L’Assemblée nationale a tenu dimanche une session plénière, présidée par M. Mohamed Ould Boilil, son Président, consacrée à l’écoute de la réponse du ministre de l’intérieur et de la ...
... décentralisation, M. Mohamed Ould Ahmed Salem Ould Mohamed Rare, à la question orale, qui lui a été posée par le député Thiam Ousmane Moussa.
La question proprement dite : " Monsieur le ministre, Sur la base de l’accord tripartite signé en 2007 entre le Haut-commissariat aux Réfugiés, les gouvernements mauritaniens et sénégalais, 24.536 déportés mauritaniens ont décidé de rentrer volontairement. Cet accord prévoyait qu’au bout de trois mois, tous les déportés rentrés devraient être enrôlés et bénéficier ainsi de leurs papiers d’état civil et que progressivement tous les autres problèmes liés à la spoliation de leurs biens (terres, bétails, habitations) et à leur réintégration devraient trouver des solutions adéquates. Constatant le non respect de ces accords, les déportés ont décidé d’une marche pacifique de Boghé à Nouakchott du 25 avril au 4 mai 2014. Cette marche de plus de 300 km s’est déroulée sans incident jusqu’à l’entrée de Nouakchott où elle fut bloquée et sauvagement réprimée. Cette répression d’une rare violence engage la responsabilité entière de votre département. Face à cette situation, nous vous demandons de faire la lumière sur ces dramatiques évènements et de nous préciser les mesures que vous entendez prendre pour sanctionner les auteurs de telles bavures. Par ailleurs, nous aimerions savoir les dispositions que votre gouvernement entend prendre pour rétablir dans tous leurs droits ces citoyens victimes de l’arbitraire? " Dans sa réponse à cette question, le ministre de l’intérieur et de la décentralisation a indiqué qu’on ne doit pas se méprendre aux symboles nationaux ou les instrumentaliser comme fonds de commerce pour réaliser des desseins personnels, soulignant que personne n’est le tuteur d’un groupe ou d’une communauté et que tous les citoyens sont égaux dans leurs droits et dans leurs obligations. Il a indiqué également que l’Etat a accueilli ses citoyens rapatriés avec dignité et respect, qu’il a mis en place une stratégie globale pour leur insertion, en mettant à leur disposition tous les moyens nécessaires à cette fin, notamment de distributions d’animaux, de terres arables en plus de leur accès aux services publics fondamentaux dans leurs zones de résidence. Il a indiqué aussi que le Haut-commissariat aux Réfugiés a témoigné à la Mauritanie la réussite de ce dossier, définitivement clôturé au cours d’une cérémonie organisée à cette fin en présence de tous les partenaires de l’opération de rapatriement. Il a appelé par ailleurs les politiciens à laisser ces citoyens à vivre en toute liberté et quiétude, dans le climat propice assuré par l’Etat, soulignant que les mauritaniens doivent s’unir comme un seul homme, de s’engager dans une seule voie en vue de consolider et de redynamiser l’unité nationale ainsi que pour construire la Mauritanie qui leur appartient tous. Il a souligné également que toute action qui porte atteinte à l’unité nationale et trouble le tissu social est rejeté par l’Etat qui veille à garantir la sécurité et la stabilité à tous les citoyens, précisant qu’il est inadmissible qu’une personne quelque s’investisse comme porte-parole d’un groupe ou d’une communauté pour réaliser ses desseins politiques personnels. Il a indiqué par ailleurs que la marche ébranlée depuis Boghé le 25 avril, intervient à la suite d’une visite effectuée par un homme politique dans cette ville et qu’elle se composait de 54 hommes accompagnés par une voiture d’appui. Le ministre de l’intérieur et de la décentralisation a précisé que l’image réelle de cette marche a commencé à se dessiner, à l’arrivée des piétons à Ouad-Naga, où ses membres ont été reçus à coups de tam-tam et de trompettes par des leaders politiques de l’opposition, leur promettant que des milliers de jeunes seront à leur accueil à leur arrivée à la capitale Nouakchott. " Quand la marche est arrivée à l’entrée de la capitale, nous avons informé les marcheurs, qu’il n y a aucun problème avec n’importe quel citoyen qui a une affaire à soulever, qu’ils doivent entrer pacifiquement, ne pas se confondre avec les politiciens qui ont mobilisé les citoyens pour les accueillir au Carrefour dit Carrefour Madrid ", a dit le ministre. Le ministre a indiqué que les forces de sécurité envoyées pour sécuriser la marche ont été surprises après le coup de 18h par l’afflux de vagues considérables de manifestants ayant commis des actes de vandalisme, brisé entièrement ou partiellement les vitres de 23 camions remorques ou démoli les facettes de certaines places commerciales, agressé certains citoyens, précisant que malgré cette situation, les forces de sécurité sont intervenues pour maintenir avec un grand professionnalisme l’ordre, sans provoquer le moindre incident et en arrêtant les auteurs du désordre dont 6 sont des étrangers. Le ministre a indiqué par ailleurs que certains membres de la marche ont été reçus en audience par le Président de la République à Aleg, au cours de sa dernière visite effectuée dans la wilaya du Brakna, qu’ils ont posé leurs problèmes et publié après leur sortie un communiqué dans lequel ils ont exprimé leur satisfaction. Le ministre a rappelé à tous que l’Etat veille à la défense des libertés et à la sécurité des citoyens et de leurs biens, tout en cherchant à leur assurer les conditions d’une vie digne, précisant que les dispositifs sécuritaires ne sont pas dirigés contre des personnes mais plutôt au service de la quiétude et l’ordre. Le ministre a précisé enfin que tous les citoyens auront leurs pièces d’état civil, insistant sur l’importance du recensement biométrique qui permettra la maîtrise de l’état civil en le rendant infalsifiable permettant ainsi l’élaboration judicieuse des politiques économiques pour le développement du pays.
AMI
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