Un jeune Mauritanien fils du préfet de Nouadhibou a été arrêté le 2 décembre à Nouadhibou pour blasphème après qu’il eut écrit un article critiquant le prophète Mohamed (PSL) qui a provoqué une manifestation d’hostilité dans cette ville. Le jeune homme, identifié...
...comme Mohamed Cheikh Ould Mohamed, employé d’une société minière à Nouadhibou, a été arrêté jeudi par la police et était toujours détenu samedi, a indiqué une source sécuritaire jointe par l’Afp depuis Nouakchott. Il est accusé d’avoir écrit un article, qui a été publié sur un site internet mauritanien : «aqlame.com» dirigé par notre confrère Riyad Ould Ahmed El Hady, un fonctionnaire du Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA-organe gouvernemental), puis retiré quelques heures plus tard, dans lequel , il contestait des décisions prises par le Prophète Mohamed (PSL) et ses compagnons concernant la guerre sainte. Il y accusait aussi la société Mauritanienne de perpétuer un "ordre social inique hérité de cette époque" et défend la caste des forgerons - dont il est lui-même membre - ainsi que d’autres couches au bas de l’échelle sociale qu’il décrit comme "marginalisées et défavorisées à la naissance". Vendredi 4 décembre après la prière hebdomadaire, des centaines d’habitants de Nouadhibou ont manifesté contre le jeune homme, le qualifiant de "renégat" et "blasphémateur", et réclamé des sanctions à son encontre, ont rapporté des médias locaux. L’affaire a également été dénoncée vendredi par l’imam central de Nouakchott, Ahmedou Ould Lemrabott Ould Habibourrahman, qui a exhorté le gouvernement à protéger l’islam et son prophète contre des "malfaiteurs" ciblant cette religion, en exigeant des actes "dissuasifs" à leur encontre. C’est apparemment la première fois qu’un écrit critique de l’islam et du Prophète (PSL) est publié en Mauritanie, République islamique où la charia (loi islamique) est en vigueur mais dont les sentences extrêmes comme les peines de mort et de flagellations ne sont plus appliquées depuis les années 1980. La publication d’un tel article blasphématoire reste cependant susceptible de garantir a son auteur une notoriété internationale en Occident par laquelle il recevra bientôt des invitations, le droit d’asile, la carte de séjour et pourquoi pas un prix occidental pour la liberté d’expression. L’auteur de l’article qui estime sa caste sociale marginalisée en Mauritanie, est pourtant fils du Préfet de Nouadhibou (capitale économique de la Mauritanie). Sa famille s’est désolidarisée de son acte tout autant qu’un mouvement de défense des forgerons créé en 2012 sous le label «Initiative des forgerons pour la lutte contre la marginalisation» de cette communauté, qui représenterait selon ce mouvement, 20% de la population mauritanienne. D’autres mouvements sectaires et à discours grossiers et foncièrement racistes parlent également de la marginalisation de certaines communautés dont l’une, représenterait, selon eux, 55% de la population et l’autre 30%. Quand on fait la somme, on se rend compte que 105% des mauritaniens sont donc marginalisés. (avec Afp)
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