Le Mujao prêt à frapper les pays de la future force militaire au Mali   
30/06/2012

Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), groupe islamiste armé présent dans le nord du Mali, a menacé vendredi de s’attaquer aux Etats qui composeront la future force militaire ouest-africaine dans ce pays. "Les branches de Mujao dans plusieurs pays...



...sont prêtes à frapper les intérêts des pays qui ont l’intention de participer (à la) force de la Cédéao", la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, pour mener la "guerre contre les +moujahidine+ au nord du Mali", affirme le porte-parole du Mujao, Adnan Abu Walid Sahraoui, dans un message écrit adressé à un journaliste de l’AFP à Bamako.
   "Le Mujao s’engage à fournir toutes sortes de soutien matériel et militaire pour les jeunes musulmans déterminés à lever la bannière de l’islam. La scène, aujourd’hui, est ouverte" aux jihadistes, a-t-il ajouté.
   La Cédéao prépare l’envoi d’une force régionale forte de 3.300 hommes au Mali, où les islamistes armés ont considérablement augmenté leur emprise face aux rebelles touareg depuis qu’ils ont pris ensemble le contrôle du vaste nord malien il y a trois mois, en profitant de la confusion créée par un coup d’Etat militaire le 22 mars.
   Le Mujao et le groupe islamiste Ansar Dine, dirigé par un chef touareg malien et également présent sur le terrain, veulent imposer la charia (loi islamique) au Mali.
   Ces islamistes tiennent désormais les places fortes du vaste et aride nord malien avec les jihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), après avoir supplanté la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, sécessionniste et laïc).
   Le Mujoa a chassé le MNLA de Gao (nord-est) après de violents combats mercredi. Jeudi, le mouvement rebelle touareg a déserté ses positions habituelles à Tombouctou (nord-ouest) et ses environs sur injonction d’Ansar Dine, d’après divers témoignages. A Kidal (extrême nord-est), dernière des trois régions administratives formant le nord malien, le MNLA est peu présent sur le terrain, d’après des spécialistes.
   Lors de leur sommet vendredi à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, les dirigeants de la Cédéao ont appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à "accélérer le processus" en vue de l’adoption d’une résolution autorisant l’envoi d’une force régionale au Mali contre les groupes armés dans le nord malien.
   L’Afrique de l’Ouest a besoin, avec l’Union africaine (UA), d’un soutien international à une telle opération, et d’un appui notamment logistique des Etats-Unis et de la France. Un premier projet avait été jugé beaucoup trop imprécis au Conseil de sécurité de l’ONU.
   Avant la fin du sommet de la Cédéao, les Etats-Unis avaient déjà mis en garde l’organisation ouest-africaine contre l’envoi de troupes dans le nord malien, tout en indiquant appuyer le projet de force militaire pour sécuriser le Sud, où est située la capitale, Bamako.
   "Une éventuelle reconquête du Nord serait une entreprise très lourde pour la Cédéao", a déclaré le secrétaire d’Etat adjoint américain chargé des questions africaines, Johnnie Carson, lors d’une audition au Congrès.
   "Il faut se rendre compte que le gouvernement au Sud n’a plus de force armée digne de ce nom (...) Il a perdu la moitié de son équipement quand il a quitté le Nord", a-t-il ajouté, en prônant une solution politique pour le règlement de la crise au Mali. (Afp)


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