Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui a proclamé vendredi l’indépendance du Nord-Mali, serait prêt à combattre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le cadre de la mise en place "d’un partenariat international", selon un de ses porte-parole à Paris."Aujourd’hui nous...
...tendons la main aux pays concernés par cette menace terroriste pour leur demander d’établir, avec le MNLA, un partenariat dans la lutte contre le terrorisme", a déclaré à l’AFP Mossa Ag Attaher, porte-parole du mouvement touareg en France. "Le terrorisme a profité de l’inaction de l’Etat malien et de l’absence d’espoir du peuple du Nord, maltraité ou abandonné par le pouvoir pendant des décennies. Il faut engager désormais une vraie action", a-t-il expliqué. "Le MNLA a clairement exprimé sa démarcation avec Aqmi et notre disposition à agir dans le cadre d’une mobilisation de tous les pays concernés par ce fléau", a-t-il poursuivi. Le MNLA "a proclamé jeudi soir à Gao (nord) l’indépendance de l’Azawad", vaste territoire considéré comme le berceau des Touareg, selon le porte-parole. Cette proclamation unilatérale a été unanimement rejetée par la communauté internationale, des Etats voisins à l’ex-puissance coloniale française. Profitant du putsch à Bamako contre le président Amani Toumani Touré le 22 mars, les rebelles touareg du MNLA et des groupes islamistes avaient pris en fin de semaine le contrôle des trois grandes villes du nord, Kidal, Gao et Tombouctou. Mais les islamistes d’Ansar Dine, dirigés par le Touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d’Aqmi, ont depuis lors pris le dessus à Tombouctou sur la composante laïque et indépendantiste de la rébellion, incarnée par le MNLA. Interrogé pour savoir quel territoire contrôle effectivement le MNLA, que de nombreux témoignages disent débordé par les islamistes, Mossa Ag Attaher a reconnu que son mouvement ne pouvait "pas aujourd’hui affirmer qu’il a sécurisé l’ensemble du territoire (du nord) par rapport à toutes les menaces". En dépit de reculs du MNLA signalés sur le terrain, il a affirmé que le rapport de force restait "en faveur" de son mouvement, estimant "entre 2.000 et 3.000" le nombre de ses combattants, contre 250 à 500 pour Ansar Dine.
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