Le Jordanien Abou Mohammed al Makdissi, l’une des voix les plus influentes du djihadisme, a estimé mercredi que la proclamation d’un califat en Irak et en Syrie allait aggraver les conflits déjà sanglants entre groupes djihadistes rivaux.
L’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) s’est rebaptisé dimanche "Etat islamique" et a élevé son chef, Abou Bakr al Baghdadi, au rang de "calife" - titre porté à travers l’histoire par les successeurs du Prophète Mohamed - après la conquête par ses troupes de vastes territoires du nord de l’Irak, à la faveur d’une offensive éclair qui a permis de s’emparer notamment de la grande ville de Mossoul. "Est-ce que ce califat sera un sanctuaire pour tous les opprimés et un refuge pour tous les musulmans?", s’est interrogé Makdissi sur son site internet. "Ou sa proclamation brandira-t-elle un sabre contre les musulmans qui s’y opposent, et emportera-t-elle tous les émirats qui existaient auparavant, réduisant à néant tous les groupes qui mènent le djihad pour Allah sur les différents champs de bataille?" Intellectuel et autodidacte, Makdissi passe pour avoir été le guide spirituel d’Abou Moussab al Zarkaoui, chef d’Al Qaïda en Irak qui a été tué en 2006. Pour le "think tank" de l’école militaire américaine de West Point, il est le mentor islamiste le plus influent à l’heure actuelle.
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