Messahel présente à l’ONU l’approche algérienne pour le Mali   
26/09/2012

Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a présenté mercredi à l’ONU l’approche de l’Algérie pour la conduite d’une sortie de crise au Mali, tout en cernant les aspects à prendre en considération dans la définition d’une stratégie pour le Sahel...



...en cours d’élaboration par l’ONU.
Dans son intervention à la réunion de haut niveau sur le Sahel et le Mali, organisée par l’ONU en marge de son Assemblée générale à New York, M.
Messahel a affirmé que pour s’entourer de meilleures chances de succès, la recherche d’une sortie de crise au Mali gagne à être conduite dans le respect de certaines exigences qu’il a résumées en trois points essentiels.
Premièrement, a-t-il précisé, les Maliens sont les premiers acteurs dans la recherche de solutions à leurs problèmes et qu’il s’agit d’aider et de soutenir en renforçant notamment leurs capacités nationales.
Le deuxième aspect sur lequel M. Messahel a particulièrement insisté est que les acteurs de la communauté internationale doivent être guidés par un même agenda et leurs efforts conduits selon un même ordonnancement, qui tient compte non seulement de la volonté des Maliens et des prérogatives de la Cedeao, mais aussi des intérêts de sécurité nationale des pays du champ voisins du Mali (Algérie, Niger et Mauritanie).
Il doit également être tenu compte, a-t-il ajouté, des responsabilités de supervision et de coordination dévolues à l’Union africaine en matière de maintien de la paix et de la sécurité, et de l’appui attendu de l’ONU.
Quant à la troisième exigence défendue par le ministre est qu’une solution politique négociée doit être dégagée dans les meilleurs délais possibles pour éviter toute situation d’enlisement, qui implique les acteurs qui se démarquent sans équivoque du terrorisme et du crime international organisé et qui renoncent à toute atteinte à l’intégrité territoriale du Mali.
L’Algérie, a-t-il affirmé, demeurera engagée aux côtés du Mali jusqu’au rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans ce pays comme elle l’a fait lors de crises précédentes.
Il a également rappelé qu’une aide humanitaire de 5.800 tonnes a été engagée par l’Algérie, jusqu’à maintenant, au profit des réfugiés maliens dans les pays voisins ainsi qu’aux populations déplacées dans le sud du Mali.
Abordant la problématique de la sécurité et du développement dans le Sahel en général, M. Messahel a, tout d’abord, signalé que les événements en cours dans cette région ne devraient pas détourner l’attention de l’identification de la véritable menace qui met en cause sa stabilité et sa sécurité.
Sur ce point, il a cité le terrorisme et le crime transnational organisé, exacerbés par la circulation incontrôlée d’importantes quantités d’armes dans le sillage du conflit en Libye, et l’extrême pauvreté qui a pris, suite à la dégradation de la situation dans le nord du Mali, les dimensions d’une crise humanitaire grave.
Selon M. Messahel, la lutte doit être globale en couvrant notamment le financement des activités terroristes, dont le versement de rançons contre la libération d’otages, utilisées aussi comme moyen de pression pour obtenir des concessions de nature politique, ou la libération de terroristes condamnés ou poursuivis par la justice.
Face à la situation qui prévaut au Sahel, le ministre a aussi souligné que la réponse de la communauté internationale doit se manifester par une plus grande mobilisation aux côtés des pays concernés contre ces fléaux, rappelant que c’est précisément l’objectif premier de la stratégie de l’ONU pour le Sahel en cours d’élaboration.
A ce propos, il a observé que le processus en cours au niveau de l’ONU constitue un prolongement de la conférence de haut niveau sur le partenariat, la sécurité et le développement tenue en septembre 2011 à Alger à l’initiative des pays du champ et à laquelle l’ONU a été pleinement associée.
C’est la raison pour laquelle, s’est-il félicité, l’idée d’une stratégie de l’ONU pour le Sahel emporte l’adhésion de l’Algérie qui est animée de la volonté de contribuer à son élaboration et à sa mise en œuvre.
Cependant, il a soutenu que pour permettre à cette stratégie de l’ONU d’être viable et durable, elle devrait tenir compte de certaines considérations.
Il s’agit, tout d’abord, de tenir compte des vues et évaluations des pays de la région du Sahel, s’agissant notamment de leurs besoins.
Qui plus est, cette stratégie doit être complémentaire avec les stratégies régionales existantes à l’instar de celle des pays du champ qui ont convenu d’une stratégie régionale orientée vers la lutte contre le terrorisme et le crime transnational organisé ainsi que la lutte contre la pauvreté.
Sur ce point, il a rappelé que les pays du champ ont mis en place des mécanismes communs qui couvrent les dimensions politique (Comité politique), militaire (Comité d’état-major opérationnel conjoint, Cemoc) et sécuritaire (Unité fusion et liaison).
Aussi, la stratégie en cours d’élaboration par l’ONU doit contribuer, selon lui, à créer des synergies avec les stratégies des autres partenaires comme celles de l’Union européenne et des Etats-Unis.
Il est à rappeler qu’une résolution adoptée en juillet dernier par le Conseil de sécurité avait demandé au Secrétaire général de l’ONU d’élaborer une stratégie régionale intégrée pour le Sahel, englobant la sécurité, la gouvernance, le développement, les droits de l’homme et les dimensions humanitaires.(APS)


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