Le marché de construction d’un stade à Nouadhibou pour plus de 3 milliards d’ouguiyas a été la cause du limogeage de Madame la ministre de la Culture et l’interpellation de plusieurs individus dont son mari, des fonctionnaires et des hommes d’affaires. Plus d’une semaine...
...après le déclenchement de l’affaire et le maintien des suspects au secret au niveau des services de la Gendarmerie nationale, des éclairages sortent, après un premier flot d’informations, décousues et futiles.
En fait, il n y a pas un marché, mais deux accordés à des périodes différentes pour une entreprise Bissau Guinéenne de droit sénégalais, afin de construire le stade en question. Le premier datant du mois de mars 2013 avait été attribué par la Commission des Infrastructures. Contesté par un concurrent sous prétexte de faux et d’usage de faux, la procédure d’annulation du dit marché avait été engagée au niveau de la Commission des Infrastructures et l’entreprise Bissau Guinéenne blacklistée par l’Autorité de Régulation des Marchés Publics.
Tout est fini donc? Pas du tout! Car la vraie affaire, c’est-à -dire le deuxième marché a commencé de là . Ainsi, une autre commission de marchés, celle de la Culture et de la Communication, dont le président a été limogé lors de l’avant dernier conseil des ministres, va se saisir en mai 2013 du dossier et réattribuer le marché à l’entreprise …déjà blacklistée.
C’est à la signature du contrat et son rituel des commissions qui s’élèveraient à un peu moins de 200.000.000 UM que les partenaires engagés dans la course se rendront compte de deux défis majeurs :
1- Comment calmer le soumissionnaire perdant pour qu’il ne fasse pas ressortir son vieil argument?
2- Et comment exécuter un contrat avec une entreprise mise sur liste noire?
C’est à ce niveau que les choses se seraient compliquées, notamment avec la clé de répartition des commissions versées par le Bailleur du marché et ultérieurement avec sa demande de remboursement.
Des parties se seraient montrées gourmandes parce qu’il était question -disent-elles- d’un montant de 50 millions «à mettre à part pour le Chef», quel Chef? Les supputations vont bon train et on parle d’enregistrements de conversations faites par des Iphones. D’autres parties ont demandé (et obtenu?) un prix élevé pour leur silence.
C’est dans ce mic-mac plutôt comique et un tout petit peu Alcaponesque que le scandale a jailli. Le Bailleur a fini par comprendre qu’il a été floué et qu’il s’agit d’un marché controversé. Il a exigé le remboursement de son argent versé à titre de commissions et partagé, semble-t-il, à la Dalton. Pour les gros contrats, les choses se passent toujours en amont on l’a vu, et la loi du silence reste de mise tant qu’il n y a pas de floués, quelque part. Ce fut le cas, dans cette affaire. MAOB
|