Le premier anniversaire du Manifeste des droits politiques économiques et sociaux des Haratines a été commémoré le 29 avril 2014 à Nouakchott par une grande marche réussie qui a regroupé un important échantillonnage représentant toutes les sensibilités de la Mauritanie qui ne fut parsemée d’aucun incident...
...ou de propos violents. Des milliers de marcheurs se sont donné rendez-vous en effet devant la nouvelle maison des jeunes de Nouakchott et ont parcouru quelques kilomètres avant de se regrouper dans la place Ibn Abbass où ils ont écouté des allocutions prononcées par M. Said Ould Hamody et d’autres responsables du comité de suivi du Manifeste. Les questions soulevées par le Manifeste sont donc partagées par tous les Mauritaniens si l’on en juge par la diversité des sensibilités présentes à la manifestation à l’exception du Gouvernement et ses partis, de l’Alliance populaire progressiste (APP) et de l’organisation non reconnue : IRA «Le Manifeste des droits politiques économiques et sociaux des Haratines au sein d’une Mauritanie unie égalitaire et réconciliée avec elle-même» que nous reproduisons ici, a été rendu publique le 29 avril 2013. Il est différent dans son style du «Manifeste du negro-mauritanien opprimé» publié en 1986, duquel il s’inspire tout de même, dans la méthodologie. Ce Manifeste révèle que les Haratines représentent un peu moins de 50% de la population mauritanienne, fournissent 80% des personnes des plus pauvres, 85% des analphabètes , bénéficient moins de 10% des terres agricoles aménagées, moins de 10% du crédit agricole et ont moins de 1% des villas de haut standing à Nouakchott. En 2013, moins d’une dizaine de parlementaires –relève le Manifeste- sont Haratines sur 151 et moins de 15 maires sont Haratines sur 216 avec 12 % de conseillers municipaux à l’échelle nationale. Au niveau de l’Administration c’est seulement deux ministres sur 30 et deux secrétaires généraux sur 40, ajoute également le document. Certaines statistiques bien que relevant de facteurs tout autant exogènes qu’endogènes peuvent être pris en considération tandisque d’autres données avancées par le Manifeste semblent avoir été établies sur une logique qui gagnerait a être précisée pour ne pas être perçue comme hasardeuse . Les auteurs du Manifeste ont-ils en effet mené un recensement de la population avant d’avancer que les Haratines y représentent 50% ? Il y a un chiffre de 20% avancé il y a quelques jours seulement dans un article de Jeune afrique. Et puis en parlant de «droits culturels» les auteurs du Manifeste veulent-ils dire, que la langue des Haratines (le Hassaniya, un dialecte arabe ) et leur religion (l’islam) ne seraient pas reconnus en Mauritanie ? En évoquant également des «droits politiques et économiques» veulent-ils dire qu’ils sont interdits d’élections, de commerce, et d’entreprenariat alors que tel n’est pas le cas ? Mais en dehors de quelques relents de victimisation et de culpabilisation, il y a des faits qui sont indéniables, notamment, la faible représentation nationale (au gouvernement et à la tête des établissements publics) ainsi que l’absence de cette communauté fragilisée par son passé dû à l’esclavage et ses séquelles, de la haute sphère des affaires : Banques privées, Assurances, BTP, Import-Export, Pêche industrielle, Mines. Ces handicaps doivent et peuvent être levés rapidement, en attendant une convergence des luttes pour l’émergence d’une véritable démocratie, la seule, à mesure de garantir à tous, leurs droits. Les discriminations n’affectent pas en effet, une seule composante dans ce pays où l’Etat républicain souverain et impartial, peine à s’affirmer, laissant libre cours, aux particularismes, aux populismes et à une implosion en marche. Et irréversible. La communauté internationale réconciliera alors, nos futurs Sêleka et anti-Balaka.
REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Honneur – FraternitĂ© - Justice MANIFESTE Pour les droits politiques, Ă©conomiques et sociaux des Haratines au sein d’une Mauritanie unie, Ă©galitaire et rĂ©conciliĂ©e avec elle-mĂŞme I) La Question Haratine : l’interminable exclusion Après plus d’un demi-siècle d’indĂ©pendance, la Mauritanie, pays multiethnique et multiculturel par excellence, demeure plus que jamais confrontĂ©e au dĂ©fi de la mise en place d’un vĂ©ritable contrat social, fondĂ© sur l’appartenance commune Ă une Nation UnifiĂ©e. Toute l’histoire du pays tĂ©moigne d’une constante exclusion politique, Ă©conomique et sociale de larges franges de la population et ce sur la base de leurs origines ou de leur statut social. Plus particulièrement, les Haratines, esclaves ou abid et anciens esclaves ou leurs descendants – composante principale et de plus en plus significative du peuple mauritanien - sont confrontĂ©s, davantage que n’importe quelle autre catĂ©gorie socio-ethnique, Ă l’injustice au quotidien, au manque de perspectives et de dĂ©bouchĂ©s, sans compter les pratiques rĂ©currentes de l’état mauritanien moderne, pour les maintenir dans la condition servile de citoyens de seconde zone. Sur le plan symbolique, la stigmatisation est absolue : le sort des haratines est Ă ce point si peu enviable qu’une partie de leur communautĂ© Ă©prouve de la honte Ă assumer son appartenance et son statut pour le revendiquer avec la fiertĂ© requise. Briser le cercle vicieux de cette condescendance teintĂ©e de dĂ©dain, ayant conduit Ă une mise Ă l’écart programmĂ©e, ne peut se concevoir que par une refondation de la rĂ©publique sur la base d’un rĂ©el partage du pouvoir et des ressources du pays entre l’ensemble de ses fils. Une telle option s’impose - plus que jamais - comme l’unique voie de salut pour mettre un terme Ă cette sempiternelle injustice, gĂ©nĂ©rĂ©e par une histoire sĂ©culaire mais, hĂ©las, toujours inaltĂ©rĂ©e. Dans la vie de tous les jours, la marginalisation des haratines est Ă la fois Ă©vidente et systĂ©matique. Elle se traduit aussi bien en termes de libertĂ© individuelle et d’autonomie collective, qu’en dĂ©ficits d’accès Ă l’éducation, aux services sociaux de base et encore plus aux richesses nationales ou au pouvoir politique. La condition gĂ©nĂ©rale de cette communautĂ© demeure marquĂ©e par l’esclavage et ses sĂ©quelles : l’exclusion, l’ignorance et la pauvretĂ© y