Début du vote en Mauritanie: L’UPR menacée par sa mouvance   
23/11/2013

Les militaires mauritaniens ont voté le 22 novembre aux  élections législatives et municipales pour lesquelles les  électeurs civils  s’expriment à leur tour le 23 novembre en vue de  renouveler les 147 députés de l’Assemblée nationale et les conseils municipaux de 218 communes de Mauritanie .



Le dépouillement du vote militaire n’a pas encore eu lieu et doit être effectué  en début de soirée du samedi 23 novembre à  la fin du vote des civils.
De petites files d’attente se sont formées  à l’ouverture des bureaux de vote à 07H00  GMT à Nouakchott, ce matin ensoleillé, du samedi. 
1.200.000 d’électeurs figurent sur la liste électorale contre 1.067.000 en 2006.  1100 listes municipales et 437 listes législatives sont en lice dans cette compétition électorale : des nombres en dessous de ceux de  2006 .
 Sur les 74 formations  qui participent au scrutin,   à peine une dizaine  de partis ont une existence, une histoire et un semblant de programme.
Le reste est formé de partis d’individualités venues par  ambitions, opportunisme ou bouffonnerie. 
Dans cette dizaine de partis  "Tawassoul" (islamistes dit modérés) est le  seul parti d’opposition  qui participe aux scrutins boycottés par 10 partis de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) comprenant quatre grands partis : le RFD d’Ahmed Ould Daddah , l’UFP de Mohamed Ould Maouloud , la CDN (proche de l’ancien président Ely Ould Mohamed Vall)  et le HATEM  dirigé par Saleh Ould Hannena,  chef des mutins de juin 2003.

Deux autres partis «APP» du  président de l’Assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir  et « El Wiam» de  Boidiel Ould Houmeid, tous les deux dirigeants Haratines,  ayant  appartenu jusqu’en 2011 à la COD avant de devenir une «opposition sage»,   participent aux scrutins.

 Le reste des participants  est constitué des partis de la majorité présidentielle dominés par l’UPR (parti présidentiel), talonné de prés par ses benjamins :  le parti du Sursaut dirigé par la ministre de la Culture et  le Parti Unité et Développement (PUD) de  Baro Aboullaye haut fonctionnaire du commissariat à la sécurité alimentaire (CSA).

Ces deux partis de création récente ont accueilli les mécontents des investitures de l’UPR afin de les empêcher de rejoindre la COD, qui finalement n’a pas participé, les  rendant de facto, challengers sérieux à leur grand frère UPR, qui a lancé récemment une forte campagne de débauchage de leurs candidats, engendrant une forte réaction de la ministre de la Culture .

En dehors du taux de participation et de la crédibilité  du scrutin,  tout l’enjeu de cette élection se situe  au niveau de la menace qui pèse sur le parti présidentiel de la part de ses mécontents dont des chefs de tribus et hommes d’affaires candidats sous des couleurs d’autres partis (Sursaut, PUD, Karama, Vadila, Islah, Ravah, PDA).

Le leitmotiv réel est de prouver son poids  et l’importance  de son allégeance au pouvoir. Et la ligne de front  se situe bien au niveau de la mouvance présidentielle, et non entre l’UPR et "l’opposition dialoguiste" ou les Islamistes qui  réaliseront un score ordinaire comme en 2006,  au summum de leur gloire,  quand ils quittaient  les geôles après des années de répression.   
IOM

 


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