COD: CommuniquĂ©   
02/12/2013

Des résultats partiels, significativement parlants, viennent d’être publiés pour le premier tour des élections législatives et municipales. De ces résultats on peut, d’ores et déjà, faire les constatations suivantes :

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• La compĂ©tition Ă©lectorale Ă©tait marquĂ©e par l’implication flagrante de tous les rouages de l’Etat au seul bĂ©nĂ©fice du principal parti du pouvoir et  des partis satellites destinĂ©s a servir de rĂ©ceptacles pour les mĂ©contents des investitures de l’UPR. Des gĂ©nĂ©raux de l’armĂ©e, des ministres, des directeurs gĂ©nĂ©raux de sociĂ©tĂ©s d’Etat, des responsables centraux de l’administration, des hommes d’affaires, tous, ont fait campagne, valises de billets en mains, pour faire Ă©lire les candidats du pouvoir.

• Le dĂ©roulement de ces Ă©lections a confirmĂ© toutes les apprĂ©hensions de la Coordination de l’Opposition DĂ©mocratique : L’opĂ©ration d’enrĂ´lement n’a, jusqu’à ce jour, pas Ă©tĂ© achevĂ©e. Le recensement Ă  caractère Ă©lectoral ne pouvait par consĂ©quent pas toucher toute la population en âge de voter. Seuls 1,2 Millions ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s par ce recensement sur un potentiel de 1,9 Millions enrĂ´lĂ©s.   Aucune garantie de transparence n’a existĂ©. La CENI s’est avĂ©rĂ©e assujettie au pouvoir. Elle  a fait preuve d’une incompĂ©tence tragique tant dans la prĂ©paration et l’organisation des Ă©lections que dans le traitement des donnĂ©es issues des urnes. Le recrutement et la formation du personnel de la CENI ont mis en relief d’innombrables insuffisances et lacunes. Le matĂ©riel Ă©lectoral Ă©tait, par endroits, incomplet. De nombreuses irrĂ©gularitĂ©s, preuves flagrantes Ă  l’appui,  ont Ă©tĂ© stigmatisĂ©es par les listes candidates crĂ©dibles. Les reprĂ©sentants des candidats n’ont pu obtenir copie des Procès Verbaux de dĂ©pouillement des bureaux de vote. La pagaille qui a caractĂ©risĂ© la publication des rĂ©sultats partiels avec des va et vient contradictoires, ajoutĂ©s aux anomalies constatĂ©es, a semĂ© le trouble dans les esprits et provoquĂ© des contestations et des protestations parfois violentes. Tous les participants s’accordent Ă  qualifier ces Ă©lections de vĂ©ritable mascarade.


Les résultats que peut générer ce type d’élections sont, pour l’essentiel, fixés à l’avance. Sur les 147 députés de la future Assemblée Nationale, l’opposition participationniste pourrait en obtenir, environ, 25% seulement, en recul par rapport à son poids dans le parlement précédent.

De plus,  et sur un autre plan, les rĂ©sultats de ces Ă©lections reflètent parfaitement la marque politique qui les a caractĂ©risĂ©s. Les partis politiques porteurs de projets et de discours ont Ă©tĂ© noyĂ©s par des partis rĂ©ceptacles, surgis de nulle part, pour garantir une majoritĂ© parlementaire au pouvoir en place. Le tribalisme a Ă©tĂ© mis a contribution, au-delĂ  de toutes les limites du raisonnable, et ce, Ă  des fins Ă©troitement Ă©lectoralistes.  Les rivalitĂ©s tribales ont, par consĂ©quent, prĂ©valu sur  la bataille des idĂ©es et des projets. Au final on se retrouvera en prĂ©sence d’une AssemblĂ©e Nationale en recul sur le plan de sa reprĂ©sentativitĂ© politique et sur la capacitĂ© Ă  traiter et Ă  dĂ©battre des problèmes du pays avec les compĂ©tences requises Ă  cet effet. Autre consĂ©quence plus prĂ©occupante, au lieu de se traduire par des avancĂ©es significatives dans les domaines de la consolidation de l’unitĂ© nationale et de la cohĂ©sion  sociale,  la composition du futur parlement accentuera les dĂ©sĂ©quilibres et exacerbera les dissensions de notre corps social.

De ces résultats et de leurs conséquences la Coordination de l’Opposition Démocratique tire les conclusions suivantes :

• Le dĂ©roulement des Ă©lections du 23 novembre et leurs rĂ©sultats sont venus confirmer la pertinence de la dĂ©cision prise par la COD de les boycotter. La Cod continue d’affirmer qu’il est impossible d’organiser des Ă©lections crĂ©dibles et transparentes sous la supervision d’un pouvoir autocratique et partisan.

• Ces Ă©lections n’apportent aucune solution Ă  la crise politique que traverse le pays. Bien au contraire, cette crise ira en s’aggravant Ă  cause de l’avènement d’une AssemblĂ©e Nationale contestĂ©e et donc illĂ©gitime d’une part et d’une reprĂ©sentativitĂ© parlementaire en net recul tant du point de vue qualitatif au plan politique que du point de vue de la rĂ©alisation des objectifs nationaux en matière d’émancipation sociale et d’unitĂ©  nationale. Les contestations ajoutĂ©es aux dĂ©sĂ©quilibres dans la reprĂ©sentativitĂ© constituent des menaces graves pour la stabilitĂ© et la sĂ©rĂ©nitĂ© du pays.




Partant de ces constats et de ces conclusions, la Coordination de l’Opposition Démocratique

• Considère que ces Ă©lections sont nulles ;

• Demande  leur annulation pure et simple ;

• Appelle l’ensemble des acteurs politique du pays Ă  Ĺ“uvrer pour discuter et arrĂŞter des conditions consensuelles permettant de sortir le pays de l’impasse politique actuelle.


Nouakchott, le 02 Décembre 2013


Le Conseil des Présidents


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