La France et ses alliés africains souhaitent la mise sur pied d’un contingent fortement armé à même de contrer toute résurgence d’une menace islamiste au Mali, dans le cadre d’une mission de casques bleus des Nations unies, ont déclaré des diplomates en poste à l’Onu.
Les Nations unies étudient la possibilité de déployer une force de 10.000 hommes avant les élections présidentielle et législatives prévues au Mali en juillet, un délai rapproché qui nécessitera, selon un diplomate européen, d’engager une "course contre la montre". Le sous-secrétaire général de l’Onu aux opérations de maintien de la paix Edmond Mulet effectue cette semaine une visite à Bamako, la capitale malienne, pour évaluer les différentes possibilités de mission de maintien de la paix une fois que l’opération Serval lancée par la France le 11 janvier dernier aura pris fin. Une force de réaction rapide, solidement armée, se distinguerait des missions à vocation plus passive que met en place d’ordinaire l’Onu. Concrètement, les unités de cette force de réaction rapide auraient plus de latitude pour ouvrir le feu sans avoir à attendre d’avoir été attaquées. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, doit remettre d’ici la fin du mois un rapport au Conseil de sécurité formulant des recommandations sur le Mali, et, dit-on dans les milieux diplomatiques, un vote pourrait avoir lieu à la mi-avril. "Les consultations intervenues jusqu’à présent au Conseil montrent qu’il règne un consensus (en faveur d’une mission de maintien de la paix)", a déclaré un haut responsable de l’Onu, sous le sceau de l’anonymat. Paris souhaite pouvoir entamer le retrait de ses forces dans le courant du mois d’avril, et transmettre les rênes aux Africains de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), laquelle, par la suite, passerait sous mandat des Nations unies. La Misma comprend 6.000 hommes, essentiellement d’Afrique de l’Ouest, auxquels s’ajoutent plus de 2.000 militaires tchadiens. A l’exception du contingent tchadien, la majeure partie des éléments africains demeurent dans la partie sud du Mali, à l’écart des zones de combat. "Nous aimerions que les non Tchadiens se déploient plus au nord, du coté de Gao et Tombouctou, afin que l’on se concentre sur la phase finale dans l’extrême Nord", a dit le diplomate européen. "Ensuite, on parle d’une force de maintien de la paix qui comprendrait 10.000 hommes."(reuters)
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