prĂ©valent dans l’indiffĂ©rence totale des pouvoirs publics. De mĂŞme, la survivance de l’esclavage traditionnel est restĂ©e une rĂ©alitĂ© massive dans la Mauritanie postcoloniale et le demeure encore aujourd’hui, en dĂ©pit des dĂ©nĂ©gations officielles et officieuses. Certes, il y a eu la loi d’abolition de 1981 qui est restĂ©e lettre morte et n’a eu aucun effet sur le vĂ©cu quotidien des Harratines. Par la suite, les diffĂ©rents rĂ©gimes politiques du pays ont constamment adoptĂ© des attitudes ambiguĂ«s mĂŞlant le dĂ©ni, l’embarras et le laisser-faire avant qu’en 2007, le gouvernement mauritanien consente, de bien mauvaise grâce, et sous la pression du collectif des victimes, Ă adopter un cadre juridique de pĂ©nalisation qui, malgrĂ© ses nombreuses insuffisances, est tout de mĂŞme thĂ©oriquement abolitionniste mais en pratique largement inappliquĂ©. La mauvaise foi du dit gouvernement a Ă©tĂ© très vite mise en Ă©vidence par les nombreuses altercations et violences verbales qui ont Ă©maillĂ© toutes les rĂ©unions ayant rassemblĂ© les organisations de la sociĂ©tĂ© civile avec la commission ministĂ©rielle chargĂ©e, pourtant, d’expliquer la dite loi. Parallèlement Ă ces timides avancĂ©es, de nouvelles formes d’exclusion et d’esclavage modernes ont vu le jour. Tant de Haratines sont enkystĂ©s dans des poches de misère : ils occupent des habitations de fortune, faites de bric-et-de-broc dans des enceintes dissĂ©minĂ©es au milieu des quartiers chics de Nouakchott oĂą ils s’entassent les uns sur les autres dans la promiscuitĂ© la plus totale. Au sein des grandes citĂ©s, l’essentiel de cette communautĂ© se concentre Ă la pĂ©riphĂ©rie, dans les kebbas (bidonvilles) et les quartiers pauvres oĂą ils constituent l’essentiel de la population. Pire encore est la situation de ceux qui restent Ă la campagne; la plupart d’entre eux vivent Ă portĂ©e de main de leurs anciens maĂ®tres dans des ghettos (Adwabas) de brousse oĂą règnent la pauvretĂ©, le dĂ©sĹ“uvrement et l’ignorance et tant d’entre eux succombent Ă la dĂ©linquance quand ils quittent la campagne pour la ville. Sur le plan dĂ©mographique, les haratines reprĂ©sentent plus ou moins 50% de la population du pays; ils continuent pourtant d’être, et de loin, la communautĂ© la plus dĂ©favorisĂ©e politiquement, Ă©conomiquement, culturellement et socialement. Cette sujĂ©tion incomparable, avatar d’un asservissement multisĂ©culaire, se perpĂ©tue par la volontĂ© d’un système nĂ© de l’injustice et survivant de l’inĂ©galitĂ©. Cette inĂ©galitĂ© de naissance, normĂ©e par des us et coutumes surannĂ©es, s’est transformĂ©e en une inĂ©galitĂ© des chances ou « malchance structurelle » par le truchement des rĂ©gimes politiques successifs dont la plupart se sont Ă©vertuĂ©s, insidieusement, Ă transposer et Ă reproduire la logique pyramidale de la tribu en lieu et place de la rationalitĂ© dĂ©mocratique supposĂ©e de l’Etat moderne. En effet, des dizaines d’annĂ©es durant, les armes de l’ignorance et la marginalisation Ă©conomique ont Ă©tĂ© largement et abusivement utilisĂ©es contre cette communautĂ© et leurs dĂ©gâts sont tels, qu’aujourd’hui, l’essentiel de ses membres sont rĂ©duits Ă ĂŞtre presque les seuls Ă occuper des emplois subalternes dans les activitĂ©s urbaines et rurales. Les enfants Haratines, privĂ©s de scolaritĂ© et rĂ©duits Ă ramasser les ordures ou peupler les rues des villes et mĂŞme des petits hameaux, constituent une preuve irrĂ©futable du caractère profondĂ©ment injuste et discriminatoire des pouvoirs publics qui continuent de cautionner, lĂ oĂą s’impose une rupture radicale, la pire des injustices : celle de l’inĂ©galitĂ© des chances dans l’éducation des enfants. L’absence - très remarquĂ©e - des Haratines dans les filières d’emplois des secteurs publics et semi-publics est Ă mettre sur le compte des politiques dĂ©libĂ©rĂ©es d’un Ă©tat, patrimoine exclusif de bandes de prĂ©varicateurs communautairement très typĂ©s ; et de surcroĂ®t, continuellement assailli de demandes pressantes de l’alliance militaro – tribale dont il est la chasse gardĂ©e. La mĂŞme approche semble avoir Ă©tĂ©, malheureusement, faite sienne par les reprĂ©sentations internationales en Mauritanie (PNUD, OMS, UNICEF, Union EuropĂ©enne…etc.) qui ne recrutent presque jamais de cadres ou mĂŞme de simples employĂ©s subalternes Haratines en leur sein. A cela s’ajoute le rĂ´le nĂ©gatif jouĂ© par le colonisateur dans la perpĂ©tuation du phĂ©nomène de l’esclavage et du maintien de l’ordre fĂ©odal Ă©tabli… Toute tentative d’émancipation se trouve donc compromise d’office et bien lourdement par le sabotage dĂ©libĂ©rĂ© de l’école publique et l’obstruction faite Ă toute opportunitĂ© de rĂ©ussite Ă©conomique qui constitue la clĂ© de voĂ»te de toute promotion sociale. Ainsi, patiemment, de pillages en dĂ©tournements de deniers publics, de l’attribution des meilleurs lots du cadastre en milieu urbain en quasi monopole du foncier agraire ainsi que des licences de pĂŞche ; et de contrats en prĂŞts complaisants de banques et d’institutions Ă©tatiques, s’est constituĂ©, en toute impunitĂ© et au profit quasi-exclusif des seuls anciens maĂ®tres, un capital privĂ© national, rĂ©sultat du dĂ©tournement de la fonction politico-administrative, et ce pendant un processus tri dĂ©cennal. Dans le mĂŞme temps, des agglomĂ©rations entières (adwabas et kebba) et des gĂ©nĂ©rations de centaines de milliers de Haratines sont maintenus hors du temps, dans le trou noir de l’ignorance et de l’iniquitĂ©. Un tel Ă©tat de fait n’est pas le fruit du hasard mais dĂ©coule bien des choix dĂ©libĂ©rĂ©s et conscients de la part des tenants successifs du pouvoir dont la plupart s’avĂ©raient profondĂ©ment incapables de saisir le sens mĂŞme du projet de Nation ; en somme l’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral, au point qu’ils ne semblent avoir comme ambitions pour ce pays que de sauvegarder la rigide règle de reproduction des privilèges d’un passĂ© rĂ©volu. L’accumulation des frustrations a eu pour rĂ©sultat la diffĂ©renciation galopante dans le tissu social de ce qui Ă©tait connu, jadis, sous le label de « MAURES », en deux entitĂ©s de plus en plus distinctes (Bidhanes d’un cĂ´tĂ© et Haratines de l’autre); diffĂ©renciation qui est Ă inscrire dans la logique de cette bombe Ă retardement