de Chami, mais la grande majorité arrive de la mine de Tasiast, à 70 kilomètres au nord.


Orpailleurs artisanaux
Depuis une dizaine d’années, le groupe Kinross Gold Corporation y exploite un bassin minier qui a produit 11 tonnes d’or en 2019. Mais les gravats qui arrivent à Chami ne sont pas ceux de l’industrie canadienne qui possède sur place ses propres machines. La roche de Chami appartient à des milliers d’orpailleurs artisanaux qui s’éreintent en creusant et remontant les pierres des entrailles de la terre.


La suite, lisez Lemonde


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