Des experts de l’ONU ont appelĂ© vendredi (10 juillet) Ă  endiguer le flux de jeunes Tunisiens ralliant des jihadistes Ă  l’étranger, estimant que leur nombre, notamment en Syrie et en Libye, dĂ©passait les 5.500. "Le nombre de combattants Ă©trangers tunisiens est ...    
					                       
                                        .... l’un des plus Ă©levĂ©s parmi ceux qui voyagent pour rejoindre les conflits Ă  l’étranger tels qu’en Syrie et en Irak", a dĂ©clarĂ© dans un communiquĂ© Elzbieta Karska, qui dirige un groupe de travail des Nations unies sur l’utilisation de mercenaires.  Ce groupe a effectuĂ© une visite de huit jours en Tunisie au cours de laquelle il a notamment rencontrĂ© "des reprĂ©sentants des pouvoirs exĂ©cutif, lĂ©gislatif et judiciaire et (...) des familles de personnes ayant rejoint des conflits Ă  l’étranger".  Au cours de cette mission, le groupe a Ă©tĂ© informĂ© "de la prĂ©sence de quelque 4.000 Tunisiens en Syrie, 1.000 Ă  1.500 en Libye, 200 en Irak, 60 au Mali et 50 au YĂ©men. Les 625 qui sont rentrĂ©s d’Irak sont poursuivis en justice", selon le texte.  La Tunisie fait face depuis la rĂ©volution de janvier 2011 Ă  une progression de la mouvance jihadiste, responsable de la mort de dizaines de policiers et de militaires ainsi que de deux attentats qui ont tuĂ© 59 touristes en l’espace de trois mois.  Le Premier ministre Habib Essid a affirmĂ© dans la nuit de jeudi Ă  vendredi devant le Parlement que 15.000 jeunes Tunisiens avaient Ă©tĂ© empĂŞchĂ©s de rejoindre les jihadistes dans des zones de conflit.  Les autoritĂ©s tunisiennes avaient prĂ©cĂ©demment fait Ă©tat de près de 12.500 dĂ©parts empĂŞchĂ©s et d’environ 500 jeunes revenus en Tunisie et "suivis de près".  "La majoritĂ© des Tunisiens qui rejoignent des groupes extrĂ©mistes Ă  l’étranger semblent ĂŞtre jeunes, souvent âgĂ©s de 18 Ă  35 ans", selon les experts. "Certains de ces jeunes viennent de milieux socio-Ă©conomiques dĂ©favorables, mais aussi de la classe moyenne et des classes les plus aisĂ©es de la sociĂ©tĂ©".  Les experts de l’ONU ont appelĂ© le gouvernement "Ă  adopter un plan stratĂ©gique national (...) pour rĂ©pondre Ă  la diversitĂ© des profils et des mĂ©thodes de recrutement et avoir des effets immĂ©diats, Ă  moyen et long termes, tout en veillant Ă  l’équilibre entre les mesures punitives et sociales et en s’assurant de l’adoption des standards internationaux en matière de droits de l’Homme".  Dans un communiquĂ© vendredi, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a jugĂ© que si les autoritĂ©s tunisiennes avaient de "bonnes raisons d’empĂŞcher des citoyens de s’impliquer dans des activitĂ©s criminelles en Syrie ou ailleurs", "empĂŞcher tous les voyages de Tunisiens uniquement en raison de leur âge est une approche dont la vaste portĂ©e est injuste et arbitraire".  Car depuis l’attentat du 26 juin, a dĂ©noncĂ© l’organisation, "la police aĂ©roportuaire de Tunis a empĂŞchĂ© un nombre croissant de Tunisiens de moins de 35 ans de voyager vers certains pays sans autorisation lĂ©gale de leur père".  HRW dit avoir rencontrĂ© le secrĂ©taire d’Etat Ă  la sĂ»retĂ© nationale Rafik Chelly, "qui a confirmĂ© l’ordre donnĂ© par le ministère Ă  toutes les polices des frontières, exigeant une autorisation parentale pour permettre Ă  tout citoyen de moins de 35 ans de se rendre en Turquie, au Maroc, en AlgĂ©rie ou en Libye".  Or "bloquer des citoyens Ă  l’aĂ©roport, sans ordonnance d’un procureur ou d’un tribunal, est une pratique arbitraire qui viole le droit tunisien et le droit international", selon HRW. (Afp)
                      
                    
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