Hollande Ă©lu avec plus de 51% des voix   
06/05/2012

Si la victoire n’est pas aussi "ample" qu’il l’avait souhaitée, François Hollande a néanmoins gagné son pari étant élu dimanche soir à l’Elysée pour un mandat de cinq ans avec plus de 51% des voix. Le candidat PS, âgé de 57 ans, devient le septième...



...président de la Ve République, le premier socialiste après François Mitterrand, qui avait effectué deux mandats entre 1981 et 1995. Il devra transformer l’essai lors des législatives des 10 et 17 juin, qui pourraient permettre à la gauche de contrôler pour la première fois tous les niveaux de pouvoirs en France: communes, départements, régions, Parlement et exécutif.
Son adversaire UMP, le président sortant Nicolas Sarkozy, a recueilli plus de 48% des suffrages lors d’un scrutin marqué par une participation d’environ 80,5% des quelque 46 millions d’électeurs inscrits, supérieure au premier tour (79,48 mais en recul par rapport aux 83,97% exceptionnels de l’édition 2007.
L’annonce à 20h de l’élection de François Hollande, qui était déjà arrivé en tête le 22 avril avec 28,63% des voix contre 27,18% pour Nicolas Sarkozy, a été accueillie par une forte clameur à Tulle, fief corrézien du nouveau chef de l’Etat, et devant le siège du Parti socialiste, rue de Solférino à Paris, où étaient massés des milliers de ses partisans.
"Le premier devoir du président de la République, c’est de rassembler", a lancé dimanche soir François Hollande dans sa première déclaration de président-élu, prononcée peu après 21h30 sur la place de la Cathédrale à Tulle. Adressant un "salut républicain" à Nicolas Sarkozy, il s’est dit "fier d’avoir été capable de redonner espoir".
"Les Français, en ce 6 mai, viennent de choisir le changement en me portant à la présidence de la République (...) Devant vous, je m’engage à servir mon pays avec le dévouement et l’exemplarité que requiert cette fonction", a-t-il ajouté, demandant à être jugé sur deux engagements majeurs: "la justice et la jeunesse".
Le nouveau chef de l’Etat, acclamé par une foule compacte, s’est engagé à "servir les causes, les valeurs que dans, cette élection, (il a) portées et qui auront à être entendues ici en France et partout en Europe et dans le monde". Selon son entourage, il devait avoir dans la soirée un premier échange avec la chancelière allemande Angela Merkel, notamment sur la réorientation de l’Europe voulue par le président-élu en matière de croissance.
François Hollande devait ensuite rejoindre, avec sa compagne Valérie Trierweiler, ses supporters rassemblés place de la Bastille à Paris, traditionnel lieu de réjouissances de la gauche française.
Dans une tout autre ambiance, le candidat UMP a réagi devant ses partisans réunis à la Maison de la Mutualité à Paris en souhaitant "bonne chance au milieu des épreuves" à son adversaire, qu’il avait joint auparavant au téléphone. "Ca sera difficile mais je souhaite de tout coeur que la France, qui est notre pays, qui nous rassemble, réussisse à traverser les épreuves".
"Je n’ai pas réussi à convaincre une majorité de Français", a-t-il admis devant une assemblée scandant impertubablement "Nicolas! Nicolas!". "Je porte toute la responsabilité de cette défaite", a ajouté le président sortant qui, avant cette élection, avait perdu tous les scrutins intermédiaires depuis 2007: municipales, européennes, régionales et sénatoriales.
"Il me faut en tirer toutes les conséquences", a-t-il poursuivi, laissant entendre implicitement qu’il ne mènerait pas la bataille des législatives pour l’UMP. "Une autre époque s’ouvre (...) Ma place ne pourra plus être la même après 35 ans de mandats politiques. Après dix ans (...) au plus niveau, après cinq à la tête de l’Etat, mon engagement dans la vie de mon pays sera désormais différent".
Nicolas Sarkozy, qui avait élu en 2007 avec 53,06% des voix face à la socialiste Ségolène Royal (46,94, est le second président de la Ve République à ne pas voir son mandat renouvelé, après Valéry Giscard d’Estaing, défait en 1981 par François Mitterrand.
L’enjeu majeur de ce second tour résidait dans le report des voix qui s’étaient portées sur la présidente du Front national Marine Le Pen (17,90 et, dans une moindre mesure, sur le centriste François Bayrou (9,13%). Si la première avait annoncé qu’elle voterait blanc, le second s’était prononcé à titre personnel pour le candidat socialiste, rompant avec des décennies d’alliance avec la droite.
L’essentiel des suffrages dont avait bénéficié Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de gauche (11,10, semblaient, eux, acquis à François Hollande, qui partait favori de ce second tour, malgré une légère remontée de son rival dans les derniers sondages.
François Hollande, qui s’était lancé dans cette longue course à l’Elysée le 31 mars 2011, aura bénéficié dans son ascension de la chute de Dominique Strauss-Kahn, emporté en mai 2011 par l’affaire du Sofitel de New York. Investi candidat du PS et du Parti radical de gauche après avoir remporté les primaires d’octobre, il avait réuni autour de lui ses anciens adversaires, la Première secrétaire Martine Aubry, son ex-compagne Ségolène Royal et Manuel Valls, devenu depuis directeur de la communication de sa campagne.
Le "candidat normal", comme il s’était lui-même présenté en début de parcours, aura placé sa campagne sous le signe du changement et du rassemblement.
"La campagne que j’ai menée depuis des mois doit ressembler à la prochaine présidence", s’était-il engagé le 29 avril dernier lors de son meeting à Paris-Bercy. "Elle a été volontaire, digne, fraternelle, rassembleuse", résumait le futur président.
Sur fond de crise économique et de discipline budgétaire, François Hollande a désormais la tête tournée vers les législatives des 10 et 17 juin, dont il attend qu’elle lui donne une majorité pour gouverner.
Dans cette perspective, Cécile Duflot, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a estimé qu’il faudrait "confirmer et consolider" sa victoire "en donnant au pays une majorité parlementaire solide" réunissant socialistes et écologistes.
Le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé a de son côté appelé à la "mobilisation générale" pour faire barrage à la gauche. "Il faut se mobiliser pour ces législatives car (...) il n’est pas bien de donner tous les pouvoirs à un seul parti politique, à la gauche", a-t-il averti.


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflčtent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés