Des dizaines de milliers de Mauritaniens en colère ont manifesté samedi et dimanche 29 avril à Nouakchott et dans plusieurs villes de Mauritanie pour dénoncer l’incinération par des activistes d’IRA (une association anti-esclavagiste mauritanienne)...
...d’un lot de livres du Figh (jurisprudence musulmane). Les livres («Précis de Khalil Ibn Ishagh» , «Ibnou Acher», «AlAkhdari», «Hachiyet Eddessoughi») qui contiennent des versets du Saint Coran et des paroles (Hadiths) du Prophète Mohamed (PSL) ont été brulés lors d’une prière organisée le vendredi 27 Avril sur une place publique à Riyadh, un quartier de Nouakchott, où réside l’imprévisible Biram Ould Dah Ould Abeid, président d’IRA. Ce dernier est apparu sur une vidéo juste avant l’autodafé indiquant que les livres en question sont une «œuvre humaine, consacrant l’injustice et l’esclavage». Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a accueilli les 28 et 29 Avril deux grandes manifestations de Mauritaniens en colère devant le palais présidentiel à Nouakchott et promis que l’islam sera protégé dans le cadre des lois et de la constitution du pays et que ceux qui ont porté atteinte aux valeurs islamiques et au rite malékite en vigueur en Mauritanie, seront traduits devant la justice.
Sur ordre de la justice, des forces de police ont pris d’assaut la soirée du 28 Avril le domicile de Biram Ould Dah à Riyad et l’ont interpellé avec 4 militants de son organisation pour les conduire au commissariat spécial de la police judicaire.
Les plus grands érudits de Mauritanie et pratiquement tous les partis politiques, aussi bien, de la Majorité et de l’Opposition ont condamné l’incinération des livres religieux, un geste blasphématoire et insensé qui a indigné les mauritaniens les plus libéraux, généralement sensibles à la cause anti-esclavagiste défendue jusqu’ici, par l’IRA.
Dans l’après-midi du 29 Avril des militants de l’IRA ont manifesté devant le commissariat où est interrogé M. Biram Ould Dah.
L’un des manifestants a indiqué que l’incinération des ouvrages religieux visait à "débarrasser la Mauritanie d’ouvrages musulmans dépassés qui incarnent et soutiennent la légalité de la pratique de l’esclavage".
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