La Société Nationale Industrielle et Minière est certainement la plus importante entreprise mauritanienne, tant par le nombre d’emplois qu’elle procure que par le volume de sa contribution aux ...
... recettes fiscales de l’Etat. Afin de pouvoir faire face à une concurrence de plus en plus vive dans le secteur où elle intervient, sa stratégie aurait dû être orientée principalement vers la recherche et le développement minier notamment dans le domaine principal d’activité qui est le sien, le fer. Mais depuis son avènement, le régime en place ne cesse d’instrumentaliser, à sa guise, les moyens de la SNIM, l’impliquant dans une politique d’investissement improvisée et hasardeuse qui hypothèque dangereusement ses perspectives d’avenir. Ainsi, la SNIM se trouve aujourd’hui, par la volonté du pouvoir, engagée dans le transport aérien, les infrastructures routières, les assurances et réalise un complexe immobilier démesuré à Nouakchott, ne répondant à aucun besoin propre. Au cours des derniers jours, cette instrumentalisation de la société et de ses moyens a atteint son paroxysme ; ainsi a-t- elle été amenée à consentir un financement à hauteur 15 milliards d’Ouguiyas (environs 50 millions Dollars US), au profit d’une société privée, de droit mauritanien, chargée par l’Etat de réaliser un aéroport international à Nouakchott, dans le cadre d’un contrat de troc moyenâgeux et douteux, dénoncé en son temps par la COD. Face à cette situation, la COD : - Condamne avec la dernière énergie cet innommable acte dont les conséquences seront catastrophiques, tant pour la SNIM elle-même que pour l’Etat mauritanien ; - Appelle au strict respect de l’autonomie de gestion de la société, gage de réussite de toute stratégie de développement appropriée à l’environnement fortement concurrentiel du secteur minier et de celui du fer en particulier ; - Interpelle la direction de la SNIM, ses administrateurs, ses organes de contrôle et ses bailleurs de fonds internationaux, afin de prendre leurs responsabilités face à ce dérapage lourd de conséquences pour l’entreprise et pour le pays ; - Exige l’annulation immédiate et inconditionnelle de cette convention, et la mise en place d’une enquête judiciaire indépendante pour déterminer, en toute transparence, les conditions dans lesquelles un tel forfait a été commis, et sanctionner de façon exemplaire ses auteurs et commanditaires. Nouakchott, le 04 novembre 2013
Le Conseil des Présidents
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