qu’on appelle injustice et dont l’histoire nous enseigne qu’elle explose toujours Ă l’improviste et sans crier gare. Partant du constat de cette rĂ©alitĂ© exĂ©crable, qui ne fait honneur Ă personne, le système militaro-fĂ©odal qui use et abuse de tous les moyens Ă©tatiques pour pĂ©renniser une domination devenue impossible, est appelĂ© Ă prendre conscience, aujourd’hui, que les victimes, jusqu’ici consentantes de l’état mauritanien moderne, sont parvenus au seuil de l’insupportable et en ont ras-le-bol de subir indĂ©finiment les affres d’un système irresponsable, sans foi ni loi. Nonobstant la centralitĂ© grandissante du dĂ©bat sur cette question vitale pour le devenir de la Mauritanie et les acquis symboliques du mouvement national de lutte contre l’esclavage, les conditions de vie des Haratines continuent de connaĂ®tre une dĂ©gradation sans prĂ©cĂ©dent. La pĂ©rennisation de cet Ă©tat de fait sonnera inĂ©luctablement le glas de l’ordre Ă©tabli dont l’essence inĂ©galitaire et l’impossible rĂ©forme conduiront inĂ©vitablement, Ă un moment ou un autre, Ă l’implosion sociale. L’objet du prĂ©sent document est de faire un Ă©tat des lieux de cette situation plus d’un demi-siècle après l’indĂ©pendance et d’oser des propositions pratiques pour corriger ce qui doit l’être dans les dĂ©lais les plus rapides possibles sur la base des principes fondamentaux des droits de l’homme et du citoyen en vue de prĂ©server la paix civile par le moyen unique de la justice. Les auteurs sont pleinement conscients de l’existence d’autres injustices qui frappent d’autres communautĂ©s et segments de notre peuple, notamment les pauvres, quelle que soit leur origine, les castes considĂ©rĂ©es « infĂ©rieures »- particulièrement la «caste des forgerons »-, certaines franges des communautĂ©s nĂ©gro-mauritaniennes, les femmes…etc. Ils ne conçoivent le règlement dĂ©finitif de la « question Haratine » que dans le cadre d’un effort global sur la voie de l’égalitĂ©, de la rationalitĂ©, de la fin de l’impunitĂ© et de l’abrogation des privilèges tribaux qui ne profitent qu’à une infime minoritĂ©, aux dĂ©pens des intĂ©rĂŞts de la collectivitĂ© nationale et mĂŞme tribale. II) L’état des lieux : des chaĂ®nes de l’esclavage aux barreaux de l’exclusion Le diagnostic de la situation passĂ©e et actuelle des haratines fait ressortir un tableau sombre, marquĂ© par les ravages de l’esclavage, de la domination, de l’exclusion et de l’injustice. Le mal s’est perpĂ©tuĂ© sous la chape de plomb d’un ordre empreint d’archaĂŻsmes et d’inaptitude Ă l’autocritique, finalement rĂ©fractaire Ă toute remise en question interne. Loin des discours idĂ©ologiques ou partisans, un simple survol de quelques chiffres et indicateurs permet de donner la mesure exacte de cette triste rĂ©alitĂ© : - Plusieurs dizaines Ă plusieurs centaines de milliers de haratines (les estimations sont approximatives en l’absence d’études indĂ©pendantes du fait des tabous nĂ©s du refus systĂ©matique par les gouvernements successifs) sont encore rĂ©duits Ă l’abominable esclavage de naissance, de statut et de condition avec toutes les sujĂ©tions et les traitements inhumains et dĂ©gradants qui s’y attachent : travail forcĂ© et non rĂ©munĂ©rĂ©, viols et exploitation sexuelle, sĂ©paration des familles, ignorance et pauvretĂ©, misère sociale et Ă©conomique, absence de perspectives d’avenir et exclusion…etc ; - Plus de 80% des 1 400 000 personnes les plus pauvres en Mauritanie sont issus de la communautĂ© Haratine ; - Plus de 85 % des 1500 000 analphabètes en Mauritanie en sont Ă©galement issus; - Près de 90 % des petits paysans sans terre du fait de la tenure traditionnelle du sol ou de l’exploitation fĂ©odalo-esclavagiste, se recrutent au sein de ce groupe; - Moins de 10 % des 30 000 hectares attribuĂ©es lĂ©galement et amĂ©nagĂ©s dans la vallĂ©e du fleuve ont profitĂ© aux petits paysans locaux, le reste Ă quelques dizaines de fonctionnaires, commerçants et hommes d’affaire souvent natifs des Wilayas non agricoles ; - La parcelle d’un paysan local est en moyenne de 0,25 Ă 0,5 hectare contre une moyenne de 200 hectares pour la parcelle d’un fonctionnaire ou homme d’affaires agriculteur d’occasion; - Moins de 10% des 2 Ă 3 milliards d’UM de prĂŞts accordĂ©s annuellement par le CrĂ©dit agricole pour financer la campagne Ă©ponyme, profitent aux milliers de cultivateurs locaux (Ă majoritĂ© Haratines) contre plus de 90% pour les dizaines d’entrepreneurs de l’agro-business (ou prĂ©tendus tels), ressortissants de milieux et de zones sans vocation agricole dans leur grande majoritĂ©; - Moins de 0,1% des villas et habitations de haut standing des quartiers chics de Nouakchott appartiennent Ă des Haratines; - Moins de dix diplĂ´mĂ©s de cette communautĂ© sur 200 ont profitĂ© du programme spĂ©cial d’insertion pour les diplĂ´mĂ©s chĂ´meurs dans le secteur agricole au niveau de la plaine de M’PouriĂ© Ă Rosso ; - Plus de 90 % des dockers, domestiques, travailleurs manuels exerçant des mĂ©tiers pĂ©nibles et mal rĂ©munĂ©rĂ©s sont des Haratines ; - Plus de 80% des Ă©lèves de cette communautĂ© n’achèvent pas le cycle primaire et moins de 5 % poursuivent jusqu’au bout du cycle secondaire ; - Moins de 5 % des Ă©tudiants de l’enseignement supĂ©rieurs sont issus de cette communautĂ© ; et une infime minoritĂ© de ce pourcentage perçoit des allocations d’études ; - Moins de 2 % des Ă©tudiants des grandes Ecoles nationales (ENAMJ, Ecole des Mines, FacultĂ© de mĂ©decine, EMIA…etc) et Ă©trangères sont issus de cette communautĂ© ; - Moins de 0,1% des opĂ©rateurs Ă©conomiques (hommes et femmes d’affaires importants) sont Haratines ; - Moins de 2% des hauts fonctionnaires et cadres supĂ©rieurs du secteur public et parapublic sont Haratines ; - Moins d’une dizaine de parlementaires Haratines sur 151 Ă©lus au niveau des deux chambres du parlement ; - Moins de 15 maires Haratines sur 216 et moins de 12 % de conseillers municipaux Ă l’échelle national; - 2 Ministres Haratines en moyenne sur les 30 dernières annĂ©es sur plus de 40 ministres et assimilĂ©s ; 20 ministres sur 600 de 1957 Ă 2012 ; - Un seul Faghih agrĂ©e sur plusieurs centaines ; - Quelques dizaines d’Imams sur des milliers reconnus et agrĂ©es ; - 2 SecrĂ©taires gĂ©nĂ©raux de Ministères et Institutions assimilĂ©es sur 