L’Association des Docteurs Scientifiques Mauritaniens (ADSM) a suivi avec consternation le « débat » télévisé réunissant le Ministre d’Etat de l’Education, de l’Enseignement Supérieur et la Recherche scientifique, et les représentants de quelques...
...syndicats dans le secteur.
Le ministre, tout comme ses interlocuteurs, ont consciencieusement démontré-une fois de plus- aux téléspectateurs avertis leurs avidités pour les petits profits personnels, repoussant à chaque fois, ridiculement, les limites de l’absurde. Le ministre, en se vantant d’avoir achevé un recrutement dans un délai « record » d’un an, avance qu’un prochain recrutement serait imminent, mais qu’il ne pourrait pas être déclenché qu’après la clôture totale du précédent. Ici, nous rappelons à monsieur le ministre d’Etat que la simultanéité de deux recrutements est bien possible tant qu’il n y a pas une loi qui l’interdit en Mauritanie !
Bien que le discours du ministre au cours de l’émission n’avait rien d’étonnant car il va de soit que toute réflexion sérieuse sur le système éducatif ne semble être que le cadet des soucis de son ministère, nous avons été plutôt surpris par le discours des représentants des syndicats de l’enseignement supérieur, secondaire et fondamental, qui eux, sont censés être les spécialistes et promoteurs de réformes dans leurs domaines respectifs.
Or, malheureusement, et à commencé par le représentant du plus grand syndicat de l’enseignement supérieur, car pour lui, l’enseignement supérieur « a connu un progrès très considérable ces dernières années » !!! Voyons pourquoi ;le représentant ne nous a pas fait attendre à connaitre la raison, car il nous informa de sitôt que son syndicat a eu finalement gain de cause (et leur seule cause d’ailleurs !) et en conséquence les lots distribués aux professeurs de l’enseignement supérieurs seront transférés du coté nord du campus vers le coté sud (lieu plus convoité car jouxtant la ville) !!!
Seul bémol, toujours selon le chef du syndicat, les lots dans les poches, il faut cette fois que l’Etat cherche un financement ! Pour bien initier les Masters après avoir bâcler la Licence NON ... Pour les laboratoires et les unités de recherches NON ... Pour créer des journaux scientifiques et promouvoir la productivité scientifique des enseignants-chercheurs NON ... Pour le matériel des travaux pratiques au sein des établissements NON ... Pour les colloques et congrès NON ... pour construire des villas sur les lots attribués aux professeurs bien sûr que OUI ! Notre professeur a fait semblant d’oublier qu’au sein même de sa faculté (Facultés de Sciences et Techniques) les semestres s’effectuent avec deux ou trois semaines d’enseignement, les modules sont validés avec un ou deux chapitres et que nous avons adopté des programmes LMD sans le "M" et sans le "D". Apparemment la question des lots et villas représente l’ultime problème pour l’enseignement supérieur en Mauritanie ! Autrement dit après moi, le déluge. Quelle ambition pour la promotion de l’enseignement supérieur ?!
L’autre représentant de l’enseignement supérieur semble venir d’un autre monde, car après avoir inéluctablement passé par les louanges du ministre, il rentre dans la spéculation sur la recherche scientifique à l’université de Nouakchott, et il nous apprend que dorénavant celui-ci est « promu à un avenir meilleur », car il y aura des étudiants du Master qui font la recherche, et d’après ces dires : l’enseignant-chercheur ne fait pas la recherche mais il encadre les étudiants !!!
Donc à suivre le raisonnement de notre « professeur », nos pauvres étudiants pris dans le piège de la décision illusoire d’ouvrir les masters sont d’ors et déjà des chercheur ... à encadrer !! Ces propos jettent des sérieux doutes quant à la capacité de notre théoricien-syndicaliste des principes très élémentaires de son propre métier. Au vue de la situation que connais aujourd’hui notre appareil éducatif, ceci explique cela !!! Il est à noter que les autres représentants des syndicats de l’enseignement secondaire et fondamental n’ont pas dérogé à cette règle, car le débat avec ces derniers a été concentré sur l’augmentation des salaires, les indemnités, etc. Aucun mot n’a été dit sur la qualité de l’enseignement et la formation de nos futures générations. Ce ne semble, tout simplement, être la priorité de personne ! Quelle honte ! Donc finalement, après le débat, seul le mal que connait notre système éducatif semble en sortir absout, car aucun doigt ne lui a été indexé. L’Association des Docteurs Scientifiques Mauritaniens (ADSM) attitre également l’attention de l’opinion publique au fait que nous avons contacté l’animateur de l’émission deux jours à l’avance en lui exprimant notre volonté de participer au débat pour exposer notre vision et révéler quelques points qui méritent d’être débattus, mais la participation nous a été délibérément refusée. Ayant nos propres interprétations évidentes, nous en prenons amèrement acte en attendant des jours meilleurs. L’ADSM cellule de communication
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