(Photos)- Le président Aziz a entamé le 13 janvier un périple qui l’a mené, à présent, en Tunisie et aux Emirats Arabes Unis (EAU). La première étape du périple a revêtu un caractère éminemment politique tandisque la seconde a été à dominante économique. A Tunis, le président Aziz reprenait ses visites d’Etat à l’étranger après son retour de France en décembre dernier...
....aprés un voyage consacré aux examens medicaux suite à l’incident au cours duquel il fut acidentellement blessé, en octobre dernier . Le président mauritanien a été l’hôte d’un président tunisien intérimaire issu de la société civile avec un gouvernement islamiste qui malgré sa confortable majorité parlementaire peine toujours trouver un consensus sur une nouvelle constitution et se retrouve coincé dans la gestion de dangereuses tensions, à telle enseigne que la deuxième cérémonie de commémoration de la révolution tunisienne a été réduite à sa plus modeste expression. Faisant face à une opposition mauritanienne dont des composantes sont partagées entre les modèles tunisiens de Bouzizi et celui de Ennahda, la question que tout observateur puisse se poser, où qu’il soit est la même : L’après- printemps arabe est -il réellement meilleur que son avant ? Par contre, la visite entamée le 15 janvier par le président Aziz aux EAU est restée dominée par l’économie malgré la rencontre Aziz-Hollande. Les activités du président Aziz à Abou Dhabi ont tourné sur les investissements, l’environnement, les énergies renouvelables et l’innovation en la matière, dans un monde de plus en plus pressé à trouver des solutions aux énergies fossiles menacées à terme, d’extinction. La Mauritanie est d’ailleurs en train de travailler sur ces énergies de substitution avec le lancement en novembre 2012 à Nouakchott de la construction d’une usine de production de l’électricité avec l’énergie solaire financée avec un don des EAU de 9 milliards d’ouguiyas.
Arrivé à Tunis la soirée du 13 janvier le président mauritanien a été accueilli à la passerelle de l’avion par le chef de l’Etat tunisien intérimaire Moncef Al Marzoughi qui l’avait invité à assister à la deuxième commémoration de la révolution tunisienne et qui l’a reçu le lendemain au palais présidentiel de Carthage . Le lendemain le Président Aziz a eu des entretiens et des échanges d’allocution et d’amabilités avec le président Tunisien lesquels ont tenu lieu de cérémonie commémorative de la révolution tunisienne qui n’ont pu avoir lieu en raison des tensions politiques qui minent la Tunisie sur fond de luttes pour le pouvoir entre les laïcs, l’opposition, les islamistes d’Ennahda et même les salafistes qui ont maintenant pignon sur rue, dans la Tunisie post Ben Ali .
Avant son départ de Tunis, le président Aziz a reçu successivement dans sa résidence au palais des hôtes à Gammarte, le président palestinien Mahmoud Abbass (accompagné de Saeb Arekat et Nabil Abou Rdeina), et Abdel Kader Ben Saleh, président du conseil algérien de la Ouma (Parlement). Il a reçu Hamadi El Jabali chef du gouvernement tunisien, dominé par les islamistes d’Ennahda. Et il a enfin reçu un groupe d’étudiants mauritaniens vivant en Tunisie et membres d’une Association des stagiaires et étudiants mauritaniens de Tunisie.
De Tunis le président mauritanien s’est envolé la soirée du 14 janvier pour les EAU où il a été accueilli à l’aéroport d’Abou Dhabi par Cheikh Nahyane Ben Moubarak Al Nahyane, ministre de l’enseignement supérieur et par plusieurs hauts responsables émiratis. Le président Aziz répondait à l’ invitation de Cheikh Khalifa Ben Zayed Al Nahyane, Chef de l’Etat des EAU pour participer à la «Semaine des Emirats pour le développement durable » sur les énergies du futur et l’eau, organisée les 15 et 16 janvier 2013 et couronnée par la remise du «Prix Cheikh Zayed pour l’innovation» . La «Semaine d’Abou Dhabi» a attiré plusieurs chefs notamment ceux de France, d’Argentine et d’Islande.