40 ; - 1 wali(gouverneur de rĂ©gion) sur 13 ; - 1 Ă 2 hakems (prĂ©fet) sur 54 ; - 1 Ă 2 Chefs de Mission diplomatique sur 35 environ ; - 3 Ă 4 Directeurs gĂ©nĂ©raux d’Etablissement ou de sociĂ©tĂ©s publics sur 140 ; - 2 PrĂ©sidentes de Conseils d’Administration d’Etablissements ou sociĂ©tĂ©s publics sur 140 ; - Moins de 50 mĂ©decins sur plus de 600 ; - Quelques 100 ingĂ©nieurs sur plus de 700 ; et pourtant moins de 2% des ingĂ©nieurs en service au niveau des grandes sociĂ©tĂ©s et Ă©tablissements nationaux (SNIM, SOMELEC, PAN…etc.) sont Haratines; - Plus de 90% des diplĂ´mĂ©s supĂ©rieurs Haratines, se prĂ©sentant aux concours et tests nationaux, se font stopper dans les ultimes phases d’entretiens verbaux ; - La grande majoritĂ© des diplĂ´mĂ©s Haratines sont condamnĂ©s Ă l’exil, Ă la reconversion professionnelle ou Ă se rĂ©signer Ă l’exercice de mĂ©tiers rĂ©putĂ©s ingrats et peu lucratifs (enseignants, guides touristiques, travail Ă temps partiel…etc.) - 0 PrĂ©sident ou directeur de banques, de sociĂ©tĂ©s d’assurance ou du secteur financier, de directeur de radio ou de tĂ©lĂ©vision, parmi quelques dizaines d’établissements de cette nature ; - Moins de 20 professeurs d’universitĂ© sur un nombre avoisinant les 300 ; - Une demi-douzaine de magistrats sur plus de 200 ; - Moins d’une dizaine de diplomates sur plus de 150 ; - Moins d’une dizaine de commissaires de police sur plus de 140 ; - Une dizaine d’administrateurs civils sur plus de 200 ; - Moins de 40 officiers supĂ©rieurs sur plus de 500 ; dans ce cadre, le corps de la garde nationale constitue une caricature de la sĂ©lection sĂ©grĂ©gationniste Ă l’égard des fils de cette communautĂ© d’oĂą leur nombre infime parmi les officiers tous grades confondus ; - Un seul Hartani – mĂ©decin de surcroĂ®t – promu in extrĂ©mis au grade de gĂ©nĂ©ral depuis moins d’un mois, sur les 19 gĂ©nĂ©raux qu’a connus la Mauritanie ou qu’elle connaĂ®tra d’ici la fin de l’annĂ©e 2013. Ce tableau illustre Ă suffisance la marginalisation, voire l’exclusion des membres de cette communautĂ© qui cumulent tous les handicaps tant sociaux et culturels que politiques et Ă©conomiques ; et font face, de surcroĂ®t, Ă toute sorte d’obstacles et d’embuches dressĂ©s devant leur promotion. Les rares cadres Haratines qui parviennent Ă se hisser au rang de l’élite nationale, atteignent très vite le plafond de verre et cessent, dès lors, de pouvoir prĂ©tendre Ă diriger les hautes sphères de l’état Ă moins qu’ils ne soient, en rĂ©alitĂ©, que des sous-fifres de quelques gros bonnets du système. A cet Ă©gard, le système de filtrage et de censures, instaurĂ© au sein des forces armĂ©es et de sĂ©curitĂ© pour rĂ©duire Ă la portion congrue la prĂ©sence des officiers Haratines au sein de ces institutions, met en Ă©vidence la nature « particulariste » et rĂ©trograde des orientations de la haute hiĂ©rarchie de notre « grande muette », devenue par la force des choses, Ă la fois gardienne et maĂ®tresse du temple du pouvoir. Ainsi, depuis quelques annĂ©es dĂ©jĂ , le recrutement des Ă©lèves officiers n’obĂ©it plus que de façon formelle aux critères objectifs de sĂ©lection. Mis Ă part l’opacitĂ© qui entoure les examens de recrutement, la plupart des nouveaux cadets de l’école militaire interarmes d’Atar (EMIA) sont sans baccalaurĂ©at, pourtant diplĂ´me minimum exigĂ© pour participer Ă ce genre de concours. En lieu et place de la sĂ©lection transparente et objective, ont Ă©tĂ© Ă©rigĂ©s en système l’interventionnisme, le nĂ©potisme, le tribalisme et tous les particularismes permettant d’une part, de caser le plus grand nombre de la progĂ©niture dĂ©pravĂ©e des Ă©narques du pouvoir et de celle de leurs proches et d’autre part, d’écarter le plus grand nombre de prĂ©tendants au grade d’officier parmi les autres composantes nationales, principalement les Haratines. Cette vĂ©ritĂ© amère agace et indispose ceux qui la vivent au quotidien. Elle touche Ă la dignitĂ© de tant de citoyens et leur crève les yeux rien qu’en regardant les sĂ©quences tĂ©lĂ©visĂ©es des cĂ©rĂ©monies annuelles de sortie des promotions d’officiers Ă partir de l’EMIA… En aval de ce système instaurĂ© en amont, la maĂ®trise du cursus des officiers par une sĂ©rie de procĂ©dures inadaptĂ©es dans cet environnement malsain, vient refermer la quadrature du cercle vicieux d’une mise Ă l’écart programmĂ©e. Le blocage de l’avancement indĂ©sirable de certains officiers par le biais de concours truquĂ©s, a Ă©tĂ© principalement dirigĂ©, de manière plus ou moins ouverte, contre les officiers nĂ©gro mauritaniens depuis la tentative de coup d’état des FLAM en 1987. Après avoir produit les effets souhaitĂ©s, ce stratagème fut rĂ©orientĂ©, de manière subtile et sous-jacente, vers les officiers Haratines dès le dĂ©but des annĂ©es 90. Cette piètre « rĂ©vision stratĂ©gique » fut motivĂ©e par l’apprĂ©ciation qu’ont eue certains esprits attardĂ©s de voir soudainement, en l’ascension de la nouvelle gĂ©nĂ©ration Haratine, la principale menace contre la pĂ©rennitĂ© de leur monopole du pouvoir. Ce philtre sĂ©lectif par lequel passe la volontĂ© du « haut commandement » donne lieu Ă toute sorte de magouilles et de turpitudes dans le but de distiller Ă doses homĂ©opathiques les quotas minima permis Ă chaque occasion. Le rĂ©sultat en est qu’aujourd’hui tant d’officiers supĂ©rieurs sont sans niveau et ne doivent leurs grades immĂ©ritĂ©s qu’à l’injustice du système qui a laissĂ© sur le carreau puis poussĂ© Ă la retraite tant d’officiers de grande compĂ©tence et de grande valeur – en majoritĂ© Haratine - au simple grade de capitaine. L’armĂ©e n’est qu’un prototype des pratiques et des lignes de conduite bien ancrĂ©es dans les hautes sphères de l’état mauritanien. Les fuites et indiscrĂ©tions sur les rĂ©unions de groupes de rĂ©flexions destinĂ©s spĂ©cialement Ă planifier la marginalisation des Haratines, les attitudes qui en disent plus que les mots quand ce ne sont pas les dĂ©clarations de condescendance ou de racisme crĂ», sont lĂ pour nous Ă©difier davantage sur la rĂ©alitĂ© d’une Mauritanie hypocrite et secrète, très dĂ©phasĂ©e par rapport Ă l’image qu’elle veut bien projeter d’elle-mĂŞme Ă l’extĂ©rieur… Autant de faits et de pratiques qui concourent Ă dĂ©peindre la rĂ©alitĂ© d’un pays bancal… Il est Ă noter que cette tendance s’est