Radio Mauritanie a organisé, mardi soir à Nouakchott, un colloque politique, le cinquième de son genre, axé sur un face-à -face politique entre les partis de l’Union Pour la République (UPR) et l’Union des Forces du Progrès (UFP),
destiné à éclaircir la vision de chacune des deux formations aux acteurs politiques, nationaux, régionaux et internationaux. La délégation de l’UPR à ce débat direct a été présidée par son secrétaire exécutf chargé de la promotion sociale et des droits de l’homme, M. Yarba Ould Sghair alors que celle de l’UFP a été dirigée par le membre du bureau exécutif de ce parti, M. Mohamedou Nagi Ould Mohamed Ahmed. Ce dernier a débuté son intervention dans cette confrontation radiodiffusée en évoquant l’existence d’une crise politique et économique aigu dans le pays. Quant à M. Yarba Ould Sghair, il a souhaité d’emblée que le débat soit responsable, soulignant que la scène politique est marquée par un certain tiraillement politique, démentant néanmoins l’existence d’une crise. Il a ensuite indiqué que le rôle de l’opposition est de critiquer et de proposer, précisant qu’elle ne doit pas être en contradiction avec son rôle habituel. Il a ajouté que les méthodes classiques pour les changements de la vie démocratique s’opèrent à travers les urnes et non par la rue et les slogans brandis par la coordination de l’opposition, précisant que ce genre de conduite désoriente le citoyen, louant à ce propos l’attitude des partis de l’opposition qui ont accepté le dialogue. Dans sa seconde sortie au cours de ce débat radiodiffusé, Ould Mohamed Ahmed a donné un tableau sombre de la situation économique du pays, illustrant ses propos par des chiffres et par les longues files des personnes, selon son expression, soulignant que les indicateurs de croissance avancés se fondent sur le secteur minier, ce qui les expose à des changements à tout moment, a-t-il ajouté. Répondant à cette intervention, M. Yarba Ould Sghair a indiqué que les chiffres de la croissance publiés émanent d’institutions internationales reconnues au niveau mondial et ne viennent pas de la majorité ou de l’opposition, soulignant que la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) a pu, pour la première fois, disponibiliser des réserves en devises suffisantes pour sept mois, que ses bénéfices ont atteint 12,5 milliards d’ouguiyas, cela en plus de l’augmentation appréciable du capital de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM). Tout cela, a-t-il ajouté, prouve que la propagande de l’opposition est mensongère. Il a précisé, par ailleurs, que la réalisation de nombreux édifices publics, comme les routes et la disponibilisation des équipements, les distributions gratuites et périodiques de denrées alimentaires aux citoyens, la réduction des prix à travers les boutiques EMEL, les acquis visibles dans le secteur agricole prouvent clairement l’existence d’une politique économique saine. A propos des prochaines élections, les intervenants de l’UFP ont indiqué que le régime est incapable d’organiser ces échéances, que le nouveau enrôlement constitue une menace pour l’unité nationale, en plus du fait, ont-ils dit, que le nouveau recensement de l’état civil contribue à la disparition des traces de ce qu’ils ont appelé le crime de 2009 relatif aux élections présidentielles précédentes. Ils en outre souligné que les conditions de leur participation aux futures élections sont les mêmes que celles présentées par la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD), car, ont-ils dit, leur confiance dans le régime actuel est nulle. De leur côté, les intervenants de l’UPR ont affirmé ne pas avoir, eux aussi, confiance dans la Coordination de l’opposition du fait qu’elle a participé à un gouvernement d’unité nationale qui a supervisé les élections de 2009 puis n’a pas reconnu leurs résultats, soulignant que tout parti politique qui n’a pas changé ses structures depuis une longue période est mal placé pour donner des leçons en démocratie. Ils ont également indiqué que les partis de la coordination sont incapables d’organiser des meetings de manière séparée du fait de la faiblesse de leur public. Concernant la crise au Mali, l’UFP a exprimé son opposition au conflit et à l’intervention de la Mauritanie à l’intérieur des territoires maliens, même sous la houlette des Nations Unies puisqu’elle n’est pas la bienvenue dans ce pays, selon les propos des intervenants de ce parti. Quant au parti l’Union pour la République, il a affirmé que la position de notre pays est juste, car il a très tôt pris conscience du danger du terrorisme, sécurisé ses frontières, refusé d’entrer dans la guerre et accepté de jouer son rôle central dans l’appui à la paix à travers les forces de l’ONU. ami
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