Signature d’un protocole entre Nouakchott et Niamey   
04/03/2013

La Mauritanie et le Niger ont signé, lundi matin au palais présidentiel à Nouakchott, un protocole d’accord sur des concertations régulières au niveau bilatéral. L’accord dont la signature s’est déroulée en présence du président de la République, M. Mohamed Ould Abdel Aziz et du président nigérien, M. Mahamadou...



..Issoufou a été signé, du côté mauritanien, par M. Hamadi Ould Hamadi, ministre des affaires étrangères et de la coopération et, du côté nigérien, par M. Mohamed Bazoum, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine.

L’accord vise à renforcer la coopération bilatérale et à intensifier les contacts et les concertations entre les deux pays frères dans l’intérêt réciproque de leurs peuples. Il traduit aussi la volonté des dirigeants des deux pays de rehausser le niveau des relations bilatérales et de dynamiser les mécanismes de la coopération bilatérale.
vues identiques sur la lutte contre le terrorisme
Le PrĂ©sident  Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmĂ© que la Mauritanie et le Niger partagent des vues identiques sur la nĂ©cessitĂ© de lutter contre le terrorisme et le rejet de la nĂ©gociation avec les terroristes.

Il a indiqué, dans une conférence de presse commune tenue lundi matin au Palais présidentiel à Nouakchott, avec le président nigérien, M. Issoufou Mahamadou que: "tout d’abord, je tiens à remercier le président pour tout ce qu’il a dit concernant les relations et son engagement pour diversifier et améliorer les relations entre nos deux pays; des relations qui sont historiques, tissées par nos ancêtres et que nous devons continuer à entretenir.

Je tiens aussi à revenir sur la question qui a été posée au Président et éclairer davantage le journaliste qui a posé cette question.

D’abord, il n’ y a aucune contradiction entre la position de la République du Niger et la République Islamique de Mauritanie. En aucun moment, la Mauritanie n’a été contre l’intervention militaire au Mali. Nous sommes intervenus d’ailleurs avant même que le problème ne soit posé. On a jamais été contre l’intervention militaire et on a jamais été pour la négociation avec les terroristes. Par ce que pour nous, le terrorisme, est un fléau, est un mal qui ne connaît pas de frontières et avec lequel on ne peut pas négocier. C’est des extremistes qui ignorent les lois, qui ignorent la morale, qui ignorent tout ce qui peut amener les individus à vivre et à cohabiter ensemble. Il n’ a jamais été question en Mauritanie de vouloir négocier. Nous avons souvent déconseillé de négocier avec les terroristes.

Je pense que la question n’a pas été très bien posée. D’autre part, notre position est une position qui tient compte un peu de certaines réalités. Elle est d’ailleurs partagée par tous: par nos voisins, par les pays du champ, par des pays qui sont même au délà du champ. Nous n’avons jamais voulu, ces derniers temps, nous engager militairement pour deux raisons.

D’abord, nous avons dit qu’il y a deux problèmes au niveau du nord du Mali: il y a le problème du terrorisme lié à la présence de terroristes depuis les années 2001 et tolérée malheureusement par le pouvoir central du Mali, soit depuis douze ans. Il y a un problème récurrent que posent régulièrement les populations du Nord Mali. Des revendications parfois légitimes liées aux infrastructures de base, à la santé, à l’eau, à l’électricité, aux routes, à l’éducation. Ce sont des revendications qui sont justifiées. Mais il y a en plus de cela des revendications fallacieuses qui sont inacceptables, ce sont celles qui touchent le Mali en tant qu’Etat: la partition du Mali. Là, on a toujours été contre, on a condamné et on a toujours refusé ces revendications et on l’a signifié clairement aux mouvements rebelles du Nord Mali.

Nous avons souhaité à chaque fois qu’il y ait négociation entre le pouvoir central du Mali et les populations du nord pour trouver une solution. Nous savons que le Mali comme d’ailleurs la Mauritanie et le Niger est un pays pauvre mais nous devons partager le peu que nous avons avec nos populations et et essayer de les satisfaire à chaque fois que cela est possible.

Mais pour ce qui concerne le terrorisme, on a de tout temps appelé, demandé, suggéré aux autres l’unité de nos efforts pour combattre ce fléau qui ne touche pas seulement le Mali en tant qu’Etat, qui ne touche pas seulement la partie nord du Mali mais qui touche toute la région du Sahel. Cela se répercute sur nos économies: le tourisme est pratiquement arrêté dans toutes ces régions: que ce soit au Niger, au Mali ou en Mauritanie.

Les développements et les explorations sont pratiquement arrêtées pour la plupart. Cela se répercute négativement sur le transport parce que les assurances sont très coûteuses, que ce soit pour l’aviation, pour les réseaux de transport maritimes, c’est surtaxé. Pourquoi? Parce qu’on dit que le Sahel est une zone d’insécurité. Donc, nous ne pouvons que combattre ce fléau pour ces raisons-là et nous devons unir nos efforts pour cela.

La Mauritanie, effectivement, n’a pas pu intervenir. Parce que d’abord c’est une affaire qui s’est passée entre les Etats de la CEDEAO. La Mauritanie n’en fait pas partie et en plus de cela, ce qui se passe actuellement c’est une réaction à une situation catastrophique que vivait le Mali. Donc, c’est une réaction qui n’était même pas programmée, une réaction juste pour sauver ce qui pouvait l’être au Mali qui était en train d’être entièrement occupé et là c’est la France qui est intervenue, le Tchad et quelques Etats africains dont le Niger.

Donc, la Mauritanie ne pouvait pas intervenir, elle n’était pas prête, mais elle a eu à jouer un rôle extrémement important, c’est celui d’avoir canalisé et empêché que les terroristes ne s’approchent de la Mauritanie, et ne s’y réfugier, ce qui est un rôle très important à savoir de canaliser les terroristes vers le nord, et de permettre aux unités engagées de les détruire sur place, ce qui est en train de se faire maintenant.

Si la situation maintenant change, la Mauritanie, qui est membre des Nations Unies, rien n’exclut à l’avenir qu’elle puisse engager des forces au nord du Mali ou bien sur la frontière ou bien avec la République du Mali pour aider à la stabilité et à la sécurité de cette région, c’est un devoir que nous allons assumer dès que possible.

Pour ce qui est des relations entre le Niger et la Mauritanie, nous avons une commission mixte qui a été créée - je crois - en 1989 et qui malheureusement n’a jamais fonctionné. Aussi, nous avons pris l’engagement de l’activer pour le bien être de nos peuples et de nos deux pays.
Je vous remercie."  (AMI)


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