accentuĂ©e au cours des dernières dĂ©cennies qui ont connu la faillite de l’enseignement public et vu naĂ®tre la recrudescence des particularismes dont certaines franges ont pu faire main basse sur l’état. S’il est comprĂ©hensible que l’accès aux grands corps (mĂ©decins, magistrats, administrateurs ou ingĂ©nieurs) soit soumis Ă des critères acadĂ©miques, il est difficilement justifiable que, pour les postes soumis Ă la discrĂ©tion du Gouvernement ou simplement de l’Administration, la prĂ©fĂ©rence ethnique s’avère tout aussi plus massive et durable. D’autant plus que, chez nous, les critères de nomination aux fonctions gouvernementales et aux charges Ă©tatiques, relèvent presque toujours du fait du prince et rarement de la compĂ©tence ou du mĂ©rite. Pour s’en convaincre, il suffit de prendre un Ă©chantillon des 140 directeurs et chefs d’établissements publics ou parapublics; et l’on trouvera que la plupart d’entre eux n’ont d’autre mĂ©rite que de bĂ©nĂ©ficier d’ententes tribales et /ou d’appartenir Ă des rĂ©seaux mafieux qui monopolisent les destinĂ©es du pays au dĂ©triment de l’intĂ©rĂŞt supĂ©rieur de la nation, de la justice, de la cohĂ©sion et de l’unitĂ© nationales. Par ailleurs, comment comprendre que seuls 10 parlementaires sur 151 soient Haratines alors que le discours officiel ne cesse de ressasser le credo de la reprĂ©sentativitĂ© du peuple ? Pourtant, les 53 circonscriptions Ă©lectorales (Moughata’a) d’oĂą proviennent les dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs, comptent toutes une majoritĂ© - absolue ou relative - de Haratines. Le comble de l’injustice s’est reflĂ©tĂ© dans la composition des Gouvernements qui se sont succĂ©dĂ©s depuis l’indĂ©pendance et desquels les descendants d’esclaves ont Ă©tĂ© systĂ©matiquement exclus jusqu’en dĂ©cembre 1984. Depuis, les pouvoirs successifs ont fixĂ© le quota des Haratines Ă 2 ou 3 places au gouvernement sur plus de 40 ministres et assimilĂ©s. La disproportion est flagrante… Ainsi, la Mauritanie devient-elle le seul pays au monde oĂą l’Etat applique la discrimination nĂ©gative dont le signe distinctif est qu’elle fixe un quota plancher, figĂ© et profondĂ©ment injuste pour les communautĂ©s dĂ©favorisĂ©es alors que la discrimination positive, qui s’impose dans de tels cas, justifierait exactement d’une logique inverse. Mais la situation la plus emblĂ©matique de l’exclusion des haratines demeure, sans conteste, celle des petits paysans sans terre, encore soumis Ă la domination et l’exploitation esclavagiste et fĂ©odale, souvent fondĂ©e sur le dĂ©tournement de la rĂ©forme foncière de 1983 par des autoritĂ©s administratives et des magistrats au nom d’une solidaritĂ© de classe, parfois de race, parĂ©e des oripeaux de la lĂ©galitĂ© rĂ©publicaine ou sous couvert de prescriptions religieuses… Plus inquiĂ©tante encore est la faillite de l’école publique, jadis considĂ©rĂ©e comme le principal levier de promotion sociale et le meilleur instrument pour gommer les disparitĂ©s matĂ©rielles et statutaires, en somme tendre vers l’égalitĂ© effective. Tous s’accordent, aujourd’hui, Ă penser qu’elle n’est plus en mesure de modifier en profondeur les rapports sociaux ou de former des citoyens Ă©duquĂ©s, aptes Ă s’intĂ©grer dans une nouvelle Mauritanie Ă©galitaire et unie. Cette faillite retentissante a créé une Ă©cole Ă deux vitesses : une Ă©cole privĂ©e pour les classes moyennes et/ou supĂ©rieures et les classes privilĂ©giĂ©es et une Ă©cole publique pour les enfants des couches dĂ©favorisĂ©es et populaires, très majoritairement composĂ©es des Haratines. Alors d’instrument de promotion sociale, l’enseignement est devenu une machine de reproduction- voire d’accentuation- de l’ordre social injuste et des inĂ©galitĂ©s. De fait, la situation d’esclavage persistante, la faillite du système Ă©ducatif et l’échec scolaire massif qui broient, dans l’indiffĂ©rence les enfants des Haratines et leur avenir, la difficile condition des masses paysannes et ouvrières, l’exclusion politique et Ă©conomique, la marginalisation systĂ©matique de l’élite naissante, rendent urgent un Sursaut National, portĂ© par un grand consensus social et politique pour refonder la RĂ©publique et rebâtir ensemble un projet fĂ©dĂ©rateur pour le progrès, le dĂ©veloppement et la justice. Il est donc grand temps de lancer un grand DĂ©bat sur la question Haratine en vue de dresser un Ă©tat des lieux rigoureux et exhaustif des formes de persistance de l’esclavage comme institution, comme condition et comme pratique; ensuite, il conviendrait d’explorer les formes d’exclusion politique, Ă©conomique et sociale des Haratines dans tous les compartiments de la vie nationale ; et enfin, proposer des stratĂ©gies de lutte contre leur exclusion perpĂ©tuelle ainsi que les politiques et mĂ©canismes pratiques et adĂ©quats, susceptibles de mettre un terme Ă cette course effrĂ©nĂ©e vers le bord du prĂ©cipice. III) Propositions pour refonder la RĂ©publique : de l’exclusion programmĂ©e Ă l’égalitĂ© rĂ©elle Le diagnostic ainsi rĂ©alisĂ© conduit Ă formuler des recommandations dans les diffĂ©rents domaines en vue de corriger les injustices, dĂ©sĂ©quilibres et Ă©carts relevĂ©s. Les propositions qui suivent devraient constituer la trame de fond d’une stratĂ©gie de plaidoyer et d’action en faveur de la mise en place de politiques publiques et de programmes d’éradication vĂ©ritable de l’esclavage et d’émancipation des Haratines. Un grand DĂ©bat public auquel seront associĂ©s tous les mĂ©dias, les experts et personnalitĂ©s qualifiĂ©es, les Ă©rudits et Fughahas, doit ĂŞtre organisĂ© dans un proche avenir pour discuter et enrichir les propositions ci-dessous et leur donner le maximum de rĂ©sonnance dans tous les milieux de la sociĂ©tĂ©. Une fois amendĂ©s et adoptĂ©s, les rĂ©sultats et propositions de ce dĂ©bat pourraient constituer la base d’un Plan d’action gouvernemental, visant Ă lutter contre toutes les inĂ©galitĂ©s et discriminations et tendre rĂ©solument vers l’égalitĂ© rĂ©elle entre les communautĂ©s et les citoyens. Toutefois, cette orientation doit ĂŞtre spĂ©cifiquement orientĂ©e en faveur des haratines qui accusent un retard très important par rapport aux autres composantes nationales. L’approche de «discrimination positive» Ă laquelle de nombreuses voix ont dĂ©jĂ appelĂ©, s’impose en urgence. Les propositions concrètes sont les suivantes : 1. Engager, dans les meilleurs dĂ©lais, une large concertation nationale pour la mise en place d’un vĂ©ritable contrat social, fondĂ© sur l’appartenance commune Ă une Nation UnifiĂ©e et garantissant la libertĂ© et l’égalitĂ© rĂ©elles entre tous les citoyens; 2. Prendre des mesures immĂ©diates et urgentes en faveur des marginalisĂ©s et des laissĂ©s-pour-compte dans le pays puis engager, derechef, les prĂ©paratifs pour la tenue d’un congrès national sur la justice sociale et ce sur la base des droits socio-Ă©conomiques et culturels du citoyen dans un Ă©tat de droit. 