Tôt le matin le 15 janvier quelques heures avant la cérémonie de lancement de la «Semaine des Emirats pour le développement durable» le président François Hollande a tenu à rencontrer le président Aziz. L’entretien s’est déroulé dans le palais des congrès des Emirats où séjournaient cote-à -cote, les deux chefs d’Etats. Les entretiens a-t-on appris; ont porté sur les "relations bilatérales" ainsi que sur les «questions d’intérêt commun» vraisemblablement sur la situation au Mali où l’armée française a déclenché le 11 janvier des frappes aériennes contre les bases des rebelles islamistes dans le Nord-Mali et cherche depuis lors à consolider ses acquis indéniables mais toujours fragiles, en l’absence d’une offensive terrestre pour laquelle il est indispensable engager un partenaire de la dimension de l’Armée mauritanienne, la seule , à avoir eu le courage de le faire notamment en 2010 et 2011 pendant que les autres pays ne sentaient pas concernés ou optaient carrément pour des voies détournées. Citant «l’entourage du Président Hollande» l’Agence France presse (AFP) a indiqué à l’issue de la rencontre que le président Aziz aurait exprimé « la disponibilité de la Mauritanie à participer aux opérations militaires au Mali si ce pays le demandait» amenant à se demander pourquoi l’AFP n’attribue pas une telle déclaration à l’entourage du Président Aziz. Ou François Hollande quand il a été cité déclarant que son homologue mauritanien a décidé de "sécuriser sa frontière avec le Mali, donc de la fermer dans l’hypothèse où des terroristes voudraient s’y réfugier".
Après la rencontre avec François Hollande, le chef de l’Etat mauritanien a participé à la cérémonie d’ouverture de la «Semaine des Emirats pour le développement durable» placée sous la supervision de Cheikh Mohamed Ben Zayed Al Nehyane, prince héritier d’Abu Dhabi, commandant suprême adjoint des forces armées des EAU qui a pérsnté un exposé les opportunités offertes par énergies renouvelables, les questions d’environnement et les changements climatiques. Après la cérémonie d’ouverture le président Aziz a reçu dans sa résidence Cheikh Saoud Ben Sakhr El Ghassimi, Gouverneur de l’Emirat de Rass El Khaima qui a déclaré à l’issue de l’audience : «Nous souhaitons la bienvenue à Son Excellence le Président de la République Islamique de Mauritanie dans sa patrie : les Emirats arabes unis» et indiqué que l’entrevue a porté sur les perspectives de la coopération entre les deux pays.
Dans la soirée du 15 janvier le président Aziz a assisté à la cérémonie de remise du «Prix Cheikh Zayed pour la créativité et l’innovation» dans les domaines des énergies renouvelables et la préservation de l’environnement, un prix créé depuis 2009 pour 4 catégories : les grandes entreprises, les PME, les Ongs et les lycées. Sur 579 œuvres en compétition devant le jury 49 ont été retenues au titre de l’édition 2012 . L’Ong Américaines «CERES» a décroché le prix de l’excellence sur le thème des énergies du futur. Le prix Cheik Zayed d’un montant de 4 millions de dollars lui a été remis par le président Mohamed Ould Abdel Aziz en présence du prince héritier Cheikh Mohamed Ben Zayed. Dans la matinée du 16 janvier le président Aziz a visité un centre de recherches vétérinaires à «Abou Salv» sur la route Abou Dhabi-Souieha, un centre qui dispose d’une expérience pionnière dans l’élevage des camélidés et dont l’expédience intéresse particulièrement les Mauritaniens, eux aussi, grands éleveurs de chameaux . Par la suite le Président mauritanien s’est rendu sur le site de la société "MASDAR" pour les énergies renouvelables, un site qui tourne pleinement avec l’énergie solaire et éolienne. Pour rappel, c’est la société «MASDAR» qui est en train de construire une nouvelle centrale électrique à l’énergie solaire en Mauritanie, à Nouakchott. Cette centrale d’une capacité de 15 Megawatts, et d’un coût de l’ordre de 9 milliards d’ouguiya , est un don des Emirats Arabes Unis. Ses travaux ont été officiellement lancés le 26 novembre 2012 par le président Aziz en présence de Rached Dhahiri, patron des projets spéciaux de la société "MASDAR" , qui fournit 12% de la production mondiale d’énergies renouvelables. IOM










|