Le président Aziz a annoncé mardi à Paris qu’il allait "rentrer très rapidement, dans quelques jours" dans son pays, à l’issue d’un entretien avec le président français François Hollande à l’Elysée. Son retour en Mauritanie est prévu pour le 24 novembre.
Hospitalisé en France après avoir été blessé par balle près de Nouakchott, le 13 octobre, le président Aziz avait été admis à l’hôpital militaire Percy de Clamart, dans la banlieue parisienne, d’où il était sorti dix jours plus tard. Il est depuis resté en France. "Les circonstances (de l’accident) sont très claires, il n’y a pas de dessous", a déclaré M. Aziz à la chaîne de télévision France 24, qualifiant de "pure imagination" toute autre explication que celle du tir "par erreur" d’un officier. "On a parlé de terroriste: il n’existe pas de terroriste dans cette zone. Il s’agit d’un officier mauritanien. L’enquête a été faite, l’intéressé a été libéré dans la même soirée sur mes instructions", a déclaré le président mauritanien. "Il n’y a aucun vide institutionnel", s’est défendu sur France 24 M. Aziz. "Je suis en contact avec tous les responsables politiques de mon pays. Je suis à la minute ce qui se passe dans mon pays, (davantage) maintenant qu’avant. Même sur mon lit d’opération je savais ce qui se passe". Le président a annoncé qu’il adresserait un "message au peuple mauritanien" le 28 novembre pour la fête de l’indépendance. Le président Aziz a demandé d’"épuiser tous les recours possibles avant de s’engager dans une guerre" au Mali, pays voisin de son Etat, après un entretien avec le président français François Hollande à Paris. "Nous pensons qu’il faudrait épuiser tous les recours possibles avant de s’engager dans une guerre dont on ne connaîtra pas l’issue", a déclaré M. Aziz "Il faudrait d’abord qu’il y ait une négociation, des dialogues, pour éviter de s’engager dans une guerre dont l’objectif est de libérer le nord du Mali mais qui (...) risque à long terme de fédérer toutes les forces du mal", a-t-il développé. Il a notamment dit redouter les "effets pervers" d’une intervention militaire sous l’égide de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont la Mauritanie ne fait pas partie. "Il y a quelques mouvements qui ont des revendications, qui ont précédé les terroristes, qui datent des années 1960. Il faudrait essayer de prendre langue avec ces gens-là , de les raisonner, de réviser à la baisse leurs revendications, parce que créer un Etat indépendant au nord du Mali me paraît une idée farfelue qui ne mènera nulle part", a-t-il ajouté.
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