Les dockers grévistes ont décidé de commun accord avec le ministère de l’Equipement et des transports, de suspendre la grève jusqu’au 30 avril prochain, délai de rigueur au terme duquel si aucun engagement n’aura pas été respecté, il y aura une reprise systématique ...
... des manifestations. L’annonce a été faite au domicile de Birame Ould Dah de l’Ira, par Chemsche Ould Habib et Mohamed Ould Soueid Ahmed, délégués des dockers. C’est à l’issue d’une rencontre tenue ce mercredi 24 avril au Ministère de l’Equipement et des Transports, avec Yahya Ould Hademine, ministre en charge de ce département, assisté de Abdallahi Ould Damou chargé de mission au même ministère qu’un accord a été trouvé pour entamer les négociations à partir de ce mercredi soir (24 avril) à 20 heures jusqu’au 29 avril. Tout compte fait, nos interlocuteurs ont soutenu que la rencontre s’est déroulée dans un climat empreint de « sincérité, de sérénité et de responsabilité». Selon Mohamed Ould Soueid Ahmed, le protocole d’accord tournait autour de «l’augmentation du prix du tonnage de 0,8 ouguiyas le kilo à 5 ouguiyas soit 5000 ouguiyas la tonne, l’application de la convention de 1973 concernant les dockers occasionnels et professionnels, la désignation d’un nouveau gérant du BEMOP (Bureau d’emploi de la main d’œuvre professionnelle), le règlement du problème du docker Mohamed Ould Brahim, décédé suite à un accident de travail, le règlement de la question des dockers retraités conformément à la loi de 1973 et la mise à jour de la liste des dockers à compter de ce mercredi 24 avril 2013 » ont indiqué nos confrères de Rimweb.net. En contrepartie, les dockers se sont engagés à suspendre le mot d’ordre de grève et à reprendre leurs activités dès jeudi matin 25 avril. Ils ont également précisé que les autorités sont d’accord pour la mise en place d’une structure sanitaire dotée d’une ambulance conformément à la convention de 1973. A en croire Chemsche Ould Habib, «c’est la première fois que cette couche se soulève pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions de travail et obtiennent gain de cause ». « Depuis 1976, j’ai participé à beaucoup de lutte sans succès. Cette fois-ci, nous avons montré qu’il est temps que les haratins se retrouvent autour d’une union sacrée pour défendre leurs causes » a-t-il soutenu. Son compagnon de lutte, Mohamed Ould Soueid Ahmed a demandé à ses collègues de maintenir le cap pour « sortir de la coquille». Un avertissement lancé à l’endroit de tous et des autorités en particulier. Toutefois, ils ont regretté l’absence de soutien des cadres et politiques haratins notamment Messoud Ould Boulkheir (App), Bodiel Ould Hmeid (El Wiam), Samory Ould Bèye (CLTM surtout !), Mohamed Ould Borbosse (Al Moustaqbal) et Mohamed Ould Boilil, ministre de l’intérieur et de la décentralisation. Par contre, Birame Ould Dah Abeid a été remercié pour son soutien et son engagement exprimés à l’endroit des dockers depuis le déclenchement de la grève. D’ailleurs, ils ont tenu une rencontre à son domicile pour faire le point des discussions entreprises avec les autorités au ministère de l’équipement et des transports. Ce dénouement sonne-t-il le glas d’un joug longtemps exercé par d’autres couches de la société mauritanienne sur cette catégorie ? En tout cas, tout le monde est unanime que les dockers participent activement à l’économie. «Ce sont des bras utiles », lance un membre de l’Ira. Ibou Badiane
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