S’il existe une chose qui donne du fil à retordre à l’agriculteur, c’est bien la mauvaise herbe. Il a beau la couper, elle renaît toujours de sa racine. Il en est de même de la corruption. Elle a la peau dure. Elle a certainement connu un passage à vide pendant un moment. Ce fut le temps où chacun cherchait à sauver sa peau au lendemain de la fin de l’état d’exception. L’on a vu des magouilleurs de très grande classe se ranger, revêtir des habits nouveaux et surtout tenir un langage empreint d’une moralité suspecte
C’était le temps des discours moralisateurs, de toute une rhétorique sur le sens du devoir, de la nécessité de servir l’Etat au nom duquel on est là. Cela se manifestait par un semblant de rigueur dans les différents services publics. L’attribution des parcelles de terrains ne faisait plus l’objet de pots de vin ou tout au moins de visu, l’octroi de logements administratifs a connu une transparence et une efficacité jamais vues. Les conducteurs de véhicules et les voyageurs ont connu un petit état de grâce du fait du desserrement de l’étau des agents de police. L’on a vu des citoyens ébahis de constater que la quasi-totalité des services qu’ils se faisaient payer étaient en réalité gratuits. Ils étaient tout bonnement plumés par des rapaces qui étaient justement payés pour ses services. Honnêtement, pendant quelques temps, on a cru au miracle. Que nenni ! Les vielles habitudes ne meurent jamais. Force est de constater que les vampires ne se sont éclipsés que le temps d’un entracte. Les manies indélicates sont toujours là et empêchent le pays de décoller. Les fonctionnaires véreux et leurs acolytes continuent de sucer le sang des pauvres diables et des ayants droits dans le secret des bureaux administratifs et sur tous les théâtres d’opération. Le Président SIDIOCA est très certainement animé des meilleures intentions du monde pour ce pays mais le gouvernement doit s’atteler à la traque sans relâche de ce cancer de notre temps. Oui la corruption est un cancer qui ronge l’économie, la société et le développement. Par la corruption on s’arroge des droits qu’on ne mérite guère. Par elle, on prive autrui de son droit. Par elle, le vice prend le dessus sur la vertu. Biri N’Diaye
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