Après la signature de l’accord entre les autorités maliennes et les rebelles touaregs du MNLA, se posent les questions pratiques de son application. Celle-ci doit être mise en œuvre rapidement.
Telle est la mission de la commission mixte de sĂ©curitĂ©, qui s’est rĂ©unie ce mercredi soir Ă Ouagadougou. Cette première sĂ©ance de travail s’est dĂ©roulĂ©e dans une très bonne ambiance et un bon esprit. C’est en tout cas ce qu’affirme un officier de l’armĂ©e malienne, qui souhaite que les travaux se poursuivent dans la mĂŞme dynamique. MĂŞme son de cloche du cĂ´tĂ© touareg. « Quand on se retrouve entre militaires, il y a de la courtoisie et de la dĂ©tente », confirme l’un d’eux. Le prĂ©sident burkinabè, Blaise Compaore (C) salue Bilal Ag Acherif, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Mouvement national de libĂ©ration de l’Azawad (MNLA), après la signature de l’accord, le 18 juin 2013 Ă Ouagadougou. La rĂ©union a dĂ©butĂ© par des discussions sur les règles de travail afin que les participants s’accordent sur les grands aspects de la mise en oeuvre du texte. « Nous avons fait un tour gĂ©nĂ©ral de l’accord pour ĂŞtre au mĂŞme niveau de comprĂ©hension », a ainsi rapportĂ© Ă RFI un officier touareg venu de Kidal pour la circonstance. Les participants Ă cette rencontre ont Ă©tabli le programme gĂ©nĂ©ral de travail de la commission et ont commencĂ© Ă rĂ©flĂ©chir sur la localisation des sites de cantonnement et le volume de combattants par site. Leur objectif est de s’assurer que les dĂ©lais fixĂ©s par les autoritĂ©s politiques soient respectĂ©s. Un officier venu de Bamako espère ainsi que chaque partie respectera ses engagements et que le retour des forces armĂ©es et de sĂ©curitĂ© maliennes se fasse le plus tĂ´t possible. Des points Ă prĂ©ciser Certains points de l’accord doivent encore ĂŞtre clarifiĂ©s. C’est le cas du dĂ©ploiement des premiers Ă©lĂ©ments de l’armĂ©e malienne Ă Kidal qui doit s’opĂ©rer « conjointement » avec la Misma/Minusma et la force Serval. « ’Conjointement’, je ne sais pas ce que ça veut dire », confie ainsi un haut gradĂ© de la Minusma, la force des Nations unies qui prendra le relais des troupes ouest-africaines au 1er juillet. La commission mixte doit Ă prĂ©sent trouver des rĂ©ponses aux « questions sĂ©rieuses qui se posent sur le rĂ´le de chacun », poursuit ce haut gradĂ©. Un dĂ©lai de dix jours a Ă©tĂ© fixĂ©. Au-delĂ , ce sont au minimum des services administratifs qui seront envoyĂ©s Ă Kidal. En ce qui concerne l’envoi de l’armĂ©e malienne, les choses sont en revanche nettement moins claires. « Ce qu’on attend, c’est qu’ils nous disent quel jour, quelles personnes, et qu’ils nous demandent de les emmener. À ce moment-lĂ , on verra bien qui est dans l’avion », dĂ©clare un colonel de la force française Serval. Quant aux modalitĂ©s du « cantonnement » des combattants du MNLA, « il y a encore beaucoup d’imprĂ©cisions, souligne le responsable de la Minusma. Mais apparemment, ce n’est pas pour tout de suite. » RFI
|