Des heurts ont opposé la journée du 29 septembre à Nouakchott la police et des jeunes qui voulaient se rendre à l’Assemblée nationale pour réclamer l’annulation d’un recensement en cours en Mauritanie, jugé "raciste" par les négro-mauritaniens.
Les jeunes s’étaient rassemblés à moins d’un kilomètre de l’Assemblée nationale, dans le centre-ville, qu’ils voulaient atteindre pour demander aux députés de faire pression pour favoriser l’annulation du recensement, lancé en mai pour une durée indéterminée.
Des policiers sont intervenus pour disperser à coups de bombes lacrymogènes la manifestation. Les manifestants se sont alors organisés en petit groupes de dizaines de personnes, engageant des courses-poursuites avec les policiers. Les actes de violences ont touché les quartiers du centre-ville, où les jeunes en colère pourchassés par la police ripostaient par des jets de pierre et brûlaient des pneus. Des véhicules ont également été incendiés et des commerces saccagés dans un quartier riverain.
Les policiers "nous ont attaqués avec violence, ils n’ont pas laissé le choix aux jeunes qui ont accumulé beaucoup de frustrations et qui ont réagi avec force", a affirmé le porte-parole des manifestants, Wane Abdoul Birane.
Selon un porte-parole de la police, "les jeunes n’ont pas demandé l’autorisation d’organiser leur marche et la police était intervenue pour faire respecter la loi qui soumet le droit à manifester à des autorisations préalables".
Ces heurts surviennent deux jours après la mort à Maghama (sud) d’un manifestant, tué par balle lors de la dispersion par la gendarmerie d’une protestation contre le recensement, à l’appel du mouvement "Touche pas à ma nationalité".
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