Un mauritanien rescapé de la tuerie des prédicateurs perpétrée la soirée du 8 septembre par une soldatesque malienne criminelle et raciste, est arrivé le 21 septembre à Nouakchott en provenance de Bamako. Elloula Ould Najem qui a miraculeusement survécu aux exécutions...
...sommaires et extrajudiciaires décidées par des soldats maliens contre des prédicateurs mauritaniens et maliens inoffensifs avait été retenu à Bamako avant que les autorités de ce pays (ou ce qui en tient lieu) ne se décident sous la pression du Gouvernement mauritanien à le remettre à son pays. Ould Najem a été accueilli à l’aéroport de Nouakchott par le ministre mauritanien des affaires étrangères et une foule immense toujours sous le choc. Il a raconté le drame en primeur au journal arabophone « Arraeuy el Moustanir » . Elloula affirme que lui est ses compagnons ont quitté Fassala pour Nampala (Mali) puis Daghevri où ils ont été arrêtés par un poste militaire malien qui les a soigneusement fouillé et ont été conduits vers une caserne commandée (retenez bien le nom de ce boucher) par le capitaine "Ngoita", caserne située à 18 km de Diabali où ils sont arrivés à 21 heures la soirée du 8 septembre.
Le très cynique capitaine Ngoita a dit au chauffeur des prédicateurs: « Tu pourras continuer avec les Maliens, les Mauritaniens vont rester ici, nous les enverrons à Ségou, sinon, nous verrons ce qu’on fera d’eux ».
Puis le capitaine ordonna à deux véhicules militaires de faire mouvement les lumières éteintes non loin du véhicule des prédicateurs.
Dix minutes après et pendant que les prédicateurs se concertaient pour prier « El Icha » les militaires maliens ouvraient le feu. 13 personnes meurent sur le coup en psalmodiant pour certains d’entre eux, la chahada et Allahou Akbkar .
Elloula était tombé sous les cadavres de ses amis et voyaient des soldats maliens avancer avec des torches pour achever les blessés agonisants avant de se retirer, car ils avaient semble- t-il, peur, même, des cadavres.
La reconquête du nord-Mali n’est donc pas pour demain. D’ailleurs le regime de Bamako ne s’en cache pas: il compte sur les autres pour le faire! Quelques heures après le mitraillage des prédicateurs désarmés Elloula rampe sous la voiture, escalade un mur et tombe dans une mare dans laquelle il constate que deux survivants du massacre l’y ont précédé. L’un deux, lui dira qu’il est blessé et ne pourra plus avancer (en fait il s’agit d’un touareg, marchant ambulant résident dans le camp de Nberra qui survivra, lui aussi ) . Elloula lui, continue à nager, passe la nuit du samedi et la journée du dimanche dans une forêt, mange des feuillages, boit l’eau de pluie. Le lundi il marche extenué appuyé sur un bâton et pratiquement sans habits vers un village où il demande le lieu de la mosquée. Les habitants le prennent pour un fou. Il les rasure : « je ne suis pas fou, je cherche juste une mosquée et un pantalon » . Par la suite il est conduit vers l’imam de la mosquée du village qui l’accueille en tremblant et en lui disant loyalement : « Les militaires viendront te chercher ici ». « Les militaires ne viendront pas car ils ont peur de tomber dans une embuscade » rétorque un « burkinabé» qui était dans la mosquée . « C’est le maire qu’ils ont chargé de te ramener » lui a indique le burkinabé .Puis on lui enlève le bâton avec lequel il marchait (question de le désarmer) et il est transporté sur une mobylette vers Diabali . Là -bas le capitaine génocidaire, le reçoit de nouveau lui demande son identité. Il ordonne à ses hommes de le menotter et de l’attacher à un arbre. Elloula proteste : « Nous sommes des musulmans pacifistes » dit-il . Il se voit répondre : «Ferme ta gueule, sinon ». Racisme anti-blanc quand tu nous tiens ! Eh oui le racisme, ce n’est pas toujours d’un seul coté. C’est le lendemain mardi que les choses vont changer. Des membres d’une commission d’enquête dépêchée par Bamako étaient à Diabali. «Ils m’ont traité convenablement» reconnait Elloula et puis il est amené à Ségou où un militaire malien touareg lui donne des habits. A Bamako Elloula dit avoir été retenu dans une chambre climatisée avec trois détenus. « Ils m’ont dit, où sont tes papiers maliens ? ils m’ont obligé à signer un procès verbal dans lequel je reconnais être malien me promettant de me libérer si je reconnais que je le suis». « J’ai refusé. c’est jeudi qu’ils m’ont permis de rencontrer l’ambassadeur mauritanien à Bamako » , ajoute Elloula . Et de poursuivre : « Je lui ai tout raconté et je lui ai dit : ne m’abandonne pas, mais juste après son départ, ils m’ont jeté en prison » .Quelques heures après -poursuit Elloula- ils m’ont remis à un représentant de notre ambassade à Bamako ou j’ai été bien accueilli . Et Elloula de conclure : «J’ai été soutenu par tous les Mauritaniens et à leur tête le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Je sens la force de la foi et je veux sortir de nouveau pour aller prêcher la parole d’Allah ». Pas au Mali cher Elloula, du moins pas tant que des bouchers comme "Ngoita" sont encore en activité et ne sont pas sous les verrous, ou sous terre.
Une tache qu’il ne faudra pas laisser à Ansardine ou Aqmi.Car ce serait vraiment le comble. TOB
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