3. CrĂ©er des zones d’éducation prĂ©fĂ©rentielle dans les espaces d’extrĂŞme pauvretĂ© (adwabas) avec tous les avantages liĂ©s Ă ce statut en termes d’enseignement, d’infrastructures, de moyens budgĂ©taires appropriĂ©s, d’encadrement et de suivi pĂ©dagogique, d’évaluation et de motivation des enseignants, des Ă©lèves et de leurs parents, d’accès prioritaire et prĂ©fĂ©rentiel aux bourses dans l’enseignement professionnel et supĂ©rieur, de crĂ©ation d’internats et de cantines scolaires…etc. 4. Mettre en place un plan d’éradication de l’analphabĂ©tisme dans le pays au cours d’une pĂ©riode n’excĂ©dant pas la dĂ©cade et assurer la prise en charge de la scolarisation des enfants et des adolescents jusqu’à l’âge de 18ans avec possibilitĂ© d’accĂ©der Ă une Ă©cole de la deuxième chance pour limiter les dĂ©crochages scolaires; 5. RĂ©aliser une vĂ©ritable rĂ©forme agraire de grande envergure menĂ©e suivant les principes connus : redistribution Ă©quitable, individualisĂ©e et dĂ©finitive des terres selon le principe de prĂ©emption pour le travailleur du sol (la terre appartient Ă ceux qui la travaillent), sĂ©curisation juridique de la propriĂ©tĂ© par des clauses de sauvegarde contre la spĂ©culation, modernisation de l’outil de production, accroissement de l’investissement productif, mise en place de mĂ©canismes garantissant une commercialisation rentable de la production..etc. Comme il convient d’intĂ©grer pleinement la dimension des droits de l’homme dans les programmes visant Ă s’attaquer aux causes profondes de l’esclavage et de la pauvretĂ©. Dans ce sens, les conclusions et recommandations des diffĂ©rents rapports du conseil des droits de l’homme de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des nations unies - plus particulièrement le dernier rapport de la rapporteuse spĂ©ciale sur les formes contemporaines d’esclavage en Mauritanie, Mme Gulnara Shahinian, en date du 24 AoĂ»t 2010 – peuvent constituer une prĂ©cieuse contribution Ă l’éradication des formes modernes d’asservissement des hommes et de rĂ©duction de la pauvretĂ©. 6. Mettre en application effective la Loi criminalisant l’esclavage et les pratiques induites par la rĂ©vision ou le renforcement de certaines dispositions afin de permettre aux organisations de la sociĂ©tĂ© civile d’ester en justice en lieu et place des victimes de l’esclavage qui doivent ĂŞtre considĂ©rĂ©es comme personnes indigentes par causes de l’esclavage et de l’ignorance. Il convient aussi de crĂ©er une Structure Publique chargĂ©e de ce dossier et de toutes les politiques publiques pour l’égalitĂ© rĂ©elle, tout en axant ses efforts sur le repĂ©rage, l’affranchissement et la rĂ©adaptation des personnes rĂ©duites Ă l’esclavage. 7. La crĂ©ation d’un Fonds pour financer toutes les actions liĂ©es Ă ce projet, une revue annuelle de l’état de mise en Ĺ“uvre de la Loi avec un dĂ©bat public sur ce rapport et une publication largement mĂ©diatisĂ©e. Une telle action Ă trois niveaux devrait viser Ă Ă©tablir enfin la vĂ©ritĂ© sur la rĂ©alitĂ© de l’esclavage, dĂ©finir un cadre d’action pour en Ă©radiquer les pratiques et survivances, initier une politique rĂ©pressive sans complaisance et accroĂ®tre la lutte contre l’impunitĂ© par la conduite de procĂ©dures d’instruction et de jugement exemplaires, d’arrestation et de punition des contrevenants 8. Mettre Ă l’étude la faisabilitĂ© de l’élargissement du Système de protection sociale pour tendre graduellement vers un rĂ©gime d’assurance maladie universelle qui prenne en compte la rĂ©alitĂ© actuelle caractĂ©risĂ©e par le fait que plus de 80% de Mauritaniens et probablement près de 100% de pauvres et de travailleurs du secteurs informel se trouvent exclus de toute prise en charge du risque social et de santĂ©; 9. Revoir les règles de partage du pouvoir pour attribuer un quota stable de 40 % au minimum (de manière tacite ou solennelle) Ă la communautĂ© haratine au niveau des Institutions constitutionnelles, du Gouvernement, des Administrations et Etablissement publics et des postes de hauts fonctionnaires de l’Etat (Cabinets PrĂ©sidentiel et ministĂ©riel, Administration centrale et territoriale, Diplomatie, Projets de dĂ©veloppement, Grands corps de l’Etat..etc) ; 10. Instituer une règle imposant que les deux postes supĂ©rieurs du pouvoir exĂ©cutif (PrĂ©sident de la RĂ©publique et Premier Ministre) ne soient plus occupĂ©s par deux personnalitĂ©s de la mĂŞme communautĂ© ; la mesure permettrait de mieux favoriser le partage du pouvoir. 11. Inciter fortement Ă la prĂ©sence d’un dĂ©putĂ© Haratine au moins dans la première moitiĂ© de toutes les listes Ă©lectorales dans les circonscriptions dont la reprĂ©sentativitĂ© parlementaire est supĂ©rieure ou Ă©gale Ă deux dĂ©putĂ©s et ce compte tenu de leur majoritĂ© absolue ou relative dans l’ensemble des Moughata’a du pays. 12. Etudier diffĂ©rentes formules pour instaurer une LĂ©gislation fondĂ©e sur la discrimination positive dans certains domaines (Accès aux Ă©tablissements et bourses d’enseignement, aux financements publics et investissements, aux fonctions publiques et mandats Ă©lectifs…etc) Ă la lumière des expĂ©riences achevĂ©es ou non de certains pays confrontĂ©s Ă des dĂ©fis similaires tels que (les Etats-Unis d’AmĂ©rique, l’Afrique du Sud, le Liban, l’Inde, le BrĂ©sil, le Royaume Uni…etc) 13. Mettre en place des politiques assorties de mĂ©canismes institutionnels, juridiques et budgĂ©taires contraignants en vue de rĂ©aliser tous les objectifs liĂ©s Ă l’égalitĂ© rĂ©elle et la lutte contre la pauvretĂ© dans les diffĂ©rents domaines et assurer un suivi grâce Ă des mĂ©canismes d’évaluation et des indicateurs chiffrĂ©s