La coordination de l’opposition démocratique (COD) a tenu une conférence de presse, aujourd’hui, dimanche 2 Juin, vers 11 heures, à l’hôtel Mauri Centre de Nouakchott, en présence de plusieurs de ses leaders et militants.
Cette conférence s’est déroulée sous la présence du président en exercice de la COD et leader du parti islamiste Tawassoul, Mohamed Jemil Mansour, et au cours de son introduction, il a passé en revue la situation générale du pays avant d’évoquer la longue absence du président Mohamed Ould Abdel Aziz et il a signalé que la COD demande un bulletin de santé du président. Selon Ould Mansour, cela fait trois (3) semaines que Mohamed Ould Abdel Aziz est absent et ils demandent à ce que des informations soient fournies sur cette absence.Les leaders de la COD ont lancé un appel pour qu’une enquête soit ouverte sur "l’implication du président dans les affaires de drogue et de blanchiment d’argent". Au cours de leurs interventions, les présidents des partis de la COD ont tour à tour affirmé leur attachement à la normalisation de la situation générale du pays et à la satisfaction des revendications des populations où elles se trouvent. Cette conférence de presse a été marquée par l’absence de trois leaders politiques de la COD à savoir: le chef de file de l’opposition démocratique et président du Rfd, Ahmed Ould Daddah, Ahmed Ould Sidi Baba, leader du RDU et Abdel Ghoudouss Ould Abeidna de l’unad. Tawary -------------------------------- Coordination de l’Opposition Démocratique Communiqué Depuis quelques semaines, la Mauritanie vit au rythme d’événements qui augurent, malheureusement, de l’effondrement de l’autorité de l’Etat et de l’entrée du pays dans une nouvelle période de troubles et de crispation. Ainsi, après l’échec du pouvoir à faire face à la criminalité croissante (assassinats, viols et vols en série) et la confirmation de l’infiltration des mafias de la drogue dans le pays, les événements des dernières semaines prouvent, à nouveau, la fragilité de l’Etat et l’incapacité des gouvernants à assumer les responsabilités qu’il se sont arrogées en garantissant aux citoyens les conditions d’une vie digne dans la justice et la sécurité. Les luttes engagées par les dockers du Port de l’Amitié ont abouti à un engagement d’accéder à leurs revendications légitimes, après avoir subi une répression féroce ; nombre de nos villes et villages de l’intérieur ont été le champ d’affrontements violents entre les forces de sécurité et les populations qui protestent contre la soif et l’arbitraire, perturbant le trafic routier sur certains tronçons de la Route de l’Espoir (Guérou, Sangrava, etc..) ; à Dar El Barka, au Brakna, un sit in des habitants a obligé les autorités locales à répondre positivement aux doléances des habitants ; à Aioun, les transporteurs en colère ont investi les bureaux de la wilaya pendant plusieurs jours. Mais l’événement le plus marquant de cette agitation sociale fut, à n’en pas douter, l’insurrection des travailleurs « journaliers » de Zouérate qui ont pris d’assaut les bureaux de la wilaya et des bâtiments et autres biens publics avec pour conséquence des dégâts matériels, avant qu’un accord donnant satisfaction aux revendications des travailleurs ne fût conclu. Il est à noter, à ce sujet, que Mohamed Ould Abdel Aziz avait pourtant affirmé lors d’une conférence de presse tenue à la veille de son deuxième voyage pour traitement médical en France que « le problème des journaliers est définitivement réglé ». Devant cette situation marquée par l’incurie de l’Etat, ses tâtonnements et le glissement vers la déliquescence progressive, les soutiens du pouvoir tentent de dédouaner celui-ci en rejetant la responsabilité de ces troubles sur l’opposition. La situation est d’autant plus préoccupante que tous ces événements se déroulent au moment où le chef de l’Etat se trouve mêlé à une série de scandales liés au narcotrafic et au blanchiment d’argent et qu’il reste introuvable depuis plus de trois semaines, perdu dans les couloirs des hôpitaux français, où il se soigne des suites de la blessure du 13 octobre empêchant la tenue du Conseil de ministres et bloquant, du coup, le fonctionnement de l’Etat. A ce jour, aucune explication n’a été donnée à cette absence et aucun bulletin de santé du chef de l’Etat n’ a été publié. Compte tenu de ce qui précède et consciente des périls qui guettent la Nation suite aux agissements irresponsables de Mohamed Ould Abdel Aziz, la COD : 1. Rend le régime actuel entièrement responsable de l’insécurité qui menace les citoyens, ainsi que des atermoiements dans le traitement des crises sociales multiples. Faut-il donc attendre qu’une répression féroce s’abatte sur les dockers pour satisfaire leurs revendications ou que des bâtiments et autres biens publics soient endommagés pour que celles des travailleurs journaliers de Zouérate soient entendues ? 2. Met en garde contre la recrudescence de l’arbitraire et ses conséquences inévitables au plan de l’agitation sociale ; 3. Réaffirme son soutien aux luttes menées par les différentes franges de notre peuple, en vue d’arracher leurs droits légitimes de manière pacifique et dans le respect de la sécurité des biens publics et privés ; 4. Renouvelle son exigence d’une enquête juste et indépendante sur le dossier de la drogue dans notre pays, afin de préserver l’honneur et la réputation de celui-ci, après que de multiples accusations et indices aient pointé du doigt la plus haute autorité de l’Etat ; 5. Appelle le pouvoir en place à publier le bulletin de santé du chef de l’Etat certifié par les médecins français qui le traitent ; 6. Invite Mohamed Ould Abdel Aziz à démissionner du poste de Président de la République pur se consacrer à plein temps à sa vraie passion : à savoir accumuler une fortune de plus en plus grande et pour qu’il puisse se défendre des graves accusations de tremper dans des scandales financiers, de mœurs et de drogue.
Nouakchott, le 02 juin 2013 La Coordination
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