France: dynamique pour Hollande, marge Ă©troite pour Sarkozy   
22/04/2012

Pari raté pour Nicolas Sarkozy: il espérait se positionner en tête du premier tour de la présidentielle en France pour créer une dynamique. Arrivé derrière François Hollande, le président sortant va peiner à renverser la tendance.L’élan pour le second...



...tour est clairement du côté de François Hollande (environ 29%) qui dans les sondages est donné depuis des mois vainqueur de la présidentielle.

 "Je suis le mieux placĂ© pour devenir le prochain prĂ©sident de la RĂ©publique", a-t-il lancĂ©, voyant dans le score du sortant un "dĂ©saveu" et une "sanction".
Pour les politologues interrogés par l’AFP, Nicolas Sarkozy (26,1 à 27,3%), qui a déjà rassemblé son camp, a moins de chances que son adversaire de l’emporter le 6 mai.
Le score beaucoup plus élevé qu’attendu de la candidate du Front national (FN, extrême droite) Marine Le Pen (17,3 à 18,5%) rééquilibre en théorie le rapport global des forces entre gauche et droite.
"Nicolas Sarkozy aura des réserves de voix plus importantes que prévu", juge Jean-Daniel Levy de l’Institut Harris-Interactive. Mais son "sort est entre les mains de Marine le Pen", estime le politologue Gérard Grunberg.
Le président sortant a beau déclarer aborder le second tour "avec confiance", il va devoir se livrer à un difficile exercice de grand écart pour convaincre à la fois les électeurs de l’extrême droite et du centre.
"Hollande devant, c’est un camouflet pour Sarkozy. ça va être très compliqué pour lui de réorienter la tendance: il a fait une campagne qui a conduit à renforcer le Front national et il aura du mal à regarder au centre", estime Stéphane Rozès, président de l’institut d’analyse politique Cap.
"L’enjeu pour lui, c’est impérativement de récupérer l’électorat du Front national. Mais depuis le début de la campagne, à chaque fois qu’il est allé sur ce terrain, ça n’a pas marché", souligne Gaël Sliman de l’institut BVA.
Le score historique de l’extrême droite témoigne de l’incapacité de Nicolas Sarkozy à siphonner les voix du FN, contrairement à 2007 et malgré un discours de campagne très dur sur l’immigration et la sécurité.
Marine Le Pen, qui ambitionne de devenir la "chef de d’opposition" française selon son directeur de campagne Florian Philippot, ne devrait vraisemblablement pas donner de consigne de vote. Selon des sondages publiés dimanche soir, entre la moitié et les deux tiers de ses électeurs devraient voter pour Nicolas Sarkozy, ce qui ne sera sans doute pas suffisant.
Dans le même temps, Nicolas Sarkozy devra séduire l’électorat centriste de François Bayrou (près de 9%), échaudé par son positionnement très droitier.
Troisième homme en 2007, M. Bayrou n’avait à l’époque pas tranché entre la droite et la gauche. Dimanche soir il s’est borné à déclarer qu’il prendrait ses "responsabilités".
S’il veut adresser un discours audible à ces deux électorats, Nicolas Sarkozy devra se réaxer sur les questions socio-économiques, estiment les observateurs.
La bataille s’annonce en apparence plus facile pour François Hollande, parti en outsider il y a un an.
Le candidat socialiste devrait bénéficier du report des voix de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la gauche radicale, révélation de la campagne au score cependant décevant (environ 11,5%), et des autres petits candidats de la gauche de la gauche.
M. Mélenchon a déjà appelé dimanche soir à "battre Sarkozy". "Avec ses voix et celles de Mélenchon, Hollande peut considérer une victoire ample qui lui laisse les mains libres", selon Stéphane Rozès. La candidate des écologistes (2,2%) a également appelé à voter pour lui.
Plus globalement, François Hollande devrait continuer de tirer profit de l’impopularité record du chef de l’Etat critiqué autant pour son bilan que pour son style. "Le côté référendum anti-Sarkozy va être encore plus net au deuxième tour", prédit Rémy Lefebvre, professeur de sciences politiques et spécialiste du PS.
Les attaques du sortant contre le favori sur sa personne et son programme n’ont pas fait dévier François Hollande de son cap ni ébranlé son électorat.
"Hollande doit continuer sur cette ligne. C’est-à-dire ne pas faire grand-chose", juge le politologue Gérard Grunberg.(Afp)

 

 


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