Une unité antiterroriste des forces armées algériennes, chargée de sécuriser la frontière avec le Mali, a tué sept terroristes qui tentaient de s’introduire dans le désert mauritanien à partir de la zone algérienne de Bordj Baji Moktar.
Ce sont deux hĂ©licoptères de combat de la 6ème rĂ©gion de Tamanrasset qui sont intervenus pour traquer et tuer ces terroristes dans la nuit du 31 aoĂ»t au 1er septembre, selon le quotidien algĂ©rien "El Mihwar". Les forces algĂ©riennes de sĂ©curitĂ© ont saisi 2 vĂ©hicules 4x4, immatriculĂ©s en Libye, ainsi que des armes de type kalachnikovs et RPG ainsi qu’une importante quantitĂ© de munitions. "Les terroristes tentaient de passer la frontière pour rejoindre le Sud de la Mauritanie oĂą se trouvent des camps d’entraĂ®nement de groupes salafistes", a fait savoir le journal. Pourtant, les autoritĂ©s mauritaniennes ont toujours niĂ© l’existence de camps d’entraĂ®nement de terroristes sur leur territoire. "Les forces armĂ©es mauritaniennes se sont beaucoup investies ces dernières annĂ©es contre les groupes terroristes, dont des cellules Ă©taient prĂ©sentes mĂŞme dans la capitale", commente l’analyste Abdou Ould Mohamed. "Mais depuis l’intervention de l’armĂ©e en juillet 2011, les jihadistes se sont finalement retirĂ©s de l’Est du pays et mĂŞme au-delĂ , et de la forĂŞt de Wagadou, une de leurs bases, en territoire malien". Mais, poursuit Abdou, "ils sont toujours aussi prĂ©sents dans le Nord du Mali, oĂą les camps d’entraĂ®nement sont certes dĂ©truits pour la plupart". "Historiquement liĂ©e Ă l’AlgĂ©rie, al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) recrute de plus en plus en Afrique subsaharienne", explique le journaliste Jidou Ould Sidi . "Et des liens existent avec le mouvement islamiste nigĂ©rian Boko Haram." "Cette africanisation d’al-Qaida va de pair avec la montĂ©e en puissance d’un islam politique et l’influence croissante des imams wahhabites, mĂŞme s’il ne faut pas confondre ces religieux avec des combattants islamistes", ajoute-t-il. La situation "créée par l’occupation d’un territoire au Nord-Mali par des groupes terroristes est insupportable, inadmissible, inacceptable, pas seulement pour le Mali qui est affectĂ© par ce mal terroriste mais pour tous les pays de la rĂ©gion et au-delĂ de la rĂ©gion, pour tous ceux qui peuvent ĂŞtre frappĂ©s un jour par le terrorisme", dĂ©clare pour sa part le journaliste Chouhoud Abdellahi Ould Moktar. "Plusieurs mois de guerre en Libye, suivis de l’effondrement du rĂ©gime Kadhafi après 42 ans de pouvoir, ont radicalement changĂ© la donne pour les fragiles États de la bande sahĂ©lienne", ajoute-t-il. "Mais la crise libyenne semble avoir donnĂ© un nouvel Ă©lan aux jihadistes qui ont acquis de nouvelles armes auprès des belligĂ©rants libyens". De plus, des centaines de combattants touareg "ayant fait allĂ©geance Ă Kadhafi reviennent actuellement au Mali et au Niger, aggravant encore un peu plus la situation sĂ©curitaire", selon Ould Moktar. Face au repli des jihadistes, l’AlgĂ©rie, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et le SĂ©nĂ©gal ont annoncĂ© rĂ©cemment avoir pris des mesures pour sĂ©curiser leurs frontières respectives avec le Mali, note Ba Sidi, chercheur. Depuis le dĂ©but de la crise au Mali, la sĂ©curisation des frontières est l’une des prioritĂ©s des cinq pays qui l’entourent. En fermant leurs frontières, ou du moins en diminuant les flux, ces pays espèrent rĂ©duire les dĂ©placements et les trafics frontaliers, ajoute Ba Sidi. "Mais l’attaque terroriste contre le site gazier d’In Amenas en AlgĂ©rie a dĂ©montrĂ© l’amère rĂ©alitĂ©, c’est-Ă -dire qu’il Ă©tait difficile de surveiller des milliers de kilomètres dĂ©sertiques", ajoute-t-il. "Dans chacun des pays voisins du Mali, des Ă©lĂ©ments jihadistes, difficilement identifiables, peuvent se mĂŞler aux rĂ©fugiĂ©s qui affluent dans les camps". Magharebia
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