sous le contrĂ´le du Parlement et des Organisations de la SociĂ©tĂ© civile avec l’assurance de pouvoir toucher les poches d’extrĂŞme pauvretĂ© dans les zones les plus enclavĂ©es et les plus reculĂ©es; 14. Encourager l’émergence d’une nouvelle classe d’opĂ©rateurs Ă©conomiques et d’industriels de cette communautĂ© en octroyant, dans des conditions prĂ©fĂ©rentielles, des facilitĂ©s pour la crĂ©ation d’établissements bancaires et financiers, de licences de pĂŞche, des crĂ©dits et financements pour la crĂ©ation d’entreprises et d’industries dans des domaines porteurs, notamment la pĂŞche et l’agriculture, pour mettre un terme Ă la perpĂ©tuelle exclusion des Haratines dans le domaine de l’économie et des affaires, Ă©lĂ©ment le plus constant de leur oppression; sachant que les biens fabuleux qui se sont amoncelĂ©s et s’amoncellent toujours dans les poches des nouveaux riches, ont tous pour source unique les deniers publics, mis Ă contribution au service de certains, suivant des mĂ©thodes et procĂ©dĂ©s dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils manquent de transparence et d’objectivitĂ©. 15. Favoriser l’accès des haratines en tant que tels aux mandats Ă©lectifs et Ă la haute administration par des moyens autres que les «quotas officieux» et ce pour en finir avec les discriminations flagrantes situant la part qui leur revient Ă un niveau insignifiant : souvent entre 1 Ă 2% de Haratines dans des postes Ă©lectifs et de hauts fonctionnaires alors qu’ils constituent plus ou moins la moitiĂ© de la population du pays; 16. Mener une enquĂŞte quantitative et qualitative indĂ©pendante sous l’égide de l’Etat et avec la participation d’organisation spĂ©cialisĂ©es aux fins de mesurer la rĂ©alitĂ© exacte du phĂ©nomène de l’esclavage, de ses survivances et de ses sĂ©quelles. 17. Initier un grand dĂ©bat doctrinal associant les diffĂ©rentes Ă©coles de pensĂ©e islamique sur le discours religieux et leur rapport Ă l’esclavage, contrĂ´ler la diffusion des ouvrages des jurisconsultes et certains programmes des mĂ©dias officiels (Radio Coran par exemple) tendant Ă perpĂ©tuer l’esclavage et l’inĂ©galitĂ© entre les hommes. Il convient aussi de s’interroger sur le rĂ´le des UlĂ©mas et Fughahas, en tant qu’instance de lĂ©gitimation de tout pouvoir politique en place et de l’ordre social injuste, jusqu’ici rĂ©fractaires aux enseignements Ă©thiques de l’Islam, notamment les valeurs d’égalitĂ©, d’humanisme et de fraternitĂ©. 18. Affirmer le leadership des membres qualifiĂ©s de la communautĂ© Haratine dans le domaine religieux, culturel et symbolique avec l’émergence d’Imams et Fughahas, Ă©crivains et penseurs, femmes et hommes des arts et mĂ©dias, poètes et prosateurs pour modifier l’image et la perception de cette communautĂ© et mettre en valeur sa contribution au système de production et de diffusion des valeurs religieuses et culturelles. 19. Affirmer, de manière claire et prĂ©cise, le principe d’égalitĂ© rĂ©elle entre les communautĂ©s et les citoyens dans les programmes d’enseignement publics et privĂ©s, les dĂ©clarations de politique gĂ©nĂ©rale du Gouvernement et de l’Opposition, les diffĂ©rents plans de dĂ©veloppement, les prioritĂ©s des Organisations de la sociĂ©tĂ© civile et des partenaires extĂ©rieurs. Un Projet de Charte pour l’égalitĂ© rĂ©elle et contre l’exclusion et les discriminations sera proposĂ© très prochainement Ă tous les partis politiques pour l’enrichir et l’adopter. 20. Refonder les politiques de lutte contre le chĂ´mage et la pauvretĂ© avec un meilleur ciblage des zones de pauvretĂ© et d’extrĂŞme vulnĂ©rabilitĂ© et l’application de mĂ©canismes prĂ©fĂ©rentiels en faveur des Haratines d’oĂą l’intĂ©rĂŞt de confier les politiques appropriĂ©es Ă l’Organisme public citĂ© au point 7; 21. Elaborer un programme spĂ©cial prioritaire en faveur des centaines de milliers de jeunes dĂ©scolarisĂ©s et sans diplĂ´me, victimes de la faillite de l’école publique et de l’indigence de leurs parents ; les grands gisements d’emploi (Agriculture, PĂŞche, Mines, Services…) mĂ©ritent une meilleure valorisation, en plus Ă©ventuellement d’un nouveau Service national civilo-militaire qui pourrait ĂŞtre pourvoyeur de dizaines de milliers d’emplois ; 22. Mettre en place des outils incitateurs (fiscaux, allĂ©gement de charges sociales, rĂ©duction des impĂ´ts sur les bĂ©nĂ©fices, accès prĂ©fĂ©rentiel aux financements bancaires avec des taux d’intĂ©rĂŞt bonifiĂ©s…) pour mieux orienter l’investissement privĂ© et accroĂ®tre son volume vers les zones d’extrĂŞme pauvretĂ© et favoriser la crĂ©ation de richesses et d’emplois ; 23. Mettre en Ĺ“uvre un Plan de formation professionnelle au profit des petits mĂ©tiers et des travailleurs du secteur informel avant de leur ouvrir l’accès aux financements publics et privĂ©s permettant de mieux structurer leurs activitĂ©s, en amĂ©liorer la productivitĂ© et en accroĂ®tre les revenus ; 24. Revoir le statut des sociĂ©tĂ©s d’intermĂ©diaires (telles que le BEMOP) pour mettre fin Ă leurs scandaleuses pratiques relevant de l’esclavage moderne de prĂ©lèvement confiscatoire de plus de 60 % sur les salaires des travailleurs placĂ©s ; il convient, soit de les supprimer totalement et en confier la mission aux syndicats de travailleurs, soit plafonner cette ponction Ă 10% maximum conformĂ©ment aux standards internationaux ; 25. Concevoir et mettre en Ĺ“uvre un grand Programme de reconstitution du cheptel au profit de petits paysans et Ă©leveurs pauvres pour les doter d’un bĂ©tail composĂ© au minimum de 10 Ă 15 tĂŞtes de diffĂ©rentes familles (Ovins, caprins, bovins, camelins) selon les zones d’élevage et le choix des bĂ©nĂ©ficiaires. Ceci favorisera un Ă©levage productif, susceptible d’accroĂ®tre les revenus des haratines hors des villes et en rĂ©duire la misère; 26. Promouvoir une politique de logement social pour assurer l’accès des pauvres Ă la propriĂ©tĂ© et Ă un logement dĂ©cent dotĂ© de l’eau et de l’électricitĂ©, avec une prioritĂ© aux demandeurs haratines; 27. Appuyer les Organisations de la sociĂ©tĂ© civile engagĂ©es dans le combat pour l’égalitĂ© rĂ©elle, l’appui Ă la crĂ©ation d’Instituts de rĂ©flexions stratĂ©giques et de prospectives, d’Observatoires dĂ©diĂ©s Ă dĂ©velopper la recherche, les Ă©tudes et les publications sur la problĂ©matique Haratine. 