L’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (Amdh) a organisé le 29 septembre dernier, une cérémonie de restitution du projet d’appui à l’autonomisation économique des femmes victimes de violences. Cette cérémonie s’est déroulée au siège de l’Amdh ...
... en présence du représentant du Fonds canadien d’Initiative Locale (Fcil), principal bailleur du projet, du Secrétaire Général de l’Amdh et des femmes bénéficiaires. A l’ouverture de la séance, Amadou Mbow, Secrétaire Général de l’Amdh a fait un briefing du projet tout en remerciant le bailleur (Fonds canadien) pour avoir mis à la disposition de son organisation un fonds important au profit des femmes victimes de violences. Il a également félicité les bénéficiaires et la coordinatrice, Melle Dickel Fofana, qui a dirigé toutes les opérations du début à la fin avec dextérité. Pour sa part, M. Sao Ibra Guelel, représentant le Consul du Canada en Mauritanie, s’est dit « satisfait » du bon déroulement du projet «grâce non seulement à la bonne organisation et à la gestion transparente de l’Amdh mais aussi à la volonté de réussite des femmes bénéficiaires », a-t-il souligné. Il a rappelé que le FCIL est présent en Mauritanie depuis maintenant 30 ans et «a toujours financé des projets favorisant la promotion des femmes et des enfants » en prenant comme exemple ce présent projet d’autonomisation des femmes victimes de viols et de violences.
Un bilan positif
Abordant le rapport d’activités final, Melle Dickel Fofana, Coordinatrice du projet, a d’emblée indiqué que les femmes mauritaniennes à l’instar de celles du monde et de la sous région en particulier, «subissent toute sorte de violence pour diverses raisons et en sont parfois victimes et laissées à elles mêmes ». C’est dans ce cadre que soucieux de la situation de ces femmes, l’AMDH en partenariat avec le Fonds Canadien pour la coopération en Mauritanie a mis en place un projet d’activités génératrices de revenus (AGR) «pour les aider à obtenir une certaine indépendance économique ». Ce projet d’un montant global de 5 910 000 ouguiyas entièrement financé par le FCIL s’est étalé sur 6 mois et a servi à financer les AGR des femmes victimes de violences «afin de leur permettre d’avoir une certaine autonomie financière et de vivre dignement », a-t-elle souligné dans son rapport final. A en croire la Coordinatrice, 100 femmes victimes dont 50 issues du Brakna (Bababé et Boghé) et 50 autres femmes des quartiers périphériques de Nouakchott (El Mina, Sebkha et Ryad) ont bénéficié du projet qui s’est matérialisé par une formation sur les Droits Economiques Sociaux et culturels et techniques de création et de gestion des AGR (Nouakchott les 09 et 10 Février 2013 et Boghé les 06 et 07 mars 2013). En outre, ces femmes ont pu bénéficier d’un financement de 40 000 ouguiyas chacune. Subvention qui leur a permis de monter des AGR (vente de denrées alimentaires et produits cosmétiques, couture, teinture). Melle Dickel Fofana, a indiqué qu’«à l’issu du projet, 95% de femmes de Bababé, 100% de Boghé et 100% de Nouakchott ont réussi à mener à bien leur projet et le suivent».
Malgré les efforts, la situation demeure …
Si les femmes bénéficiaires ont pu profiter des retombées du projet en s’autonomisant dans leur vie, la situation est loin d’être éradiquée. « Nous ne pouvons pas prétendre avoir résolu tous leurs problèmes financiers » reconnaît Dickel qui estime que «les femmes ont fait un grand pas et sont conscientes du rôle qu’elles peuvent jouer dans le développement de leur famille, société et pays». Toutefois, elle a mis l’accent sur la situation dramatique que vivent les femmes des quartiers El Mina et Sebkha, suite aux dégâts causé par les dernières pluies à Nouakchott et la monté des eaux, où habitent la majorité des femmes bénéficiaires des AGR. Ce qui pourrait selon elle, engendrer des obstacles dans leur épanouissement. Les femmes en témoignant le bon déroulement du projet ont fait cas de cette situation. La Coordinatrice a en outre relevé dans la gestion du projet, des obstacles au niveau du transport pour le suivi des activités, de la communication avec les bénéficiaires et le retard constaté dans le versement des AGR de certains groupes. Enfin, des recommandations ont été formulées par la Coordination à l’endroit des bailleurs du projet allant dans le sens de l’augmentation des formations au profit des femmes pour mieux gérer leurs revenus. Mais également, l’importance d’organiser une évaluation à mi-parcours et une évaluation à la fin de chaque projet pour capitaliser leur expérience. Ibou Badiane
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