Le Président de la République a invité vendredi à Malabo les africains à parler d’une seule voix pour orienter les négociations internationales en faveur du continent en particulier celles qui portent sur le commerce.
C’était au cours d’un discours prononcé vendredi en fin de journée au centre International de Conférences de Malabo à l’occasion de la clôture du sommet de l’Union Africaine.
Voici le texte intégral de ce discours:
"Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Excellences Messieurs les Chefs de délégation, Excellence Madame la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mesdames et Messieurs,
Nos travaux ont été d’un grand intérêt; ils nous ont permis de renouer avec notre conviction: celle de l’importance de l’agriculture comme levier indispensable à la croissance et au développement de nos économies.
J’espère, en conséquence, que l’on reviendra au respect de la Déclaration de Maputo et que les
Gouvernements africains voudront bien affecter 10% au moins de leurs budgets au secteur agricole. Les effets induits du développement du secteur agricole viendront à bout de toutes les réticences, la sécurité alimentaire étant " la mère de toutes les sécurités ".
On ne le répétera jamais assez: en modernisant le secteur agricole, nous contribuerons à accroitre la richesse, à éliminer la faim et à vaincre la pauvreté.
Nous procèderons ainsi à jeter les bases d’une croissance inclusive et d’un développement durable.
L’Afrique doit braver toutes les difficultés pour y parvenir. Nous en convenons
Excellences,
Mesdames et Messieurs
Nos efforts doivent également viser à moderniser nos infrastructures en encourageant les programmes du NEPAD mais aussi en réorganisant notre commerce afin de mettre en place une zone de libre échange continentale. En parlant d’une seule voix, l’Afrique pourra infléchir, en sa faveur, les négociations internationales, en particulier celles qui sont liées au commerce. Elle devra se préparer à cet exercice lors des prochaines échéances, en ce qui concerne le commerce et le climat notamment.
Une bonne maitrise de la gestion de l’eau et de l’assainissement est indispensable pour nos activités économiques,
Excellences,
Mesdames et Messieurs
Vous êtes conscients de l’état de la paix et de la sécurité dans notre continent et vous comprenez parfaitement les défis auxquels nous faisons face. La constitution de la Force Africaine en Attente demeure une urgence. Vous connaissez très bien, en attendant la mise en place de cette force, que l’Impératif actuel est celui de la mise en oeuvre de la CARIC à laquelle vous êtes toujours conviés à adhérer, pour ceux d’entre vous qui ne l’auraient pas encore fait.
Quand les conflits et les guerres se seraient généralisés et que les massacres et les atrocités abominables auraient été plus nombreux, les réactions à ce moment-là seraient peut être tardives et moins pertinentes.
Nous apprécions les efforts fournis par la Commission de l’Union Africaine, en particulier le CPS et l’exhortons à continuer sur cette voie.
Excellences,
Mesdames et Messieurs
L’absence de vision étant un lourd handicap, l’Afrique s’est dotée d’une vision à l’horizon 2063 à laquelle tous les pays doivent contribuer pour réaliser les aspirations du Continent.
Cette projection est notre image de demain, celle que nous voulons pour nous-mêmes: prospérité, paix, sécurité, démocratie, justice, égalité... C’est l’image d’une Afrique qui gagne, l’image d’une Afrique intégrée et pérenne.
Aussi, faudrait-il mobiliser la communauté Internationale pour que le consensus soit réalisé autour de notre agenda de développement post-2015 qui nous permettra d’évoluer conformément à notre vision.
Les instruments juridiques que nous avons adoptés, visant à compléter ou à parfaire nos structures tels le fonds monétaire africain, la cour africaine de justice et des droits de l’Homme ou le parlement panafricain ou ceux portant sur la coopération transfrontalière, la cyber-sécurité ou la charte africaine des valeurs et des principes de décentralisation de la gouvernance locale et du développement local, participent à cette volonté d’aller de l’avant et de progresser.
Une réforme des Nation Unies qui donnerait à l’Afrique la place et le rôle qu’elle mérite est vivement souhaitée.
Notre vision de l’Afrique est aussi une Afrique sans VIH/SIDA, cette maladie qui tue, chaque année, dans notre continent, plus d’un million d’êtres humains, en particulier des ’enfants et des femmes.
Tout doit être mis en oeuvre pour sauver les jeunes et les femmes. La ressource la plus précieuse c’est la ressource humaine car, " l’homme est le début et la fin de tout processus ". Il faut préserver les vies humaines pour construire et préserver la société que nous voulons bâtir.
Excellences, Mesdames et Messieurs;
De plus en plus, des voix s’élèvent pour fustiger le déséquilibre qui devient la caractéristique permanente du budget de notre organisation: déséquilibre entre les apports propres et les apports extérieurs. Pour bon nombre d’entre nous, cette situation traduit une dérive dangereuse; il est envisagé plusieurs solutions pour renverser la tendance entre les financements provenant des Etats membres et les financements ayant pour origine le concours des partenaires. Il est prévu par exemple de recourir à des ressources alternatives de financement dont il faudra, tout de même, en déterminer l’assiette, s’il s’agit de la fiscalité indirecte.
Excellences, Mesdames et Messieurs;
Une réflexion approfondie devra aussi, non seulement porter sur les aspects financiers et budgétaires, mais nous gagnerions à la généraliser à d’autres aspects non moins importants tels que les partenariats et le concept de sécurité
Une réelle et courageuse remise en cause, nous permettra peut être de mieux rebondir.
Avant de terminer, permettez-moi de vous remercier pour l’intérêt que vous portez à notre organisation commune et je m’associe à vous pour exprimer notre profonde gratitude à notre frère Son Excellence Théodoro Obiang Nguéma Mbasogo, Président de la République de Guinée Equatoriale, au Peuple et au Gouvernement équato-guinéens, pour dire toute notre appréciation ainsi que nos encouragements à notre soeur Dr. Nkosazana Dlamini Zuma, Présidente de la Commission de l’Union Africaine et l’ensemble de ses collaborateurs pour le travail remarquable qu’ils ont accompli. Nos félicitations vont également à la presse pour avoir couvert, avec professionnalisme les travaux de notre conférence. Je déclare clos les travaux de la 23e Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de notre Union.
Vive l’Afrique!
Je vous remercie".
AMI
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