Il ya un an, dans un débat télévisé sur une chaine française, Nöel Mamère, député-maire de Bégles déclarait que la Mauritanie est dirigée par un parrain de la drogue. La nouvelle avait, en son temps, fait l’effet d’une bombe et lui a valu une plainte pour diffamation devant un tribunal français.
Depuis lors, la procédure suit son cours. Dans un entretien exclusif accordé au Calame, M. Mamère nuance ses propos et se dit même prêt à présenter ses excuses au président mauritanien s’il s’est senti blessé par ses propos. Le Calame : Votre procès en diffamation est prévu en mai prochain. Vous avez pourtant déclaré à plusieurs reprises que vous étiez loin d’imaginer l’impact de vois déclarations. Etes-vous toujours dans ce même état d’esprit ?
Nöel Mamère : Effectivement le procès est fixé en mai prochain. Ma première réaction est que je regrette que les choses en soient arrivées là . J’ai fait des déclarations à l’époque dans un débat télévisé non pour porter atteinte au peuple mauritanien pourqui j’ai le plus grand respect. Je regrette également la publicité qui a été faite autour de ces déclarations. Je n’imaginais pas l’impact qu’une telle déclaration pouvait avoir dans le contexte mauritanien. Mon but n’était pas de stigmatiser le peuple mauritanien, ni de m’ingérer dans ses affaires intérieures. Je regarde avec intérêt l’évolution de la Mauritanie, un pays qui doit jouer un rôle important dans la lutte contre l’intégrisme religieux et ses dérives jihadistes dans cette partie de l’Afrique. Tenant compte de tout cela, je ne veux pas mettre de l’huile sur le feu. Il y a quelques mois, j’avais publié un communiqué dans votre journal où je prônais l’apaisement. Je regrette encore une fois les conséquences politiques de cette déclaration et je pense qu’il faut laisser la Mauritanie et les mauritaniens décider de ce qui est bon pour leur pays et ne pas tenter de le fragiliser. Vous présentez vos excuses au peuple mauritanien et donc au président Ould Abdel Aziz ?
Tout le monde connait mon engagement pour l’Afrique et contre les despotismes et les dictatures. Je ne me suis jamais départi de ce combat et je n’ai pas l’habitude de me soumettre. N’empêche, comme je l’ai dit, que je présente mes excuses au peuple mauritanien et, partant, à son président s’il s’est senti blessé par mes déclarations
Est-ce qu’on peut dire que vous jouez l’apaisement ?
C’est ma volonté et je vous en apporte ici la preuve.
Propos recueillis par Ahmed Ould Cheikh
Source: LECALAME.INFO
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