Le congrès parlementaire convoqué par la Présidence mauritanienne a voté le 6 mars en faveur des amendements constitutionnels. 107 élus (députés et sénateurs) ont dit oui, aux amendements en l’absence d’une cinquantaine d’élus, principalement...
...de l’opposition qui ont boycotté le vote.
Les amendements rendraient le Premier ministre responsable devant le Parlement, créent une commission électorale permanente et autonome, réaffirment la diversité culturelle du pays et criminalisent les coups d’Etat, l’esclavage et la torture.
Ils introduisent également un nouveau code électoral rehaussant le nombre des députés et interdisant le nomadisme politique. Les amendements ont été obtenus suite à un «Accord Politique» signé en octobre 2011 par le pouvoir et quatre des 15 partis de l’opposition mauritanienne.
L’Accord en question a été rejeté par 11 partis de l’opposition regroupés au sein de la coordination de l’opposition démocratique (COD) qui avaient exigé comme préalable, l’engagement du pouvoir à ne plus réprimer les manifestations pacifiques, à garantir un accès équitable de leurs militants aux fonctions et marchés publics et à prendre comme référence l’Accord de Dakar signé en juin 2009.
Ces conditions avaient été rejetées par le pouvoir qui ne voulait plus entendre parler de l’Accord de Dakar, ni discuter avec une certaine opposition et qui travaillait surtout, à diviser celle-ci.
Un objectif atteint avec la défection de deux partis : l’APP et El Wiam, qui ont quitté COD. Les amendements ont été finalement votés malgré les réserves du conseil constitutionnel sur le code électoral et sur certaines dispositions du règlement intérieur du congrès parlementaire.
Le vote s’est effectué sous haute tension Les dirigeants et militants de la COD sont venus massivement protester contre le vote estimant que le parlement a terminé son mandat (en octobre 2011) et qu’il n’est plus habilité à légiférer.
Il a fallu que les forces de l’ordre interviennent parfois brutalement pour calmer les ardeurs des militants de l’opposition qui ont lancé des œufs pourris sur les élus de la Majorité, surtout ceux, parmi eux, qui sont connus pour leur excès de zèle.
L’un des députés de l’UPR (parti au pouvoir) a reçu un œuf pourri en pleine gueule.
«ça lui apprendra, à la fermer!» dit un militant du RFD. Taha Ould Bilal
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