Les Mauritaniens rendent hommage Ă  Moustapha Ould Mohamed Salek   
25/12/2012

L’ancien président Mustapha Ould Mohamed Salek (1978-1979), premier auteur d’un coup d’Etat militaire en Mauritanie (qui en a connaitra une flopée par la suite), est mort à Paris dans la nuit du 18 au 19 décembre à l’âge de 76 ans des suites d’une longue maladie.



Le gouvernement mauritanien a décrété un deuil national de trois jours.
Des milliers de Mauritaniens ont rendu vendredi 22 dĂ©cembre  hommage Ă  feu Moustapha Ould Mohamed Saleck, Ă  l’arrivĂ©e de sa dĂ©pouille en provenance de Paris. Le prĂ©sident  Aziz Ă©tait Ă  la passerelle de l’avion spĂ©cial qui a ramenĂ© la dĂ©pouille de l’ex-prĂ©sident .
A l’accueil, il y avait Ă©galement  le Premier ministre,  Moulay Ould Mohamed Leghdaf, les chefs des corps militaires, les ministres du Gouvernement   et  deux anciens chefs d’Etat : Mohamed Mahmoud Ould Ahmed Louly et Mohamed Khouna Ould Haidalla qui ont tous participĂ© Ă  la prière donnĂ©e Ă  la mĂ©moire du dĂ©funt  Ă  la mosquĂ©e  Ibn Abass
La dĂ©pouille a Ă©tĂ© acheminĂ©e en Assaba , au village natal du dĂ©funt (Amridjel)  oĂą  son corps  a Ă©tĂ© inhumĂ©.
Officier supérieur ayant dirigé l’état-major de l’armée à plusieurs reprises depuis l’indépendance en 1960, il avait renversé le premier président mauritanien, Mokhtar Ould Daddah, en juillet 1978, par un coup d’Etat pour protester contre la guerre au Sahara occidental.
Mais moins d’un an après le putsch, M. Ould Mohamed Salek avait «dĂ©missionné» de  la prĂ©sidence du ComitĂ© militaire de salut national (CMSN), en juin 1979,  affirmant qu’il ne souhaitait pas "s’éterniser au pouvoir".
Originaire de l’Assaba Moustapha Ould Mohamed Saleck  est considĂ©rĂ© comme le père du 10 juillet 1978 (premier putsch en Mauritanie). Il fut  chef du CMSN (junte) de 1978 Ă  1979. Il  a fait ses Ă©tudes primaires Ă  Kiffa entre 1945 et 1950 et le  secondaire Ă  Rosso, avant de rejoindre l’école des Instituteurs de SĂ©bikotane (Dakar). Après sa formation, il fut mis Ă  la disposition de l’Inspection GĂ©nĂ©rale qui s’occupait du système Ă©ducatif en Mauritanie Ă  l’époque. Il a enseignĂ© tour Ă  tour, Ă  Kiffa, Mederdra, Tidjikja, AĂŻoun et Timbedra avant d’intĂ©grer, les forces armĂ©es françaises pour faire partie du premier noyau autour duquel s’était formĂ©e l’armĂ©e mauritanienne.
En 1960, il part en formation à l’académie militaire des Blindés de Saumur d’où il est sorti officier. A sa rentrée au pays, il a été affecté à Akjoujt et Atar comme instructeur, avant d’être nommé en 1961 conseiller au Secrétariat Général de la défense puis aide de camp du président Mokhtar Ould Daddah.
Ould Mohamed Saleck a servi par la suite à l’état-major de défense de l’Unité Africaine à Ouagadougou et est revenu au pays pour diriger les premiers détachements de l’armée mauritanienne qui devaient supplanter les forces françaises présentes dans le Nord du pays et dont la base principale était située à Atar .
Par la suite, il  a suivi plusieurs formations Ă  Saint Mixent avant de rentrer Ă  l’Ecole de Guerre (France) d’oĂą il est sorti pour rĂ©intĂ©grer le Ministère de la DĂ©fense nationale.
De 1970 Ă  1975 il a Ă©tĂ© nommĂ© gouverneur successivement Ă  Atar, NĂ©ma et Aleg. En 1975 il est nommĂ© Ă  la tĂŞte de la SONIMEX. Mais suite Ă  l’attaque de Nouakchott par le front Polisario, on fit appel Ă  ses compĂ©tences pour diriger la 3ème rĂ©gion militaire oĂą il Ă©tait restĂ© jusqu’en 1978 quand il fut nommĂ© chef d’état-major de l’armĂ©e nationale. Le 10 juillet 1978 il dirigea le ComitĂ© Militaire de salut National qui prit le pouvoir " pour sauver le pays de la ruine et du dĂ©membrement". «DĂ©missionnaire» ou «écartĂ© par une rĂ©volution de palais en 1979»,  il fut  embastillĂ© de 1981 Ă  1984 (sous Haidalla). Ould Mohamed Saleck s’était prĂ©sentĂ© Ă  deux reprises aux Ă©lections prĂ©sidentielles : en 1992 et en 1997. Sa dernière sortie remonterait Ă  2003 quand il avait rappelĂ© dans une interview donnĂ©e Ă  Nouakchott-Info que les «Mauritaniens n’ont pas oubliĂ© les supplices de l’ère Haidalla», lequel, Ă©tait le 22  dĂ©cembre 2012, parmi les milliers de Mauritaniens venus accueillir et prier sur sa dĂ©pouille.
 


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