28. Favoriser l’accès aux mĂ©dias de tous les courants de pensĂ©e, des hommes politiques, intellectuels et militants de la cause de l’émancipation pour contrebalancer la pensĂ©e unique du courant nationaliste conservateur et nĂ©gationniste qui refuse tout dĂ©bat sur la rĂ©alitĂ© de l’esclavage et de l’exclusion dans le but de pĂ©renniser l’ordre social injuste et inĂ©galitaire au pĂ©ril de l’unitĂ© et de la cohĂ©sion nationales. 29. Faire de la journĂ©e correspondant Ă la date du vote de la Loi criminalisant les pratiques esclavagistes une JournĂ©e officielle de souvenir et de mĂ©moire oĂą la Nation rend hommage aux victimes de l’esclavage et cĂ©lèbre par la production intellectuelle la plus variĂ©e les valeurs d’égalitĂ©, d’antiracisme, de solidaritĂ© et de fraternitĂ©. Il importe d’ organiser Ă cette occasion des cĂ©rĂ©monies ponctuĂ©es de discours officiels, des dĂ©bats dans les mĂ©dias, les Ă©coles et universitĂ©s ; des remises de dĂ©corations et de reconnaissances aux militants de cette noble cause ; 30. CrĂ©er une Haute AutoritĂ© indĂ©pendante, inscrite dans la Constitution, en charge de la promotion de l’égalitĂ© rĂ©elle et de la lutte contre les discriminations et l’exclusion , dotĂ©e de pouvoirs d’investigation, d’interpellation et du droit d’ester en justice pour assister les personnes victimes de discrimination, de racisme ou d’esclavage. Cette Haute AutoritĂ© pourrait Ă©galement saisir le Gouvernement et les AutoritĂ©s publiques de tout manquement aux principes d’égalitĂ© et de traitement Ă©quitable des citoyens, quelles qu’en soient les causes. Elle devrait Ă©tablir un rapport annuel soumis au PrĂ©sident de la RĂ©publique et aux PrĂ©sidents du SĂ©nat, de l’AssemblĂ©e nationale ainsi qu’au chef de file de l’opposition dĂ©mocratique. Ce rapport sera rendu public et alimentera un dĂ©bat au niveau des deux chambres du parlement. Partant du constat de cette sombre rĂ©alitĂ©, le prĂ©sent Manifeste constitue Ă la fois une main tendue et un appel Ă la refondation d’un nouveau projet politique national, tout entier tournĂ© vers l’émancipation rĂ©elle de tous les marginalisĂ©s, Ă commencer par la communautĂ© Haratine et l’éradication totale de toutes les formes d’injustice, d’exclusion et de domination dont souffrent tous nos concitoyens. Exclusion qui ne se limite pas seulement au domaine socioĂ©conomique mais enserre de larges pans de la sociĂ©tĂ© dans un statut psychosocial infĂ©rieur. Plus particulièrement, la prĂ©sente initiative a pour ambition de traduire une nouvelle prise de conscience de la communautĂ© Haratine pour capitaliser les acquis des luttes menĂ©es depuis la crĂ©ation du Mouvement El Hor en mars 1978, tirer les leçons de ces combats et concevoir un nouveau projet Ă la fois fĂ©dĂ©rateur et en rupture franche avec le système des hĂ©gĂ©monies particularistes, tribales en particulier, et ce dans le but de servir les intĂ©rĂŞts supĂ©rieurs de la nation. Le grand mouvement civique que ce Manifeste voudrait susciter et animer, s’inscrirait Ă contresens de l’ordre ancien, esclavagiste et fĂ©odal, pour crĂ©er les conditions d’une rĂ©volution sociale et politique portĂ©e par une forte mobilisation citoyenne, pacifique et dĂ©mocratique, associant toutes les forces, issues de toutes nos communautĂ©s nationales et transcendant les appartenances partisanes de culture, d’opinion ou de couleur. Ce document est une invitation pressante Ă s’adapter Ă la situation nouvelle et aux exigences de notre temps pour rĂ©aliser un apaisement entre les centres de pouvoir et la sociĂ©tĂ© afin de prĂ©venir ainsi les effets dĂ©lĂ©tères de l’insondable montĂ©e des frustrations qui s’accumulent jour après jour. Il interpelle les forces politiques nationales (majoritĂ© prĂ©sidentielle et opposition dĂ©mocratique), les acteurs de la sociĂ©tĂ© civile, les leaders d’opinion ainsi que tout patriote mauritanien sincère pour leur demander, Ă tous, de se prononcer sur le contenu de cette modeste contribution Ă la perspective d’un devenir meilleur pour notre nation. En dĂ©finitive, l’objectif premier d’une telle dĂ©marche n’est autre que de rĂ©aliser le concept de citoyennetĂ©, fondĂ© sur la consolidation de la justice sociale, la consĂ©cration de l’égalitĂ© citoyenne et la construction de l’unitĂ© nationale sur des bases saines, solides, viables et durables en application du principe de la concertation avant toute refondation./ - DISPOSITIONS FINALES Les promoteurs de ce mĂ©morandum sont des cadres haratines et autres concitoyens partageant les mĂŞmes convictions. Ils appartiennent aux diffĂ©rents partis politiques de la majoritĂ© et de l’opposition ainsi qu’aux organisations de la sociĂ©tĂ© civile. Toutes les personnes physiques ou morales qui adhèrent Ă cette vision des choses, peuvent se joindre aux initiateurs de ce mĂ©morandum et signer une pĂ©tition en vue de le promouvoir. À court terme, ce mĂ©morandum devrait servir pour la sensibilisation, le plaidoyer et la mobilisation pour la grande marche nationale et pacifique dite marche pour la justice et l’égalitĂ© citoyennes qui sera programmĂ©e ultĂ©rieurement. Sur le moyen terme, ce manifeste devrait ĂŞtre dĂ©battu, enrichi et valide par le plus grand nombre de cadres, de groupes et d’entitĂ©s y adhĂ©rant pour qu’il acquière la force et la lĂ©gitimitĂ© nĂ©cessaires pour devenir un document de base, susceptible d’être le point d’ancrage pour l’ouverture d’une nouvelle ère en Mauritanie. Il convient, par la suite, de lui donner le maximum de rĂ©sonnance au niveau de la sociĂ©tĂ© civile, de la classe politique, du gouvernement et des chancelleries Ă©trangères. Ce mĂ©morandum sera rendu public a l’occasion d’une cĂ©rĂ©monie solennelle et sera enrichi d’une dĂ©claration politique lors de la grande marche programmĂ©e ; tout comme il sera largement distribue en Mauritanie, au niveau arabe, africain, europĂ©en, amĂ©ricain et international. L’action pour l’émancipation des harratines sera fĂ©dĂ©rĂ©e avec l’ensemble des efforts et des luttes destinĂ©es a dĂ©fendre les droits de l’homme et a enraciner la dĂ©mocratie, la justice sociale et la bonne gouvernance au profit de tous les citoyens de toutes les couches sociales de notre chère nation. Nouakchott, le 29 Avril 2013
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