IndĂ©pendantistes et islamistes tentent de fusionner: Un Aqmiland au Mali?   
28/05/2012

La crĂ©ation d’un Aqmiland au nord Mali serait en voie avec l’annonce, dimanche 27 mai, d’une alliance entre les sĂ©paratistes Touareg et le mouvement Ansar Dine, un groupe islamiste jugĂ© proche d’Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi). Les indĂ©pendantistes du Mouvement national de libĂ©ration de l’Azawad (MNLA) et les groupes islamistes envisagent....



...de sceller leur fusion dans la perspective de création d’un Etat islamique.
Dans un document rendu public, les deux mouvements ont annoncé leur dissolution respective, puis leur association pour fonder un "Conseil transitoire de l’Etat islamique".
Les indépendantistes et les islamistes voudraient en s’alliant, tirer partie de l’instabilité politique du Mali et s’imposer comme des interlocuteurs dans les négociations. Ils contrôlent d’ailleurs les trois grandes régions du nord du mali : Kidal, Gao et Tombouctou où les groupes d’Ansar Dine ont réussi à faire plier à leur rigueur des populations plutôt habituées à un Islam modéré aux confluences soufies.
Cette alliance si elle s’affirme plonge encore le Mali dans la crise. En effet, Bamako est dans une position faible avec les incessants rebondissements dans le processus de transition parrainé par La Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (15 pays). Le président par intérim Diacounda Traoré se trouve hospitalisé en France suite à son agression par des manifestants, le chef de l’ex-junte, le capitaine Sanogo ne dispose pas de légitimité d’agir directement après l’accord-cadre de sortie de crise. Le Mali souffre aujourd’hui d’un véritable vide politique.
Les autoritĂ©s maliennes semblent dĂ©terminĂ©es Ă  ne point nĂ©gocier la scission du pays. "Nous rejetons la crĂ©ation d’un Etat indĂ©pendant dans le Nord. Le Mali est une rĂ©publique laĂŻque oĂą toutes les religions sont acceptĂ©es", a dĂ©clarĂ© Hamadoun TourĂ©, ministre malien de la communication.
La Cédéao s’est dite prête à soutenir militairement le Mali, même si le déploiement d’une force régionale dépend d’une demande officielle des autorités maliennes, selon les termes de l’accord de la mise en application de la transition.

Et si cette aide ne s’avĂ©rait pas suffisante, Bamako pourra toujours faire appel Ă  l’ONU et aux Casques bleus pour contrecarrer ces vellĂ©itĂ©s de scission. 
La situation du rapport de force sur le terrain au nord Mali indique que cette alliance entre séparatistes Touaregs et le groupe Ansar Dine ne peut être qu’à la faveur de ces derniers et leur projet de se tailler un territoire qui servirait comme base pour la déstabilisation de la région.

En effet, les deux groupes, dont les objectifs diffèrent, ont, pour l’heure, prĂ©fĂ©rĂ© l’accord Ă  la confrontation. Il serait lĂ©gitime de s’interroger : pour combien de temps ? 
Face au vide politique et la fragilité du processus de transition, le développement de la situation au Mali dépend désormais de la communauté internationale.

 


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