Les pays africains doivent déterminer quand et comment intervenir militairement dans le nord du Mali contrôlé par des groupes armés islamistes, a estimé samedi le président français François Hollande alors que l’Union Africaine a réclamé "la dissolution effective" de l’ex-junte au Mali.
Il convient "que les Africains eux-mêmes puissent organiser le soutien au Mali", a déclaré M. Hollande lors de l’interview télévisée du 14 juillet, anniversaire de la prise de la Bastille en 1789. Il faut "d’abord qu’il y ait un véritable gouvernement au Mali qui puisse prendre ses responsabilités, et qu’une intervention dans le cadre de l’Union africaine et des Nations Unies puisse se faire, ça, c’est aux Africains de déterminer et le moment et la force", a ajouté le président. "Nous devons apporter toute notre solidarité. Au Conseil de sécurité, il y a une résolution qui permet justement de faire cette intervention avec le soutien de l’ONU", a rappelé M. Hollande. Jeudi, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius avait averti que l’usage de la force était probable "à un moment ou à un autre". "A partir du moment où la légalité sera rétablie au Sud, il faut s’intéresser au Nord, c’est-à -dire qu’à un moment ou à un autre, il est probable qu’il y aura utilisation de la force", avait estimé le chef de la diplomatie française, soulignant que la France serait en soutien mais pas en "première ligne". Les déclarations de François Hollande intervenaient alors que des chefs d’Etat africains sont réunis à Addis Abeba au sein du Conseil de paix et de sécurité (CPS) pour discuter de la crise malienne. Haussant le ton, le CPS a réclamé "la dissolution effective" de l’ex-junte au Mali, en dénonçant ses "interférences inacceptables" dans le processus de transition en cours. Le CPS a aussi appellé "à la finalisation rapide de la liste des individus dont l’action entrave la transition afin de permettre l’imposition immédiate de sanctions par l’UA et la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) contre ces individus", poursuit le texte. Les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest avaient déjà exigé samedi dernier un "gouvernement d’union nationale" au Mali d’ici au 31 juillet, sous peine de sanctions.(Afp)
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