Mauritanie : le dialogue politique pouvoir-opposition toujours dans l'impasse (ANALYSE)   
05/10/2015

La nouvelle tentative du pouvoir mauritanien de relancer le dialogue avec l’opposition semble dans l’impasse, selon les analystes. Durant la première quinzaine de septembre dernier, le gouvernement mauritanien avait initié des rencontres consultatives préliminaires au dialogue national inclusif "pouvoir-opposition".



Ce dialogue, mal accueilli par l’opposition radicale, absente totalement aux assises préparatoires, devrait s’ouvrir le 12 octobre prochain, selon un document officiel adressé par le gouvernement à l’ensemble des partis politiques.

Le gouvernement, qui tient apparemment à aller de l’avant dans sa proposition de dialogue, a envoyé des émissaires dans différentes provinces du pays pour expliquer le bien-fondé de son initiative aux populations. Cette action est contrecarrée par l’opposition radicale composée d’une dizaine de partis, qui occupe l’espace médiatique pour fustiger le discours du gouvernement. Pour elle, il s’agit tout simplement de "manoeuvre politicienne", dont le seul objectif est de maintenir au pouvoir le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui doit, selon la constitution, se retirer après son second et dernier mandat entamé il a y deux ans.

Le président mauritanien est accusé par l’opposition de vouloir "se maintenir en place pour un troisième mandat avec tout ce que cela pourrait entraîner comme tentative de changement de la constitution".

Ces accusations de l’opposition sont démenties par le chef de l’Etat, lequel a affirmé à plusieurs occasions qu’il n’a "aucune intention de se maintenir pour un troisième mandat".

Les opposants rappellent également qu’il s’agit d’une manoevre similaire à celle du dialogue de 2014, dont l’issue avait été l’organisation des élections législatives boycottées par tous les partis du Front National pour la démocratie et l’unité (FNDU) à l’exception des islamistes modérés aujourd’hui présents dans les deux chambres du parlement.

Cette situation est qualifiée par nombre d’hommes politiques, dans les deux camps, d’"impasse" qu’il revient à toute la classe politique mauritanienne (pouvoir et opposition) de chercher à dépasser pour pouvoir garantir un meilleur avenir au pays aujourd’hui en "proie à des revendications identitaires étroites et des problèmes économique et structurels récurrents liés au sous-développement".

En tout état de cause, les deux camps (pouvoir-opposition) semblent camper sur leur position qu’ils ne pourront changer sans un intermédiaire ou de larges concessions consenties par le gouvernement, principal acteur de l’échiquier politique national.


(Xinhua)


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