L’assemblée nationale a consacré sa séance plénière tenue lundi dans son siège à Nouakchott sous la présidence de son vice-président, le député El Arbi Ould Jiddein, à la présentation par le député Saleck Ould Sidi Mahmoud, du groupe parlementaire Tawassoul...
...d’une question orale au ministre de l’équipement et des transports, M. Yahya ould Hademine, sur le marché du nouvel aéroport de la capitale. Dans sa question, le député Ould Sidi Mahmoud a indiqué que ledit marché n’a pas respecté les règlements en matière d’appel d’offres, précisant qu’il a été attribué dans ce qu’il a qualifié de " marchés hors de la procédure légale , pratique à laquelle s’est habitué le pouvoir mauritanien pour octroyer les marchés aux hommes d’affaires qui lui plaisent ", a-t-il dit. Il a critiqué également le silence du gouvernement sur ce marché " ce qui le rend douteux et contraire aux plus simples critères juridiques en vigueur dans ce domaine ", a-t-il ajouté, soulignant que la construction de l’aéroport en contrepartie de l’octroi de terrains ne respecte pas les procédures juridiques foncières en vigueur, mettant en doute la crédibilité de l’étude du projet de l’aéroport et la capacité du gouvernement de contrôler la réalisation de cette infrastructure. Le ministre de l’équipement et des transports, M. Yahya Ould Hademine a indiqué au début de sa réponse à la question orale du député et des interventions des autres parlementaires que ce marché est le fruit d’un contrat consensuel stipulé par l’ordonnance 126/89 fixant le cahier des obligations et des contrats et qu’il ne s’inscrit pas dans le cadre des marchés publics " puisqu’il ne comporte aucune exonération fiscale, ni un éventuel financement extérieur ou un engagement monétaire de la part du gouvernement", a-t-il ajouté. Il a indiqué aussi que le financement de ce marché entre dans le cadre des contrats concessionnels, affirmant qu’il respect la légalité et qu’il est conforme à toutes les procédures relatives à ce type d’appel d’offres. Le ministre a poursuivi en faisant un exposé sur toutes les étapes relatives à la construction d’un aéroport moderne, projet qui a débuté, a-t-il dit, à la moitié des années 70 du siècle écoulé, soulignant que la dernière phase de ce processus était l’annonce, il y a deux ans, d’un appel d’offre international auquel avaient répondu 4 sociétés dont un groupement national qui a avancé la soumission la moins chère et qui a gagné, par conséquent le marché de l’aéroport en contrepartie de l’octroi de 451 ha dont le tiers est situé au Nord de Tevragh-Zeina et les deux autres tiers (2/3) font partie de la superficie de l’actuel aéroport, avec cession de cette partie à la fin de la construction de l’aéroport et son exploitation pendant un mois. Le ministre a indiqué aussi que ce marché est très important pour la Mauritanie " puisqu’il dote le pays d’un aéroport moderne répondant à toutes les normes requises contre des hectares de terre qui étaient auparavant distribués à des individus, les dotant ainsi d’une source de richesse" a-t-il dit, précisant qu’au cours des dernières années, 3.500 ha de ces terres dont des concessions rurales avaient été distribués dans la capitale contre des recettes au budget de l’Etat inférieures à 40 millions d’ouguiyas. Ould Hademine a indiqué également que l’Etat ne supportera aucune dépense soit-elle pour la construction de ce aéroport en dehors de ces terrains précis, soulignant que les hommes d’affaires auxquels ils sont attribués sont tenus de leur viabiliser et de les construire suivant un plan urbain décidé par le gouvernement, et qui devra nécessairement inclure parmi ses installations un hôpital et un hôtel 5 étoiles. Le ministre de l’équipement et des transports a indiqué que toutes les mesures de nature à assurer la conformité du nouvel aéroport à toutes les normes internationales requises en matière de sécurité ont été prises, précisant que c’est le gouvernement qui a défini les caractéristiques de cet aéroport et qu’il dispose des compétences techniques et technologiques pour cela. Ould Hademine a évoqué aussi la nécessité de construire un aérodrome à Nouakchott à la place de l’actuel aéroport " qui est devenu un obstacle devant la modernisation de la capitale ", en plus du fait qu’il ne répond plus aux normes exigées d’un aéroport, a-t-il conclu. (AMI)
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