Ces défis qui pèsent !   
20/10/2013

La Mauritanie organise en novembre  des élections locales, municipales et  législatives,  qui  doivent  permettre de faire baisser les tensions et de renouveler les parlementaires et maires, dont les mandats ont été prorogés en 2011  par un amendement constitutionnel  contesté par des partis d’opposition, qui boycottent les scrutins en perspective.



Premier défi à triple dimension: solder définitivement  les  tensions consécutives aux crises de 2008 et 2009 , rendre le boycott de l’opposition insignifiant à travers un respectable taux de participation et garantir ,  des conditions d’équité afin que les participationnistes de l’opposition comme Tawassoul, l’APP et El Wiam maintiennent leur engagement et ne contestent pas les résultats.  

Deuxième grand défi : prendre en charge deux risques majeurs : la tribu  et l’ethnie ayant été vivement ravivées ces derniers temps par des politiciens irresponsables les compétitions électorales risquent de   glisser sur le terrain tribalo-ethnique au cours de la campagne électorale et après celle-ci,  en plus des méfaits de l’introduction d’une forte dose de proportionnelle aux législatives qui va  déboucher sur  un parlement sans majorité ferme,  imposant de fait des coalitions pour la formation du  futur  gouvernement  exposé dit-on, à l’instabilité.

Mais bien avant,  le gouvernement doit  se demander s’il convient de maintenir  la date des scrutins de novembre perçus comme unilatéraux par la majorité des partis d’opposition et boycottés par eux. Il pourrait arguer du fait que le fichier électoral est seulement à 1.100.000 inscrits alors qu’il était à 1.067.000 inscrits lors des élections de 2006,  mais  cet argument est semble-t-il dépassé car certains «analystes» du  parti au pouvoir   ont fait  ressortir ces derniers jours  qu’au Sénégal,  au Maroc et en Tunisie,  des élections s’y sont déroulées avec moins de 40% des inscrits.

Mais ont-ils néanmoins évalué la crédibilité de tels scrutins  avec un tel taux d’inscription au fichier électoral, le désengagement de boycottistes  et les griefs avancés même par les participationnistes contre la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ?
Des scrutins organisés dans de telles conditions peuvent  maintenir les tensions au lieu de les apaiser, notent des observateurs. D’autant plus qu’il n y a pas seulement  que des défis relatifs à l’organisation des scrutins.
Car au delà  de la  crise de confiance entre le pouvoir et la Coordination de l’opposition démocratique  (COD) dont dix des 11 partis boycottent les scrutins,  il ya  eu le  manque d’ engouement  pour le recensement à vocation électoral (RAVEL)  malgré trois prolongations, le  faible intérêt pour les élections envisagées mis à part des forcings de  groupes constatés ici et là,  et l’absence  en amont d’une quelconque ambiance préélectorale,  avec des primaires,  des universités d’été ou  les activités civiques et républicaines.

Aux  chicanes des politiciens qui exaspèrent l’électeur s’ajoutent la cherté de la vie,  la décrépitude des services sociaux,  les présomptions de népotisme,  les compressions dans les sociétés minières, l’insécurité urbaine la refondation de l’école, les affres du chômage,  de la pauvreté et la montée des discours populistes et particularistes.

Des tribus haussent le ton ces derniers temps, s’affichent en publi-reportages sur les chaines privées  taxent le pouvoir de tous les maux parceque l’un des leurs  n’aura pas été investi par l’UPR  (parti au pouvoir)  et rallient des partis de l’opposition participationniste (cas de El Ghaira) . Des  discours particularistes reviennent à la charge avec une autonomie pour les régions  sud du pays comme solution à  la « cohabitation intercommunautaire difficile» affirment-ils : on se dirait au Nord-Mali. D’autres se frottent les mains car la Mauritanie a été classée en tête des pays africains, asiatiques et européens où se pratiquent l’esclavage moderne, classement rendu  par une organisation australienne qui aurait quand même pu  nous dire deux mots sur les aborigènes.

A tout ceci  s’ajoute la reconstitution des cellules terroristes d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) à nos frontières méridionales. Et les menaces supplémentaires qu’elles font peser sur notre sécurité. Menaces que la Mauritanie, peut réduire comme par le passé,  si son front intérieur se refuse à  jouer par cynisme le rôle d’une cinquième colonne. Jusqu’ici  on nous évité de devenir un Mali,  qui malgré ses  13 millions d’habitants et son orgueil millénaire, a été libéré et reste  défendu par les voisins et amis. 
MAOB


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