Annoncée le 13 juin seulement, probablement, après la rencontre jugée houleuse du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz avec son staff de campagne, la sortie de Houcein Ould Ahmed El Hadi porte-parole du candidat, ce 14 juin à Nouakchott , aura été assez forte.
«Sur le plan des idées, ce fut une sortie réellement politique», a déclaré l’un des journalistes présents à la conférence de presse.
«Les réalisations et les acquis de notre candidat durant le mandat écoulé lui confèrent le sérieux et la crédibilité. Les Mauritaniens ont besoin d’un homme de sa trempe pour un lendemain meilleur, pour une économie forte, pour un pays respecté, pour une cohésion sociale forte et pour un développement équilibré entre les pôles et les régions», a affirmé M. Ould Ahmed El Hadi avant d’insister sur l’importance de l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés (ANRPTS) dans notre contexte sous-régional avec les similitudes que nos compatriotes ont, avec leurs voisins, tant au Nord qu’au Sud.
Le porte-parole a estimé qu’aucun mauritanien n’a eu des «difficultés pour se faire enrôler » et que les dénonciations sur ce chapitre relèvent plutôt de la «surenchère». Il a dit en outre regretter les «dérives racistes» de certains discours développés par des candidats à la présidentielle de juin et appelé à un débat d’idées et à des discours appelant à la cohésion, estimant enfin que les Mauritaniens démontreront avec leurs voles qu’ils ne sont pas preneurs de ce genre de discours.
Ould Ahmed El Hadi n’a pas été tendre avec l’opposition boycottiste, « ceux qui ont raté le train» a-t-il dit, soulignant qu’ils avaient l’occasion de «parvenir au pouvoir par les urnes, sinon de démontrer leur poids à travers le vote et non avec les meetings».
«Voila 6 ans qu’ils sont dans la violence verbale et parlent de gabegie, mais ils ont la mémoire courte, sinon sélective » a-t-il dit, en poursuivant : «400 millions de dollars ont disparu entre 2005 et 2007 et 4 milliards d’arriérés datant de 1968 à 2006 y ont été payés, parfois sans base juridique».
Et d’ajouter sur un autre registre : «Nous avons toujours appelé au dialogue nous y sommes venus le cœur ouvert, sans arrière pensée, alors qu’on voulait nous attirer vers un vide constitutionnel, vers l’inconnu, qui doit déboucher pour l’opposition soit sur une révolution ou sur un putsch».
Par la suite, Ould Ahmed El Hadi a répondu à des questions dont une relative à l’absence de la lutte contre la gabegie dans le discours de campagne du candidat Aziz estimant que toutes les conditions ont été garanties pour sa poursuite et son succès . Il a nié l’existence de problèmes de financement des structures de campagne, soulevés par des medias et récusé que le président Aziz ait tenu un discours «extrémiste» à l’encontre des ses opposants tout reconnaissant, lui de son coté, leur «incapacité politique» .
Ould Ahmed El Hadi a rejeté les accusations formulées par le candidat du parti El Wiam contre le directeur de campagne du candidat Aziz au Trarza, comme quoi, ce dernier utiliserait sa position de ministre pour «napper» les agriculteurs. «Aucun élu d’El Wiam ne nous rejoint, mais ses électeurs sont libres » a-t-il prévenu.
Enfin, il a répondu à certaines des questions de Khalilou Diagana au sujet de la médiation du président Aziz au Nord-Mali indiquant qu’elle a débouché sur un cessez-le-feu et que son volet politique reprendra après l’élection.
Sur la symbolique du lancement de la campagne du candidat Aziz à partir de Kaédi, il a dit que c’était un choix national. Seule la question relative aux engagements donnés aux rapatriés qui ont marché fin avril de Boghé à Nouakchott est restée en suspens.
Ingénieur de formation, député d’Aleg au terme de la législature 2006-2013 et figure de proue des députés frondeurs (ex-bataillon parlementaire) lors de la crise de 2008, Ould Ahmed El Hadi aura donné son premier point de presse, huit jours, après le démarrage de la campagne électorale. Que pasa? IOMS
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