Le capitaine Sanogo qui a pris le pouvoir au Mali suite à la mutinerie du 22 mars s’est comparé à "de Gaulle" dans une émission radio sans pour autant répondre à la lancinante question: pourquoi reste-t-il cloitré à Bamako alors que le champ de bataille est ailleurs? Le capitaine Amadou Haya Sanogo...
...chef des putschistes qui ont renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, s’est décrit comme le "de Gaulle" du Mali, au cours d’un débat diffusé dimanche par RFI, se disant prêt à se battre "jusqu’au dernier soupir pour libérer le pays", rapporte l’AFP. Le capitaine Sanogo s’exprimait dans le cadre d’un débat intitulé "l’armée malienne, seule, peut-elle reconquérir le Nord?", tombé après le putsch sous le contrôle d’islamistes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). A la question "est-ce que vous ne vous sentez pas un peu responsable de tout ce qui est arrivé avec le putsch?", Amadou Haya Sanogo s’est aussitôt comparé au Français Charles de Gaulle. "Si on devait me tenir responsable de ce qui est arrivé avec le putsch, c’est comme si on attribuait la débâcle de juin 1940 en France à de Gaulle. L’ancien régime (malien) a été ce que (Philippe) Pétain a été pour la France, et j’ai été ce que de Gaulle a été pour la France", a-t-il soutenu. Au moment de l’invasion allemande de la France, Philippe Pétain (1856-1951) s’était opposé à la poursuite d’une guerre puis avait signé l’armistice avec l’Allemagne d’Adolf Hitler, tandis que Charles de Gaulle (1890-1970) avait organisé les forces armées françaises de la résistance, avant de devenir, après guerre, chef du gouvernement puis président de la République. Le capitaine Sanogo a ensuit affirmé: "il y eu des exactions (dans le Nord-Mali, ndlr) avant le 22 mars, il y a eu l’occupation (par des islamistes, ndlr) avant le 22 mars, l’armée mal formée et mal équipée avant le 22 mars... Nous on ne fait que réparer, on n’a rien gâté (cassé)". "Je me battrai jusqu’au dernier soupir pour libérer ce pays", a-t-il également assuré. L’animateur du débat, Alain Foka, a alors glissé au militaire basé dans la ville-garnison de Kati, près de Bamako: "certains disent que vous vous battez en restant à Bamako alors que le champ (de bataille), c’est dans le Nord". "C’est une question d’opinion", a répliqué le capitaine.
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