Le chef de l’État réunira lundi à Pau les présidents du G5 Sahel. Les armées déployées dans la zone paient un lourd tribut. 4 500 soldats français participent à l’opération Barkhane.
Face à la multiplication des attaques jihadistes au Sahel, Emmanuel Macron réunira lundi à Pau (Pyrénées-Atlantiques) les présidents de cinq pays de la région. Le but ? Renforcer la légitimité contestée des militaires français déployés sur place et mobiliser les alliés européens. Outre les présidents du G5 Sahel (Tchad, Niger, Burkina Faso, Mali, Mauritanie), le sommet accueillera lundi soir le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki et le président du Conseil européen, Charles Michel.
Légitimer la présence française au Sahel Le président français est irrité par les critiques grandissantes contre les 4 500 soldats de la force Barkhane. Vendredi, un millier de Maliens ont encore manifesté à Bamako pour réclamer le départ des troupes étrangères, en particulier françaises. Fin novembre, treize soldats français au Mali sont morts en opération, dont sept étaient originaires du régiment de Pau. À Pau, Paris veut avant tout relégitimiser sa présence, explique l’Élysée, qui dénonce un narratif anti-français.
Appel à la solidarité internationale Outre son volet politique, le sommet de Pau vise aussi à recadrer la stratégie militaire contre les jihadistes dans cette zone aussi vaste que l’Europe, et à appeler à une participation accrue des alliés internationaux, surtout européens. Le président nigérien Mahamadou Issoufou entend ainsi lancer à Pau un appel à la solidarité internationale pour que le Sahel et la France ne soient pas seuls dans ce combat contre le fléau jihadiste, a-t-il déclaré.
4 000 morts en 2019 Pour Antonio Guterres, la détérioration de la situation sécuritaire au Mali et dans la région du Sahel est alarmante. Les groupes terroristes gagnent du terrain, avertissait-il début janvier. Selon l’ONU, plus de 4 000 personnes ont été tuées dans des attaques terroristes en 2019 au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Le nombre des déplacés a été multiplié par dix, approchant le million. Ouest-France
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