25ème session du Conseil des Droits de l’Homme - Je vous remercie M le président, je suis Irabiha Abdel Wedoud, présidente de la CNDH de Mauritanie qui jouit du Statut A de conformité avec les principes de Paris, et notre institution constitue également le Mécanisme ...
... national de prévention de la Torture dans les lieux privatifs des libertés, conformément aux obligations de la Mauritanie en tant qu’Etat partie au protocole optionnel à la Convention contre la torture ( OPCAT) ; 1- Notre mandat en tant qu’INDH , dans ce monde interconnecté où la migration est souvent perçue comme un rêve d’émancipation, de lutte contre la pauvreté, est de plaider pour une meilleure protection des droits des migrants en encourageant les États qui ne l’ont pas encore fait, à ratifier et appliquer toutes les conventions internationales des Nations Unies relatives aux droits humains, et en particulier la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, la Convention relative au statut des réfugiés ainsi que les conventions de l’OIT en la matière ; 2- Nous demandons aux Etats d’harmoniser leur législation nationale avec les normes internationales relatives aux droits humains, notamment ce qui concerne les droits des migrants et des réfugiés et d’appliquer les lois et règlements relatifs au travail des migrants. 3- Les défis ; Nous sommes particulièrement préoccupés par les violations des droits de l’Homme dont sont victimes les migrants, dont les femmes et les enfants sont les plus vulnérables et nous demandons aux États d’éviter la pénalisation des migrations irrégulières et de respecter le principe selon lequel la détention de migrants en situation irrégulière ne devrait être utilisée qu’en dernier recours et pour la durée la plus courte possible. Les âmes de tous nos frères disparus tragiquement aux larges de Lampédusa et d’ailleurs nous indigne, interpellent notre conscience collective et nous exhortent à œuvrer ensemble pour que la dignité et la vie des migrants soient respectée et protégée. On observe aujourd’hui une tendance croissante à la détention des demandeurs d’asiles, des réfugiés et des migrants dans le monde. Les Etats criminalisent de plus en plus la migration irrégulière. Pourtant la détention des migrants ne devrait être qu’ une mesure de dernier recours. Cette catégorie de détenus est particulièrement vulnérable et exposée aux risques de torture et autres mauvais traitements. C’est pourquoi, à l’instar de la Mauritanie, les États devraient ratifier et mettre en Å“uvre le Protocol facultatif se rapportant à la Convention contre la Torture (l’OPCAT) par l’établissement d’un mécanisme national de prévention (MNP) disposant des pouvoirs nécessaires pour se rendre dans tous les lieux de détention et des garanties suffisantes pour travailler en toute indépendance. L’OPCAT représente un instrument novateur qui peut contribuer à la protection des migrants en détention. Mon pays , la Mauritanie est un pays de transit et d’accueil de migrants et un Etat partie aux conventions internationales en matière de droits de l’Homme et dont la Constitution reconnaît aux étrangers, entrés régulièrement en Mauritanie, les mêmes droits que les nationaux. Au-delà du droit international, cet esprit de liberté de circulation, dominant dans l’arsenal juridique mauritanien relatif à la migration, tire ses origines dans nos coutumes ancestrales d’hospitalité et de respect envers les migrants et étrangers qui constituent traditionnellement des hôtes de marque, Nous invitons les Etats à repenser les politiques nationales de Gestion de la Migration , dans cet esprit d’humanisme et de respect des droits fondamentaux des migrants, des rapatriés, des réfugiés et demandeurs d’asile. L’atteinte des OMD passe nécessairement par la promotion et la protection des droits des migrants. Je vous remercie
Genève, le 4 mars 2014
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